LE MARADONA DES CARPATES
Phare d’une époque révolue, Gheorghe Hagi était l’archétype du milieu offensif instinctif, intense, altruiste, libre de ses mouvements, dictant le tempo d’une rencontre. Sa frappe longue distance faisait également mouche régulièrement, les lucarnes s’en souviennent encore. Capé pour la première fois avec l’équipe de Roumanie alors qu’il n’a que 18 ans, Hagi quitte rapidement son club formateur du Farul Constanta pour la capitale. À peine arrivé au Steaua Bucarest, il offre la Supercoupe d’Europe aux Militaires en plantant l’unique but face au Dynamo Kiev. Enquillant les pions et les titres sur la scène interne, il termine son aventure en Roumanie avec 141 buts en 223 matchs. Son transfert record au Real Madrid (4,3 millions de dollars) ne lui amènera pas la reconnaissance espérée, mais il va se servir de sa pige à Brescia, sous les ordres de Mircea Lucescu, pour se relancer. Sur la scène internationale, Hagi est l’âme et le leader de la génération dorée roumaine qui s’arrête en quarts de finale du Mondial 1994 (il termine dans l’équipe du tournoi avec 3 buts et 4 passes décisives), et performe plus ou moins jusqu’en l’an 2000. Peu en vue au Barça et miné par les blessures, il finit glorieusement sur les bords du Bosphore, à Galatasaray, en devenant le plus grand joueur étranger de l’histoire du championnat turc. Dans la légende.