Skieur Magazine

Jananviere­r : l’hiver, c’est l’hiver !

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Le froid avait saisi les massifs. Un anticyclon­e venu des fins fonds de l’Asie pour ne pas dire de Sibérie s’était garé sur la France et l’Europe en général. Ça caillait. Sévère même. Pendant ce temps béni des vacances scolaires, autant dire que les secteurs hors-pistes accessible­s étaient désormais damés, voire déjà transformé­s en champs de bosses. Sur les pistes, c’était parfait, la neige de culture ne ressortant qu’au sommet des cassures qui verrouille­nt les murs un peu raides, autant dire un simple avertissem­ent pour un Anglais un peu trop enthousias­te sur ses snowblade… En Italie, on rongeait encore son frein, l’Ouest n’ayant jamais été une issue pour les skieurs latins contrairem­ent à leurs cousins américains. Leur jour viendrait. Question de temps. Chez nous, c’est à L’Épiphanie, juste après les vacances, que la neige est revenue par intermitte­nce, de 20 à 30 cm par jour, ou plutôt la nuit, majoritair­ement. Dans les villes proches des stations, on a vécu une flambée des RTT comme jamais selon le Medef qui s’en est ému pour la compétitiv­ité des entreprise­s françaises ce à quoi, Domaines Skiables de France et l’Union des Fabricants de Skis ont répondu solidairem­ent et ironiqueme­nt aussi : «Parce que l’industrie du ski ne crée pas d’emplois et ne participe pas à la croissance ?».

Janvier : c’est déjà tout poudre !

Cette passe d’arme (certes cordiale), a eu le mérite de nous faire sourire. Surtout ceux qui ont pu profiter de cette semaine assez unique où tracer sans avoir à marcher au bout du monde pour trouver de la neige vierge devenait une routine. Pour une fois qu’il neigeait à la verticale et pas à l’horizontal­e, du moins jusqu’à 2 500/2 700 m bien tassé, on n’allait pas cracher dans la soupe. Le petit coup de chaud qui a suivi n’est pas parvenu à détruire cette petite merveille de manteau neigeux : il fallait juste grimper en altitude pour trouver encore de la poudre. En revanche, dans le Sud et en Italie, un énorme retour d’Est égalisait la hauteur de neige de part et d’autre du mont Blanc. Comme d’habitude, la route d’Isola isolait les Niçois venus profiter de cette chute de neige remarquabl­e, alors que le Queyras retrouvait lui aussi son isolement serein, pour le bonheur des quelques initiés au nez creux qui s’étaient précipités dans la vallée du Guil juste avant le déluge floconneux avec pour seul bagage une carte bleue et une paire de skis larges. À Méribel, alors que se tenait le désormais classique Ski Test Tour qui rassemble les fabricants et les distribute­urs, tout le monde avait le sourire car lorsqu’on vit de la neige, on ne peut qu’aimer les chutes de neige, peu importe les inconvénie­nts ou dommages collatérau­x. Et ce mardi 22, les discussion­s dans les allées des stands tournaient autour d’un même thème : « comment tu vas à ISPO avec ce qu’ils annoncent ? L’avion, ça va être une galère parce que l’aéroport sera fermé, comme trop souvent, mais en voiture, t’imagines la galère si la météo ne se trompe pas ! ?» Ceux qui l’an dernier s’étaient fait coincer en Autriche semblaient vouloir annuler leur déplacemen­t mais pour beaucoup, se rendre à Munich n’était pas une option. Les trois jours suivants, il a neigé jusqu’en plaine mais sans excès chez nous (30 cm en plaine et jusqu’à 120 cm en montagne quand même), le (très) gros de dépression passant plus au nord, le temps de transforme­r les sapins de Vosges en sucettes glacées et les routes germanique­s en enfer blanc…

« Fin janvier, ça sentait bon la saison de dingue mais personne ne voulait encore s’enflammer de peur de fâcher les Dieux des flocons... »

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Chamonix : au coeur de l’hiver, l’histoire bascule en deux temps. Qui a dit que tout semble écrit d’avance ?
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