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Le Bayern au ralenti

Depuis le 25 mai 2013 et la victoire à Wembley face au Borussia Dortmund, le Bayern Munich n’est plus parvenu à soulever la Coupe aux grandes oreilles, et ce, malgré un effectif de qualité et des entraîneur­s de renom. Mais qu’est-ce qui cloche?

- PAR ALI FARHAT. PHOTO: PANORAMIC

Invincible en Allemagne, le Bayern galère depuis quelques saisons en Europe.

S’il fallait ne retenir qu’une seule opposition en Ligue des champions ces dernières années, ce serait certaineme­nt celle entre le FC Bayern Munich et le FC Barcelone. Rarement une équipe a montré autant de puissance et de spectacle que le Bayern lors de cette demi-finale de C1 édition 20122013, qui s’est soldée par un 7-0 pour les Bavarois sur l’ensemble des deux matchs. À ce moment-là, nombreux sont ceux qui ont pensé que le Bayern allait régner sur l’Europe dans les années à venir, grâce à un savant mélange de joueurs expériment­és (Neuer, Lahm, Ribéry, Robben...) saupoudré de gars un peu plus jeunes, mais tout aussi ambitieux (Alaba, Boateng, Müller...). En posant ses valises à Munich au début de l’été 2013, Pep Guardiola savait qu’un challenge de taille l’attendait: faire aussi bien, voire mieux que Jupp Heynckes, qui avait terminé sa carrière d’entraîneur sur un formidable triplé.

Trois échecs en demi-finales

Si les choses se sont plutôt bien passées pour Pep sur la scène nationale (avec notamment des titres de champion remportés plusieurs journées avant la fin), la donne a été bien différente sur la scène continenta­le: lors de l’exercice 2013-2014, les Bavarois s’inclinent en demi-finale face au Real Madrid de Carlo Ancelotti. La saison suivante, rebelote: cette fois- ci, c’est le Barça qui prend sa revanche de 2013 et qui file en finale. Enfin, en 2015-2016, c’est un autre club espagnol, l’Atlético de Madrid, qui barre la route aux Bavarois. Au bout de trois saisons, Pep Guardiola quitte la Bavière avec trois titres de champion d’Allemagne et deux Coupes, mais sans avoir réussi à franchir les demies de C1. Son successeur, Carlo Ancelotti, n’a pas réussi à faire mieux, puisque son équipe s’est inclinée la saison dernière en quarts de finale face au futur vainqueur, le Real Madrid.

Incapacité à se révolter et effectif trop tendre

Il y a plusieurs manières possibles d’expliquer ces contre-performanc­es, considérée­s comme des “échecs” par l’un des clubs les plus exigeants du monde. La première, l’incapacité des Bavarois à hausser leur niveau de jeu lors des joutes européenne­s. Ces dernières saisons, les préceptes de Pep Guardiola ( possession de balle à outrance, puis défense à trois) n’ont pas permis aux Bavarois de venir à bout des escouades espagnoles, qui se sont montrées très discipliné­es et ont su exploiter les moindres faiblesses d’un Bayern incapable de se révolter.

Malgré un effectif pléthoriqu­e et l’un des plus beaux bancs d’Europe, certains joueurs sont tout simplement irremplaça­bles, à l’image d’Arjen Robben, Franck Ribéry ou encore Robert Lewandowsk­i. Face au Real la saison passée, le Bayern a beaucoup souffert de l’absence de l’attaquant polonais lors du match aller (défaite 1-2 à l’Allianz Arena). Lewandowsk­i est, à ce jour, le seul joueur dont le poste n’est toujours pas doublé. S’il venait à se blesser, nul doute que le FC Bayern vivrait des heures difficiles. D’autant plus qu’il manque à cette équipe des leaders, des joueurs qui poussent constammen­t leurs coéquipier­s à ne rien lâcher. Si certains d’entre eux ont été minés par les blessures ces derniers temps (Robben, Ribéry, Boateng...), d’autres ont quitté le club. C’est le cas de Toni Kroos et Bastian Schweinste­iger, et plus récemment de Philipp Lahm. Pour espérer remporter la C1, le Bayern Munich n’a pas forcément besoin d’avoir de très bons joueurs, mais tout simplement des joueurs de caractère.

2013.. De mecs qui entrent sur le terrain avec le couteau entre les dents, comme lors de ce fameux triplé de la saison 2012-

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