So Foot Club

LAURENT KOSCIELNY

Avant d'être conseiller départemen­tal de Corrèze, Gilbert Fronty était prof d'EPS au collège Le Colombier, à Allassac. En 1998, l'homme est chargé d'une classe de 4e section sportive. Parmi les élèves, un certain Laurent Koscielny.

- PROPOS RECUEILLIS PAR ANTOINE DONNARIEIX. PHOTOS: PANORAMIC / DR

Quels sont vos souvenirs de Laurent?

J'ai le souvenir d'un garçon qui n'était pas impression­nant par sa corpulence, il était dans sa tranche d'âge. Vous savez, en quatrième, il y a parfois de gros écarts de gabarits… Par contre, il avait d'excellente­s facultés d'endurance et des qualités techniques indéniable­s.

Il était plutôt sage ou dissipé?

Laurent arrivait au sein d'un groupe où les jeunes étaient un peu traités comme des vedettes locales. Vous imaginez bien, section sportive… Certains avaient des rêves fous. Moi, pour les calmer, je leur disais: “Vous êtes en quatrième, au collège d'Allassac. Vous avez

peu de chances de faire carrière

dans le football.” Mais Laurent n'était pas comme cela. Il était l'exception, j'aurais mieux fait de me taire ! (rires)

Vous suivez le football et sa carrière?

Bien entendu. J'ai un petit regard ému quand même, de se dire qu'il est passé par là… Cela a servi d'exemple à toute la génération passée derrière. Au moins, ils peuvent se dire: “Voilà, on peut y arriver!” Même si, à l'époque, je vous avoue que c'était difficile d'imaginer un tel parcours.

C'étaient quoi, ses capacités à l'époque?

L'adaptation, d'abord. Il se différenci­ait par sa modestie. Je me souviens que ce groupe était souvent mal perçu par les autres élèves, parce qu'ils étaient dorlotés par le départemen­t, avec des sacs, des tenues… Ils se la pétaient un peu parfois quoi! Mais Laurent, ce n'était pas une grosse tête. Il faisait son taf, aussi bien dans le sportif que le scolaire, c'était sérieux.

Était-il déjà à fond dans le foot ou avait-il d'autres sports en ligne de mire?

La spécialité de la formation, c'était quand même le football. On stimulait les jeunes dans leur intégratio­n scolaire à travers ce sport. Les gamins qui venaient jouaient déjà en club, c'étaient de bons clubs régionaux, comme Laurent avec Tulle. Tous les gamins venaient avec plein d'ambition et certains se croyaient déjà à Arsenal… Au final, c'est le plus modeste qui a percé!

Qu'est-ce cela vous fait de le voir défenseur d'Arsenal et des Bleus maintenant?

C'est incroyable! Pour l'établissem­ent déjà, et puis pour son club, pour la Corrèze… Normalemen­t, la région produit plus des présidents de droite ou de gauche, maintenant c'est même des sportifs de haut niveau! Je n'ai pas eu l'occasion de le recroiser depuis, mais je sais qu'il est encore attaché à sa région. Laurent sait d'où il vient.

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Son ancien prof

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