Skieur Magazine

IL FAUT D’ABORD IMAGINER UN MEC DES PLAINES, UN DE CEUX QUI SONT À DEUX HEURES DES MONTAGNES, QUI SE LÈVENT À 6H DU MAT POUR ÊTRE LES PREMIERS À SKIER LA NEIGE DAMÉE ET QUI MONTENT TOUS LES WEEK-ENDS COMME DES ACHARNÉS DE LA VIE POUR À PEU PRÈS IMAGINER A

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Ce pyrénéen de 23 ans est natif de Aire sur l’Adour, dans les Landes, là où les fêtes de village et le foie gras sont une religion. C’est baigné dans cette ambiance qu’il réussit à se frayer un chemin entre pins, canards et ivresse pour émerger petit à petit sur la scène freestyle pyrénéenne. Il se fait d’ailleurs remarquer pour la première fois sur un évènement local autrefois incontourn­able, la Diamant Session organisée par Aktaes et HO5 park, une session entre perfect jump, hip de la mort et cuite de fin de saison… Un incontourn­able donc pour Arthur qui impose son style et intègre le crew Aktaes avec un programme fait de photos, films, sponsors, le tout avec une belle bande de potes qui rident pour le plaisir avant tout. S’en est suivie l’évolution de chacun, les

SKIEUR MAGAZINE études, le chill, les jeudis soirs, jusqu’à l’année 2014 particuliè­rement fructueuse en ski. Arthur, toujours étudiant sur Bordeaux, n’hésite jamais à se mettre des missions pour rejoindre les stations comme Cauterets, à 3h de route, véritable terrain de jeu pour tout freeskieur qui se respecte avec ses dômes et son terrain joueur mêlés à un park cool, un ensemble qui donne forcément envie. Comme dans tout parc d’attraction, plus on en fait, plus on veut repousser les limites, ce qu’Arthur a fait en ce matin de février 2015 : l’un des télésièges de la station survole une piste qui s’avère être une route en été, que domine une corniche, formant une configurat­ion parfaite pour un énorme saut quand les conditions de neige le permettent. Comme pour tout rider qui se respecte, il est facile de dire qu’un truc est « trop faisable » en sachant pertinemme­nt qu’on ne le tentera jamais… Ici, la parabole fait un bon 20 mètres de long pour 10 de haut, autant dire un stepdown engagé sur un lieu exposé. Le premier saut est passé crème malgré un atterrissa­ge sous pression et heureuseme­nt, car s’il se prenait le knole de la piste, il s’offrait à coup sûr un aller simple pour l’hôpital le plus proche ! Qu’importe, Arthur n’étant pas là pour faire les choses à moitié, s’élance pour une seconde tentative, rentrant sûrement le plus gros 3 tail que Cauterets ait un jour connu. Rien à dire, c’est beau. Alors, que peut-on espérer de nouveau sur ce gap en 2016 ? L’avenir nous le dira mais il faudra surtout surveiller ce jeune homme de très près et garder un oeil sur les stations pyrénéenne­s, au risque justement de rater le passage d’un haut landais volant.

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