So Foot

Chic type.

- NAHUEL GALLOTTA, à BUENOS AIRES/ PHOTOS: DR ET I CONSPORT

Roberto Lopez est le tatoueur en vogue chez les footballeu­rs. Parmi ses clients, Neymar, Martin Palermo et… Messi.

Roberto Lopez est le tatoueur préféré des joueurs argentins et compte parmi sa clientèle des types comme Palermo, Messi et Neymar. Rencontre avec le mec qui transforme des enfants en hommes avec un peu d’encre.

Depuis le début de sa carrière, Lionel Messi a signé des milliers d’autographe­s. Celui qu’il a accordé il y a quelques mois à Roberto Lopez est pourtant unique. Et moche. Il s’agit en effet d’un minuscule “10” tatoué sur le poignet droit de son compatriot­e. “Il y a quelques mois, j’avais tatoué Martin Palermo et, à la fin de la séance, ce dernier m’avait demandé s’il pouvait essayer mon aiguille sur mon poignet droit, explique le cobaye. Quand j’ai raconté à Lionel que c’était l’attaquant qui m’avait tatoué le ‘9’ sur le poignet gauche, il m’a dit que lui aussi voulait tester. J’étais vraiment flatté et évidemment je n’ai pas pu refuser.”

La Sagrada Familia et WhatsApp

À l’instar de “la Pulga”, Roberto Lopez n’a aucun diplôme de tatoueur. En 2000, alors qu’il est en vacances dans son Tucuman natal, un ami lui fait découvrir les plaisirs du griffonnag­e sur l’épiderme. De retour à Buenos Aires, il décide d’acheter du matériel d’occasion, histoire de se faire la main sur ses amis et des membres de sa famille. Malgré quelques ratés, Lopez finit par ouvrir une petite échoppe dans le quartier de Caballito. Son manque d’expérience est pallié par des prix défiant toute concurrenc­e. Le business plan fonctionne, Lopez parfait sa formation sur le tas et devient, en l’espace de quelques années, l’un des tatoueurs les plus réputés du pays. Depuis 2012, celui qui officie désormais à Mar del Plata se tape tous les week-ends les quatre cents kilomètres qui relie son QG au Denim Demon Tattoo, un salon situé en plein coeur de Buenos Aires. C’est ici, dans la rue Florida, qu’il fait la rencontre, en décembre 2014, de Juan Cruz Leguizamon, gardien du Central Cordoba, une équipe de cinquième division argentine et ami d’enfance de Lionel Messi. “Il est venu me voir pour me dire que Leo voulait se faire des tatouages, se souvient Lopez. Je n’en croyais pas mes oreilles. Mes jambes ont failli flancher sous le coup de l’émotion.”

Quelques jours plus tard, le tatoueur reçoit un message via WhatsApp du quadruple Ballon d’or. “Toute la préparatio­n s’est faite par téléphone. C’est un très bon client. Il savait ce qu’il voulait et ce qu’il ne voulait pas. Il m’a notamment demandé que je lui fasse des tatouages qui se voient de loin. J’ai donc opté pour la technique du ‘réalisme pur’ pour les dessins qu’il voulait que je reproduise sur son corps.” Lionel Messi, qui a alors déjà un numéro 10, des ailes, le nom et les mains de son fils Thiago, un ballon et une épée dont la poignée représente le visage de sa mère sur sa peau, veut cette fois-ci faire dans le tatouage plein de symbolisme. “Les vitraux qu’il a sur le coude sont ceux de la Sagrada Familia, le symbole de sa ville, Barcelone. La montre qu’il a sur le bras représente le temps qui passe; la fleur de lotus pousse dans les endroits les plus inattendus, comme son talent. Le bourgeon est une référence à son fils, et il y a aussi une mention à sa ville natale, Rosario, qui est représenté­e géographiq­uement par un rosaire”, explique sérieuseme­nt Lopez, qui s’est déplacé deux fois à Barcelone pour couvrir d’encre le bras droit de son client.

“Des grimaces de douleur”

La dernière fois qu’il s’est rendu en Catalogne, Messi l’attendait chez lui avec trois nouveaux clients: ses deux

“Messi est un très bon client. Il savait ce qu’il voulait et ce qu’il ne voulait pas. Il m’a notamment demandé que je lui fasse des tatouages qui se voient de loin”

Roberto Lopez, tatoueur

frères et Neymar. “Leo m’a demandé si j’avais le temps de leur faire quelques tatouages. J’ai évidemment répondu oui. J’ai fait deux tatouages à Neymar: ‘family forever’ sur son flanc et ‘Sh…’ sur son index (pour chut…, ndlr). C’était fou d’avoir les deux joueurs dans la même salle. Ils n’arrêtaient pas de se vanner entre eux: ça les faisait marrer de voir leurs grimaces de douleur quand je posais l’aiguille sur eux”, se souvient Lopez. Grâce à Messi, Roberto compte désormais exclusivem­ent des joueurs de football parmi sa clientèle. Le dernier à être passé sous ses mains n’est autre que Fernando Cavenaghi. Pour autant, le tatoueur rêve d’un voyage à Paris pour venir s’occuper de l’épiderme de Di Maria, Lavezzi et Pastore. Et compléter sa collection de numéros sur le poignet avec le 11, le 22 et le 27.

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“Encrez, c’est tout vert.”
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