So Foot

THOMAS MüLLER

- CL

Un sur deux, et c’est tout. Louis van Gaal avait un plan: ramener Bastian Schweinste­iger et Thomas Müller auprès de lui à Manchester United. Si les Bavarois ont laissé partir le premier, c’est parce qu’ils ont trouvé aussi bien, voire mieux. Un joueur moins gourmand, moins blessé, moins vieux: Arturo Vidal. Mais sur le cas Müller, ils ont opposé une fin de non-recevoir. Même à 85 millions. Même à 100. “Müller n’est pas à vendre, a expliqué Karl-Heinz Rummenigge, directeur exécutif du club. Tout le monde connaît notre vieil ami Louis van Gaal. Il est très têtu sur ce genre de choses. Peut-être pense-til qu’il y a un prix qui pourrait commencer à faire réfléchir le Bayern, mais ce prix n’existe pas. Il n’existe personne, ni ici ni ailleurs, qui puisse m’expliquer pourquoi nous devrions vendre Thomas Müller.” Peutêtre que le coach hollandais pensait toucher une corde sensible en se rappelant au bon souvenir de celui dont il a fait un titulaire indiscutab­le du Bayern en 2009? Depuis, tout a changé. Müller a dansé sur la Bundesliga, la Champions League, l’Oktoberfes­t. Et avec 10 buts en deux coupes du monde, à tout juste 26 ans, il est bien parti pour détrôner Miroslav Klose, meilleur buteur de la compétitio­n. Surtout, il ne joue pas comme les autres. Ni ailier, ni meneur, ni deuxième ni premier attaquant. Mais un peu tout ça à la fois. Ce qui ne peut que plaire à Guardiola. Thomas se considère comme un “Raumdeuter”. Ça veut dire “interpréta­teur d’espace”, en VF. Et c’est lui-même qui a inventé la formule, à partir du mot “Traumdeute­r”, “interpréta­teur de rêves”. Parce qu’évidemment, à l’heure des chaussures fluorescen­tes et de la starificat­ion à outrance, Müller fait figure d’anachronis­me. Quand il marque, il se contente de serrer le poing et de crier très fort. De fait, sa présence dans les plus gros transferts de l’histoire aurait été incongrue. Il n’a pas les courses de Bale, les statistiqu­es de Cristiano Ronaldo ou la grinta de Luis Suarez. Il a autre chose: il sait regarder là où personne ne regarde, et voir ce que les autres n’avaient pas imaginé. Un bien rare qui vaut certaineme­nt bien plus que 85 millions d’euros. Ou même 100, donc.

Fait d’armes 2015-16: passionné de barbecue, Thomas Müller est sacré champion du monde de la discipline, juste avant l’Euro 2016, avec sa côte d’agneau marinée au romarin et à l’orange, accompagné­e de pommes sautées. Il signe, dans la foulée, une prolongati­on chez Weber, dont il est déjà l’égérie, assortie d’une belle revalorisa­tion. Ce qui fait de lui l’ambassadeu­r de marque de barbecue le mieux payé au monde.

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