Skieur Magazine

LES PREMIERS TRICKS : GRABER, TOURNER

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Décoller, planer et atterrir est une chose – importante à maîtriser avant d’espérer aller plus loin – mais faire de même en incluant une figure au milieu en est une autre... Avant de rêver aux corks 7 reverse tail ou switch 900 japan, mieux vaut commencer par les basiques : savoir graber et savoir tourner. Si la seconde manoeuvre a toujours existé depuis les débuts du ski, les grabs sont issus du snowboard et constituen­t la véritable différence entre le ski freestyle oldschool et le ski freestyle newschool.

OÙ DÉBUTER :

Une fois de plus, les petites tables du park peuvent convenir à vos premiers tricks même si un air-time (durée passée en l’air) plus important reste le bienvenu pour avoir davantage de temps afin de tenter et rentrer la figure envisagée. Il n’est pas non plus nécessaire de vous rappeler l’importance d’avoir une vitesse adaptée au module...

GRABER :

Il existe de nombreuses manières d’attraper ses skis en l’air, à une main ou deux, devant, derrière, sous la chaussure, aux extrémités, en croisant les skis ou pas, avec un registre complet d’appellatio­ns assez drôles voire farfelues (entre le truckdrive­r « chauffeur de poids lourd » ou le screamin’ seamen « marins hurlants » on est servi !). Dans un souci de simplicité, on va choisir le safety, qui consiste à attraper avec la main droite le ski droit juste sous la chaussure, tout en remontant légèrement les jambes sur le côté droit. Bien évidemment, si vous préférez graber de la main gauche, inversez tout (ski gauche, côté gauche). Une fois sorti du kicker, laissez tranquille­ment remonter les jambes en position groupée et attrapez le ski avec la main. Pour plus de style, on peut forcer le grab en le « tweakant », c’est-à-dire en tirant avec la main sur le ski. Le bras qui ne grabe pas sert à s’équilibrer. Quand la réception arrive, relâchez le tout et remettez vos jambes en place, comme pour réceptionn­er un saut droit classique.

LES 180 ET 360 :

Que serait le freestyle sans les rotations ? Pas grand-chose à vrai dire… S’il y a une vingtaine d’années on ne vous aurait enseigné que l’hélicoptèr­e, l’évolution des skis avec l’apparition de la spatule arrière fait que l’on peut désormais faire une halte au demi-tour avant de vous lancer dans le tour complet. Finalement, la seule véritable difficulté sur le 180 s’avère être la réception, qui se fait dos à la piste. Comme nous vous avons enseigné un peu plus haut comment rider en switch, vous ne devriez pas trop galérer. À l’image du saut droit, l’exécution d’un 180 se décompose en trois phases clés : la sortie du kicker, l’exécution de la rotation et la réception. Toujours bien relax sur les jambes et avec le buste droit, laissez-vous sortir du kicker avec une légère impulsion et commencez à engager doucement la rotation (dans le sens qui vous convient le mieux) avec les épaules et les bras, la tête restant pour l’instant rivée sur la réception. Laissez les jambes remonter et baissez quelque peu le buste pour vous retrouver en position groupée afin de garder un bon équilibre, tout en laissant les skis s’enclencher tranquille­ment dans la rotation. À noter que sur le 180, les épaules et les bras tournent plus vite que les jambes, ce qui permet d’une part, de contrôler la rotation et de ne pas donner de sur-rotation, et d’autre part, de mettre la dose de style à cette figure pourtant basique. Quand le moment vous semble le plus propice, en gros, quand la réception commence à se faire proche, terminez la rotation en ramenant les skis dans l’axe et en fixant toujours la réception du regard. Impact, réception, le tour est joué ! Pour le 360, c’est tout le corps qui bouge en même temps mais on reste sur une base de trois phases clés : la sortie du kicker et l’engagement de la rotation, la rotation en elle-même et enfin la phase de réception. En haut du kicker, au moment de sortir et de donner l’impulsion, engagez franchemen­t la rotation avec les épaules et les bras, en avançant la main dans le sens de la rotation et en tirant l’autre bras dans le dos (main droite et bras gauche pour une rotation vers la gauche). Une fois la rotation enclenchée, baissez le buste et les bras et remontez les jambes pour adopter une position groupée, qui en plus de vous stabiliser, permettra de conserver une bonne vitesse de rotation. Lorsque vous avez effectué les trois quarts de la rotation, fixez la réception et commencez à dégrouper tranquille­ment. On réceptionn­e les mains devant, jambes et chevilles fléchies. Et le tour est joué !

À ÉVITER :

- Vouloir graber partout, surtout si l’air-time n’est pas suffisant. Vous risquez soit de vous faire mal en vous coinçant les doigts, soit de faire un « faux » grab, et là, c’est la honte éternelle. - Engager une rotation avec la tête ne sert à rien, car le corps suivra difficilem­ent, voire pas du tout. Attention, ce n’est pas le cas sur un backflip où le fait de tirer la tête en arrière ne sert à rien pour activer la rotation, mais contribue grandement à la terminer lorsque vous avez passé le premier tiers.

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