intro wear 2018
L’ISOLATION THERMIQUE EST DEVENUE LE NOUVEAU CHEVAL DE BATAILLE DES MARQUES OUTDOOR. SI HISTORIQUEMENT LE DÉBAT SE LIMITAIT À L’OPPOSITION GARNISSAGE NATUREL CONTRE FIBRES SYNTHÉTIQUES AVEC CHACUN LEURS AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS, DE NOUVELLES GÉNÉRATIONS
La problématique de la respirabilité se pose depuis déjà plusieurs années avec l’apparition d’une « nouvelle » génération de membranes (encore elles) hyper-respirantes, Gore-Tex® Active Shell et Polartec® Neoshell® en tête, permettant une meilleure évacuation de l’humidité grâce à leur structure physique. Car rappelons-le, pour être efficace, un vêtement technique ne doit pas uniquement se contenter de bloquer l’humidité entrante (pluie, neige), mais il doit aussi être capable de gérer la vapeur résultant de la sudation liée à l’effort. La question s’est par la suite plus ou moins posée pour les doudounes qui, aussi formidables qu’elles puissent être au repos, faisaient vite vivre un calvaire en phase active. De ce constat apparaissaient, il y a plus environ quatre ans, deux nouvelles technologies, avec dans un premier temps fin 2013 la technologie Polartec™ Alpha avec la promesse d’une nouvelle génération de protection. Une première réponse n'a pas tardé par le biais du japonais Toray Mills, à qui l’on doit l’excellente membrane Dermizax®, avec sa non moins excellente technologie FullRange™, exclusivement présente sur la gamme Nano-Air de Patagonia. L’engouement général a été immédiat et, comme le dit l’adage, jamais deux sans trois : un troisième larron, en la personne de l’américain PrimaLoft®, a fait son entrée dans la partie avec son isolation Silver Insulation Active. Si ces trois technologies diffèrent quelque peu les unes des autres, le principe de base est le même : une importante stabilité structurelle contre la migration des fibres, stabilité permettant d’optimiser leur extensibilité et leur tenue, afin de pouvoir utiliser des tissus plus souples et aérés, donc plus respirants : CQFD ! Résultat, on a obtenu des doudounes thermorégulatrices à porter de manière continue en phase passive et active. On constate également l’explosion des garnissages hybrides naturel / synthétique, prenant le meilleur du premier à savoir sa légèreté, son pouvoir gonflant et son confort, et du second à savoir, l’excellent comportement en conditions humides et son pouvoir de séchage rapide. Grossissons le trait : autant de fabricants, autant d’applications. Il s’en dégage néanmoins deux tendances : -Certains fabricants proposent des produits alternant garnissage naturel et synthétique selon le concept de body mapping, c'est-à-dire que le choix des matériaux est déterminé en fonction des exigences des différentes parties du corps. Ainsi, on a droit à un garnissage plume sur la zone avant (torse) et dans le dos, et un garnissage synthétique bien plus léger sur les côtés et sous les bras. -Second point, le duvet est directement mélangé aux fibres synthétiques. La société Primaloft en a fait son cheval de bataille, avec ses deux mélanges Silver et Gold Down Blend rapidement adoptés par un certain nombre de marques dans l’outdoor, mais elle n’est pas seule, d’autres marques suivent à l’instar de Columbia et son isolation Turbodown qui ressemble pour le coup plus à un sandwich auquel a été ajouté en doublure le désormais inévitable revêtement thermoréfléchissant OmniHeat Reflective.
On assiste également à l’avènement de nouvelles isolations synthétiques dont le but est de reproduire de façon la plus fidèle possible le comportement du duvet. Plusieurs exemples sont à citer parmi lesquelles deux technologies à mettre au compte de l’américain Primaloft® avec la technologie ThermoBall développée en partenariat avec The North Face il y a plus de 5 ans désormais, et la toute nouvelle technologie Thermoplume. Contrairement aux ouates traditionnelles constituées de filaments continus, les minuscules boules de fibres synthétiques reproduisent fidèlement l’effet isolant des plumules de duvet en emprisonnant la chaleur dans de petites poches d’air (le fameux pouvoir gonflant), les performances isolantes du synthétique en conditions humides, ainsi qu’un temps de séchage raccourci en prime.
Enfin, le traitement hydrophobe du duvet : chaque plumette bénéficie d’une enduction durable DWR (Durable Water Repellency) lui permettant de garder son gonflant, et donc son efficacité, au contact de l’humidité. Cette solution ne fait cependant pas l’unanimité totale auprès de tous les fabricants, certains dénonçant une altération de la qualité des plumes dans le temps.