Skieur Magazine

VERSANT SUD: LE GLACIER DU CUL DU NANT

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Cette magnifique descente très variée est la référence en matière de hors-piste sur le domaine de La Plagne. Elle se fait sur un terrain plutôt rond, face aux plus beaux sommets de la Vanoise. Malgré un ensoleille­ment très généreux (écran total conseillé), on peut espérer parcourir tout l’itinéraire en poudreuse en décembre ou janvier, et parfois plus tard en saison en rusant avec les contre-pentes et les petits vallons secondaire­s. On peut y rechercher la neige de printemps dès le début de saison mais, on peut aussi y établir des records, pour le Guiness, de dénivelé dans la croûte ! Cette variété de relief permet aussi de choisir l’exposition de pentes rapidement stabilisée­s. Attention cependant, le Cul du Nant n’est pas une piste bleue, et peut dissimuler quelques méchants pièges… Sa proximité avec le Parc National de la Vanoise en fait une belle réserve animalière. Il est bien rare de ne pas apercevoir quelques gros bouquetins mâles brouter tranquille­ment sur les vires herbeuses au pied des Rochers Roux, ou quelque harde de chamois traverser les pentes sous la pointe des Chardes. J’ai même assisté à un combat entre un aigle et un renard qui s’est terminé, après un échange de coups de crocs, de coups de serres et de coups de bec, par un match nul. Après avoir emprunté les cabines de Bellecôte puis le télésiège du Glacier, le Cul du Nant se découvre au-delà de la crête qui le sépare du Glacier de la Chiaupe. Il est assez large et modestemen­t crevassé (plutôt en début de saison), mais il est préférable de garder sa rive droite pour se tenir à l’écart d’une série de barres rocheuses impossible­s à deviner depuis l’amont (à l’emplacemen­t d’un gros sérac disparu). De même, sur l’immense terrain vallonné qui fait suite au glacier, on a tout intérêt à poursuivre la descente en se tenant plutôt sur la droite. On évite ainsi le risque de s’approcher d’un grand « tombant » qui entoure le fond du vallon. Il faut, sans doute, voir ici la source d’inspiratio­n de celui qui a donné ce nom trivial au glacier. J’imagine facilement une époque, peut-être pas si lointaine, où le glacier se terminait par un gros sérac couronnant la falaise circulaire, et d’où s’échappait la fureur du torrent (le nant, en patois), le cul du nant étant compris comme le fond du nant (sa source). Sous le refuge de Plaisance, où une fontaine coule une grande partie de l’hiver, un large vallon se resserre pour un premier verrou à franchir en rive gauche (attention, le torrent dissimule, sous la neige, de dangereuse­s marmites). Puis la pente s’ouvre à nouveau sur une zone où se déposent de grosses avalanches. À partir d’ici, on ne suit plus le torrent qui va se jeter en cascade (du Py) dans la vallée du Laisonney, mais on traverse à gauche pour trouver le sentier d’été qui franchit un passage délicat. Enfin une dernière pente plus ou moins bien enneigée, parfois complèteme­nt déneigée, donne sur l’extrémité de la piste de fond de Champagny le Haut. On l’emprunte, en se tenant, de préférence, sur son rebord droit, durant… 3 km. Restaurati­on et navette payante à Champagny-le-Haut. Orientatio­n S, dénivelé 1 750 m, 10 à 15 minutes de montée, ici la neige se stabilise assez rapidement, mais attention aux contre-pentes nord et au grand déversoir d’avalanches un peu en aval du refuge de Plaisance. Pentes très variées jamais bien raides, un ou deux passages délicats.

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sur le domaine de la Plagne.
La barre rocheuse qui a sans doute inspiré le nom de Cul du Nant, sur le domaine de la Plagne.
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