Marars : lele Prinintemps du ski !
Lorsque TF1 a annoncé le début de l’opération «Printemps du Ski» si chère à France Montagnes, certains élus ont manqué de s’étouffer, non pas parce qu’ils n’approuvaient pas l’opération, mais qu’ils déblayaient encore leur pas-de-porte (il s’agit souvent des commerçants), et que le décalage entre leur réalité quotidienne et le mot «printemps» ressemblait un peu à l’improbable mariage entre les mots «glacier» et «Sarenne Disons qu’ils voyaient davantage le côté «ski» que l’hypothétique «printemps Sans reproduire les excès des mois précédents, la neige poursuivait son travail de sape avec un saupoudrage régulier, à l’exception de la seconde semaine où durant trois jours, le Foehn a décidé de réguler tout ça. Trois jours de sèche-cheveux et globalement un petit mètre de neige de moins ! Vu l’enneigement des massifs, les crues engendrées ont failli s’engouffrer dans Moutiers et à Grenoble, l’Isère montait dangereusement et il n’aurait pas fallu un jour de cette météo supplémentaire… Le pire était évité de justesse, restait à retrouver le meilleur. Et ça n’allait pas tarder. Venue du pôle, une goutte froide venait siffler la fin de la partie. À Châtel, on enregistrait un sympathique -23 °C au sommet de Linga le 9, en pleine journée. Cet extrême n’a heureusement pas été la valeur référence du reste des Alpes sinon, on aurait jamais eu de pêches ou d’abricots l’été suivant. Il n’empêche que les braseros ont tourné plein gaz durant cette fameuse journée qui sans battre des records, marquait suffisamment de points pour s’inscrire dans les annales. Surtout, ça permettait à la neige de garder ses qualités «champagne» (traduction du français puis de l’américain et à nouveau français, d’où une certaine distorsion…). Les amateurs auraient eu tort de s’en priver. Ils ne le firent pas. C’était décidément un hiver pas comme les autres, du moins pas comme hélas trop souvent. Tardif mais motivé, l’hiver avait simplement décidé de s’attarder un peu plus que d’habitude. L’an dernier, c’est après la fermeture des stations que l’hiver a joué les prolongations. Rien d’exceptionnel finalement, mais un timing qui laisse encore rêveur et plonge en dépression ceux qui pour quelconque raison n’ont pu profiter de ces quelques mois finalement toujours tops même si, il faut l’avouer, les premières chaleurs sont toujours saluées avec plaisir, même chez les skieurs les plus fervents. Il faut juste que ces poussées d’été n’adviennent pas en janvier ou en mars… Finalement, cet hiver 2019-2020 n’a rien eu d’exceptionnel, il était juste échappé des années 70/80 lorsque c’était la norme d’avoir de la neige et que les glaciers présentaient encore un reflet digne de leur passé même s’il avait énormément décru en quelque 40 000 années. La masse de neige tombée ne suffisait hélas pas à modifier le cours de l’histoire climatique et chacun était conscient du pied de nez que nous offrait la météo sur la tendance climatique globalement assez désespérante. La norme devenait l’exception, il faudrait s’y habituer. Mais la rareté donne aussi la valeur au chose : il y a toujours du positif dans le négatif, même chez les photographes.
« Qui aurait pu imaginer que les Municipales impacteraient à ce point le monde du ski ? La France du ski passe en boucle sur les chaînes d’infos. »
À ce sujet d’ailleurs, il fallait noter l’initiative de Protect Our Winter qui mettait en ligne un calculateur automatique de bilan carbone pour skieur qui donnait mal à la tête à certains, plus nombreux qu’ils ne pensaient être. Cette digression n’a pas changé la donne de ce mois de mars pas vraiment printanier sur l’Europe où, comme un feu d’artifice, la station de la Bresse déjà spécialiste du ski de nuit, inaugurait le ski 24/24 heures Les 3 huit de la glisse en somme… Entre ceux qui se couchaient tard pour faire des passages dans les piquets et ceux qui se levaient tôt pour la même chose, on peut dire que la relève s’opérait globalement entre 3 et 5 heures du matin. Il y avait aussi des utilisateurs plus festifs qui faisaient à la fois le bonheur des restaurateurs et des cabinets médicaux. Taylord godillait dans sa tombe. Côté coupe du monde, les finales donnaient un résultat inattendu : Marcel Hirscher ne gagnait rien. En revanche, avec sa classe de toujours, il remettait le gros globe à un Alexis Pinturault ému aux larmes. Peut-être trop d’ailleurs, le Français annonçant sa retraite dans la foulée. Le soir, dans le bar où la soirée de clôture se clôturait, il paraît qu’Henrik Kristoffersen payait le champagne à qui voulait. Les mauvaises langues pointaient en parallèle la révélation slovène de la saison insinuant qu’il pourrait bien lui gâcher sa fête promise à la manière de son compatriote ancien sauteur à ski mais désormais imprenable sur un vélo, et d’autres taillés dans le même bois et portant le même passeport. Au même moment, les Français se déplaçaient aux urnes pour les Municipales alors que pour clore ce mois, c’est bien Wadeck Gorak qui se mettait le Bec des Rosses dans la poche pour la seconde année consécutive, la marque des plus grands.