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Gueugnon 2000: une coupe en fer forgé

- PAR FLORIAN LEFÈVRE. PHOTOS: PANORAMIC

Englué aujourd’hui en CFA 2 après avoir subi des déboires financiers, le FC Gueugnon a connu son heure de gloire en l’an 2000. Cette année-là, les Forgerons soulèvent la Coupe de la Ligue. Un cas unique pour un club de D2 dans l’histoire de la compétitio­n.

Alex Dupont s’est réfugié dans le couloir du stade Marville de La Courneuve. Ce 3 avril 2000, le coach du FC Gueugnon refuse de regarder la séance de tirs au but qui oppose son équipe de D2 au Red Star, pensionnai­re de National, en demi-finales de la Coupe de la Ligue. Trop d’émotions qui se bousculent, de stress qui surgit. Depuis le début de soirée, déjà, le scénario est insaisissa­ble. Mené deux fois dans le temps réglementa­ire, Gueugnon a arraché la prolongati­on in extremis (2-2). “On s’est fait bousculer, on est revenus de l’enfer”,

tonne Alex Dupont. Au bout des trente minutes supplément­aires, ni l’une ni l’autre des deux équipes ne lâche l’affaire. Place aux tirs au but. Après que tous les joueurs de champ ont frappé, le gardien du Red Star Jean-Marc Branger s’élance face à Richard Trivino. C’est alors que l’habituel gardien remplaçant se détend sur sa droite et repousse le cuir. Quelques instants plus tard, le duel s’inverse, mais le portier gueugnonna­is a la bonne idée d’ouvrir son pied pour trouver le petit filet: Gueugnon est en finale.

Et pourtant, après un parcours crescendo à domicile, tout était fait pour que les Forgerons se cassent les dents sur l’avantderni­ère marche. Pour preuve, ils se voyaient déjà en finale avant la demie. Au sens propre. Sur le trajet qui emmène l’équipe au match face au Red Star, le car des joueurs emprunte le périphériq­ue de Paris… “On est passés devant le Stade de France. Wahou! Ça met une grosse pression”,

remet le défenseur Éric Boniface. Inhibés par l’enjeu, les Gueugnonna­is ne font pas un grand match, mais le principal est là: la qualificat­ion. Et les hommes d’Alex Dupont peuvent endosser à nouveau leur costume d’outsider qui leur allait si bien aux tours précédents: après avoir dominé d’une courte tête les Chamois niortais en 16es (1-0), les Gueugnonna­is ont tordu Toulouse (1-0), mais surtout le Racing Club Strasbourg, neuvième de D1 cette saison-là, au stade Jean-Laville. “On a aussi gagné face à Marseille au Vélodrome en Coupe de France, renchérit Éric Boniface. C’est là qu’on a compris qu’on était capables de battre n’importe quelle équipe.”

Le petit village gaulois et le curé

Pour définir son groupe de l’époque, Alex Dupont n’hésite pas à parler de “joueurs

revanchard­s”, à l’instar de Sylvain Distin, non retenu par le PSG à vingt ans, mais aussi d’une “grande famille”. Pour créer du lien, le directeur sportif Georges Bernard

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