Le seul test comparatif
PRINCIPES D’UNE MÉTHODOLOGIE COMPARATIVE
* POUR CHOISIR, IL FAUT COMPARER
Il s’agit donc de confronter sur le terrain et dans des conditions appropriées, des skis équivalents mais de marques différentes pour mettre en avant leurs qualités, leurs spécificités, leurs caractères mais aussi leurs défauts.
* TRADUIRE LES DIFFÉRENTES PRATIQUES DU SKI EN AUTANT DE GAMMES
Il convient de traduire l’offre du marché en fonction de l’évolution du matériel et des types de pratiques car avant de savoir quels skis choisir, encore faut-il savoir si le discours marketing est en phase avec la réalité du terrain ou des pratiques. Sans les nombreuses heures passées avec les fabricants sur le terrain mais aussi sur les salons professionnels, nous ne pourrions anticiper sur l’évolution des pratiques et du matériel. Ainsi, les gammes évoluent d’une année sur l’autre. Certaines apparaissent, d’autres disparaissent. Par exemple, la gamme Freeride se compose aujourd’hui de skis beaucoup plus larges qu’il y a encore deux ans alors que la gamme Skiercross a logiquement disparu puisqu’elle n’apportait aucune spécificité en termes de pratique et de technologie au regard de la catégorie Race GS. De même, il y a encore peu, la gamme Femmes était une catégorie alors qu’il apparaît évident qu’il s’agit d’une déclinaison des gammes hommes. Bref, notre autonomie tient aussi dans la justesse de nos analyses et la force de nos convictions, toujours dictées par le terrain.
* DÉTERMINER DES CRITÈRES DE SÉLECTION PROPRES AUX DIFFÉRENTES PRATIQUES
Chaque catégorie engendre ses spécificités. Ainsi, un ski de freeride ne nécessite pas
autant d’accroche qu’un ski de piste ou de race. En revanche, il requiert davantage de portance. Aussi, nous comparons les skis en fonction de critères spécifiques à chaque programme d’utilisation qui nous permettent d’élaborer les fiches que tous les testeurs remplissent pour chaque ski. Ces critères se retrouvent dans le cahier des charges de chaque gamme, en page d’ouverture. Le meilleur ski de la catégorie est celui qui remplit le mieux ce cahier des charges, tout simplement !
* COMPARER CE QUI EST COMPARABLE
Il s’agit de confronter des skis possédant le même programme d’utilisation, d’où notre segmentation en dix catégories, dont cinq sont déclinées pour les femmes. Au sein de chaque catégorie, les skis ont soigneusement été sélectionnés en fonction de nos pré-tests qui nous donnent une indication précise sur la réalité du programme du ski et donc la catégorie dans laquelle il mérite d’être confronté… Nous tâchons de rester vigilants pour conserver l’homogénéité de chaque gamme. Voilà pourquoi nous ne pouvons pas nous fier spontanément aux préconisations du fabricant, sa logique de segmentation étant parfois transversale ou en marge de celles des autres firmes, voire à cheval entre deux de nos catégories puisqu’il faut bien à un moment fixer des limites.
* COMPARER DANS DES CONDITIONS SIMILAIRES ET APPROPRIÉES
C’est une nécessité pour éliminer les nombreuses sources d’erreurs. Nous testons une seule catégorie par jour sur un terrain adapté aux exigences de la gamme (poudreuse en freeride, géant ou slalom pour la race…).
Tous les testeurs chaussent chaque ski de la catégorie sur le même terrain. Ainsi, un roulement naturel s’effectue pour que tous les skis soient testés en permanence par un testeur différent, histoire de diminuer les risques d’erreurs liés au changement de neige au cours de la journée. Par ailleurs, les skis sont demandés dans des tailles très proches pour rendre le comparatif le plus homogène possible. Les skis de test provenant le plus souvent de pré-séries, tous les modèles n’ayant pas encore été produits, il arrive que le fabricant ne puisse fournir la taille demandée, voire proche. Dans ces conditions, nous éloignons généralement le modèle de la sélection, d’où l’absence de certains skis parfois…
* UNE ÉQUIPE DE TESTEURS PERFORMANTE, HOMOGÈNE ET EXPÉRIMENTÉE
Elle se comporte de skieurs pros rodés aux tests depuis des années qui possèdent une vision globale très affinée du marché mais aussi qui se connaissent parfaitement. En effet, chaque testeur connaît réellement les paramètres et les comportements convenant le mieux à son style et son feeling et inversement, ce qui permet de tirer des conclusions plus fines sur le matériel. Ils proviennent également d’horizons variés afin d’éviter des commentaires trop « caricaturaux » qui auraient tendance à donner le meilleur ski comme étant forcément le plus performant (voir présentation du team Skieur ainsi que l’envers du décor des tests sur skieur.com)…
* UN DÉBRIEFING INDISPENSABLE
C’est carrément la marque de fabrique du test de Skieur Magazine. Selon nous, un bon test ne peut se résumer à une simple moyenne des notes attribuer par les testeurs : comment un ski, excellent pour l’un, nul pour l’autre, pourrait n’être qu’un ski moyen ? Il faut trouver les raisons qui font que certains l’encensent, d’autres le fustigent. Aussi, nous procédons de la façon suivante : pendant la session, chaque testeur remplit des fiches individuelles élaborées en fonction de chaque gamme. Il remplit donc une fiche par ski, avec notes et commentaires. L’après-midi, au cours du débriefing regroupant tous les testeurs autour d’une table, la fiche qui servira à la rédaction du texte synthétise les notes et les commentaires de chacun. Il faut souligner que lors d’importants désaccords, ce n’est jamais la moyenne des notes qui est faite : c’est le débat et la connaissance précise des affinités de chaque testeur pour un type de comportement qui donne souvent la bonne explication. En cas contraire, pas d’hésitation, on retourne sur les planches. Cette méthodologie semble la seule qui puisse fonctionner car il est impossible de discuter à trente autour d’une table. D’ailleurs, le développement d’une paire de skis se fait également en comité restreint…