78. Sócrates
BRÉSIL
Sócrates était un être cultivé, doté d'un charisme inégalable. Du haut de son mètre 93, le Brésilien a dû trouver une astuce pour se réinventer et transformer sa grande taille en point fort; c'est à ce moment-là que naît la talonnade. Sócrates a rythmé la Coupe du monde 1982 en utilisant ce tour de passe-passe avec classe et élégance. Car au Brésil, le cuir est un objet sacré, et comme toutes les choses précieuses, il faut y faire attention: “Le football est pour le Brésil ce que les artistes tels que Mozart et Picasso représentent pour le monde. On doit en prendre soin et il faut que ce soit joli”, racontait-il. La Seleção de 1982 se contemplait de la même manière qu'une oeuvre d'art. Quant à Sócrates, c'était le centre de gravité de cette équipe, et son but face à l'URSS témoigne du génie du barbu. Mais si le destin a privé les Brésiliens d'un sacre mondial en 1982, après une élimination inattendue face à l'Italie, cette sélection-là a vendu au peuple auriverde une chose qui ne s'achète pas: du rêve.