Skieur Magazine

SUR LA NEIGE

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On pourrait croire que le Scratch traverse les années comme si de rien n’était, changeant juste de robe d’une saison à l’autre, profitant de l’aura resplendis­sante de ses prédécesse­urs pour demeurer une référence du cru, mais force est de constater que Rossignol tente de rester dans le "game" avec une dose de double rocker depuis peu. Bullshit technologi­e ou pas, le ski de park du géant français reste un cador de la piste, facile à prendre en main, stable et accrocheur même s’il faut désormais lui rentrer dans le lard pour le voir donner le meilleur de lui-même, jusqu’à une certaine limite tout de même où les plus forts peuvent le faire décrocher. En switch, la conduite se fait mais avec un peu moins d’aisance, notamment de par sa rigidité en patin. Malgré son poids plume et son shape moderne, le Scratch ne demeure pourtant pas au mieux de sa forme et manque de ludisme, en partie du fait de son patin un peu raide qui ne facilite pas la manoeuvre et demande de la pratique et de la puissance. Par contre, on ne le répètera jamais assez mais ce Scratch reste impérial sur kicker, avec du pop en sortie de module, une très bonne maniabilit­é et toujours ce flex bien rigide qui rassure en réception. Bien évidemment, et malgré un patin qui s’élargit un peu cette année, ce Scratch ne pourra pas vous emmener bien plus loin que la piste et le snowpark, mais à 550 euros fixé avec une SPX 12, c’est une valeur sûre pour celui qui cherche un bon freestyle évolutif.

SUR LA NEIGE

À l’instar du 1080 resté des années au catalogue de la marque, le NFX attaque sa quatrième saison et n’est toujours pas prêt à faire de compromis : “No Fucking Excuse” qu’il dit ! C’est donc une véritable bombe que l’on retrouve dès les premières courbes sur la neige béton du matin, un ski plutôt facile à prendre en main mais qui montre vite de quel bois il se chauffe lorsque l’on met un peu de rythme. Incisif et nerveux, il taille sur carre sans broncher, accélère de folie mais nécessite d’avoir les cuisses pour faire face à son exigence et ne pas se faire sortir entre deux courbes. Même topo en switch où, si vous n’avez ni la force ni le mental, la prudence est de mise. Ce tempéramen­t de boeuf se fait bien évidemment ressentir en shred où il faut avoir obtenu votre Henrik Harlaut d’or mention très bien pour espérer en faire quelque chose tant il manque de ludisme et ne fait pas dans la dentelle en matière de flex malgré un poids contenu qui facilite sa maniabilit­é. Mais s'il y a bien un domaine où le NFX nous a toujours régalé, c’est la mise en orbite sur grosse table. Doté d’un pop survitamin­é et d’une maniabilit­é sans pareil, il est le compagnon idéal du fan de kickers, et peu importe la taille du tremplin : il reste stable, donne envie de tricoter et de progresser, tout en rassurant en réception, même à l’arrache. Bref, un pur park qui a du mal à sortir de son domaine, réservé avant tout aux bons et très bons skieurs, qui préfèrent s’envoyer en l’air plutôt que de faire les danseuses à même la neige...

SUR LA NEIGE

Disparu de la catégorie freestyle depuis 2015, l’année du départ de Tom Wallisch, Scott revient timidement dans cette gamme avec le Punisher 95, un ski pourtant indiqué comme all-mountain au catalogue, mais faut-il vraiment s'attacher aux étiquettes ? En revanche, le ski nous a été livré monté en position freeride bien comme il faut, ce qui n'a pas facilité son utilisatio­n pur freestyle... Sur piste, le Punisher 95 est un adepte du cruising tranquille, gomme parfaiteme­nt bien le terrain mais son rocker avant très long ne l’aide pas en stabilité ou en accroche, surtout lorsque l’on décide de monter dans les tours : on passe tout proche de la correction­nelle. Vu la position des fixations, c’est un peu la croix et la bannière en marche arrière où l’absorption du terrain reste de mise mais pas la maniabilit­é. Si le Punisher demeure assez flou en conduite, il ne s’en sort pas trop mal lorsqu’il s’agit de shredder à la cool, “top pour moufler en avril” diront même certains, avec un flex sympathiqu­e dû au double rocker qui permet de s’amuser sans forcer même si son poids ne le rend pas ultra maniable. Le kicker n’est pas vraiment son domaine de prédilecti­on à moins d’avoir le tempéramen­t et les nerfs solides pour dompter ce fainéant qui préfère s’envoyer en l’air en dehors des pistes plutôt que sur le béton du park. Malgré son comporteme­nt pataud et pas franchemen­t performant, le Punisher possède ce petit côté sympathiqu­e du all-mountain à tout faire avec le snowpark comme option.

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