COMMENT J'AI PROGRESSÉ BENJAMIN BOURIGEAUD (STADE RENNAIS)
“J'APPRENDS À FAIRE ATTENTION À L'EXCÈS D'ENGAGEMENT”
“On peut éviter le duel par la technique, c'est-à-dire aller dans les zones où les adversaires ne peuvent pas t'attraper.”
Tu entames ta première saison en tant que titulaire en Ligue 1. Sur quels aspects estil indispensable que tu progresses pour t’imposer au haut niveau? Le coach, Christian Gourcuff, m’incite à calmer le jeu. J’ai toujours tendance à vouloir me projeter, aller vite vers l’avant. Mais pour rendre mon jeu plus complet, l’entraîneur veut que je sois capable de jouer la possession. C’est important de savoir faire les deux. Pour le haut niveau, il faut aussi que je puisse mieux canaliser mes efforts et ne pas trop me disperser.
Quelles différences reconnais-tu entre la Ligue 1 et la Ligue 2? Cela va plus vite et surtout cela joue plus juste. Pour m’adapter à ce niveau et progresser, je fais beaucoup d’entretiens vidéo pour ne pas commettre les mêmes erreurs chaque week- end. Cela me permet vraiment de voir ce qui n’a pas été.
Tu as un profil plutôt technique avec un physique assez “frêle”. Comment fais-tu pour répondre au défi physique de la Ligue 1? Je ne me pose pas de questions. Je vais franchement au duel. Il faut y aller à 100 %. Je viens d’une région avec cet état esprit d’engagement (le Nord de la France ndlr), donc je n’ai pas peur de me faire mal. On peut aussi éviter le duel par la technique, c’est-à- dire aller dans les zones où les adversaires ne peuvent pas t’attraper.
Tu as dû également progresser sur le plan mental. Oui, je devais mieux gérer mes émotions. Avec le coach Casanova, j’ai beaucoup travaillé là- dessus. Il n’hésitait à me mettre en difficulté pour voir comment je réagissais. Ça m’a permis de progresser et d’être davantage maître de mes émotions. En arrivant en Ligue 1, il faut maintenant que je fasse attention à l’excès d’engagement.
Pour un milieu de terrain, les coups francs sont une arme non négligeable, comment t’y prends-tu sur cet exercice? Je pense que chacun a son style de tir. Personnellement, je prends trois à quatre pas d’élan après avoir posé mon ballon. Je me place un peu excentré sur la gauche par rapport à lui et je le frappe entre le coup de pied et le plat du pied pour brosser la balle. La vitesse du geste est aussi très importante, c’est ce qui va faire que la balle parte rapidement. C’est ce que j’ai réussi à faire sur mon coup franc victorieux contre Lyon (le 11 août 2017, deuxième journée de L1, ndlr), par exemple. Il ne faut donc pas hésiter à complètement relâcher son geste.