Numéros retirés
Dans les années 2000, une pratique s’est développée: retirer définitivement un numéro associé à un joueur ayant marqué l’histoire du club. En 1997, l’AC Milan décide en effet que le numéro 6 de Franco Baresi, son défenseur et capitaine historique, ne serait plus jamais porté par aucun autre
joueur de l’AC Milan. “Il faut voir le retrait de numéro comme un rituel, utilisé par le club pour construire sa légende, avance
Pierre Lanfranchi. Sans compter qu’ils ont compris que ça marchait bien en matière de merchandising, car un maillot avec un numéro retiré est définitivement unique.”
C’est ce que Michel Desbordes appelle “le marketing de la rareté: les fans vont vouloir acheter une chose qui n’existera plus dans le futur.” Certains clubs, comme l’OM, ont même eu tendance à abuser légèrement du procédé. En 2014, le club olympien retirait les numéros 28 et 21 de Mathieu Valbuena et Souleymane Diawara… pour finalement revenir sur sa décision et les réattribuer à Antoine Rabillard et Patrice Évra en 2016 et 2017. “Si on retire les numéros de Valbuena et de Diawara, on fait comment avec un type comme Skoblar, qui a nettement plus marqué l’histoire de l’OM? demande Rolland
Courbis. C’est un hommage sympa, mais ça me semblerait plus cohérent de retirer un numéro temporairement, comme un deuil.”
Critiquée, la démarche conserve toutefois une part d’authenticité: “Elle correspond à une volonté sincère d’inscrire les joueurs dans le patrimoine du club”, conclut Paul Dietschy. Un patrimoine dont les numéros de maillots des joueurs font désormais intégralement partie.