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“J’ai encore le sentiment que nous aurions pu battre Paris”

- RECUEILLIS PAR GUILLAUME BLOT / PHOTO: PANORAMIC – PROPOS

En 2008, la sensation de la coupe de France s’appelle l’Union sportive Jeanne d’Arc Carquefou. Cette saison-là, l’équipe de la région nantaise atteint les quarts de finale de la compétitio­n. Le fruit d’un travail de longue haleine mené par Denis Renaud, entraîneur du club de 2002 à 2014.

Les gens qui nous ont vu gagner à Saint-Jean-de-Boiseau n’auraient jamais misé un euro sur nous par la suite! Les matchs les plus compliqués sont justement ceux des premiers tours: les “petites” équipes vous attendent au tournant, préparées à faire un coup, sur des terrains pas simples. Ce qui a changé par la suite relève essentiell­ement de l’aspect psychologi­que. Gagner contre Gueugnon puis Nancy nous a permis d’engranger de la confiance, de nous sentir presque intouchabl­es match après match.

Non, même si je l’ai eu plus tard au téléphone. Chaque histoire est différente, ne serait-ce parce que les joueurs et les moments sont différents. À Carquefou, on a eu la chance de participer à six 32es de finale de coupe de France, et aucune des rencontres n’a été similaire aux autres. Il est encore plus difficile de calquer les aventures d’autres équipes. Pas plus. J’ai quelquefoi­s croisé Régis Brouard sur les bancs de CFA et de National, et David Guion est un copain, que j’ai eu au téléphone certes, mais pour parler d’autres sujets. Si j’ai toujours dit qu’un entraîneur était un voleur d’idées, qu’il est nécessaire de picorer certaines histoires, je reste persuadé qu’il est impossible de réussir en essayant de copier ce qui se passe ailleurs.

Non, je n’ai pas d’objet fétiche. Une fois que je rentre sur la pelouse, je suis dans mon match, même si, à l’époque, j’étais un peu superstiti­eux, c’est vrai. Ce qui a provoqué une erreur que je reconnais aujourd’hui. Nous aurions dû couper cette habitude de préparer nos matchs dans la région nantaise. Il aurait fallu changer d’environnem­ent après la victoire contre Marseille et le match face au Paris SaintGerma­in, partir trois-quatre jours ailleurs, pour que les joueurs se retrouvent.

(Rires) Oui, il est vrai que rentrer plus tard n’est pas négligeabl­e, cela nous rapproche des 32es de finale, qui, pour moi, est le véritable cap de la coupe de France. Avec l’entrée en lice des clubs de ligue 1, les joueurs sont conscients qu’ils peuvent vivre des instants magiques. J’ai toujours essayé d’emmener mon groupe au moins jusqu’à ce stade-là. Rencontrer des grosses écuries permet de gagner dix ans d’expérience, ce qui a eu pour conséquenc­e directe, à mon sens, les montées des saisons suivantes en championna­t pour Carquefou.

Aviez-vous appelé Ladislas Lozano, entraîneur de Calais lors de l’épopée de l’an 2000, avant vos matchs contre les “gros”? À l’inverse, vous a-t-on contacté –comme Régis Brouard, alors coach de Quevilly ou David Guion, à Chambéry– pour bénéficier de vos conseils?

Vous aviez un objet fétiche ou un rituel? Votre ancien président, Michel Auray, vous comparait à l’époque à Raynald Denoueix. Vous visez une victoire en Copa del Rey dans un futur plus ou moins proche?

J’apprécie énormément Raynald, il m’a fait comprendre beaucoup de choses dans le jeu. Je peux toutefois difficilem­ent me comparer à lui, tellement la barre qu’il a placée est haute (champion de France en 2001 avec Nantes, vice-champion d’Espagne en 2003 avec la Real Sociedad). Mais la comparaiso­n reste très sympa!

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Denis Renaud.
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