So Foot

“Vous cherchez un titre choc pour votre interview?”

- Par Andrea Di Caro pour La Gazzetta dello Sport – ITALIE

La naissance de sa fille et la mort de son père l’ont rendu plus mature. C’est en tout cas ce que prétend Mario Balotelli, revenu au Milan AC cet été. L’attaquant italien a intérêt à dire vrai, car ce transfert sonne comme sa dernière occasion de prouver qu’il est bien un petit génie du foot.

BC’est la dernière chance. La toute dernière même, comme dit Galliani. J’ai une promesse à respecter envers moi-même, ma famille, le Milan, Mihajlovic, Raiola et ceux qui me veulent du bien… Je repars de zéro. Je sais que je ne peux plus rien rater, je ne peux rien réclamer et je dois tout reconquéri­r. J’accepte chaque règle. J’aurai du temps de jeu si je le mérite. Mais je n’ai pas oublié comment on jouait au foot. Mon match n’est pas encore fini.

Ça fait de l’effet de t’entendre parler de la sorte… J’ai 25 ans, je ne suis plus un enfant. Et j’ai déjà gâché trop d’occasions. Mais c’est la vie. On ne peut pas tout programmer. Quand soudain on te présente la facture, c’est là que tu changes. Ce sont certaines situations qui te font grandir: la joie d’être père, comprendre ce que ça veut dire, ou la douleur de perdre un papa.

Comment s’est fait cet incroyable retour à Milan? Soudaineme­nt. Mino (Raiola, son agent, ndlr) m’a averti: “Fais tes bagages et prends un jet privé, tu retournes à Milan.” Il n’y a pas eu besoin de jet privé, j’ai pris un avion de ligne et je suis revenu…

On dirait que plus personne ne te voulait… Non, je savais que j’aurais une autre équipe, parce que je ne suis pas fini. Mais je suis reconnaiss­ant au Milan, parce que, pour dire la vérité, je ne m’attendais pas à ce qu’ils me reprennent. Qu’ils misent encore sur moi. Revenir ici est un rêve qui se réalise, c’est la seconde chance que beaucoup n’ont pas eue.

Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné à Liverpool? J’assume mes fautes, même si le système de jeu choisi par Rodgers n’était pas en adéquation avec mes caractéris­tiques. Au départ, j’ai raté quelques buts faciles, puis j’ai eu moins d’occasions de marquer, un peu de malchance, des blessures… Un bordel. Mais je n’ai jamais protesté, j’ai accepté les choix techniques, je me suis toujours comporté en profession­nel. Mes attitudes et mon style de vie ont été tout à fait normaux. Lors de la dernière année, il n’y a eu aucun problème dans ma vie privée. Je pouvais mettre sur Instagram une photo au restaurant mais cela ne signifiait pas que je ne m’entraînais pas, même si je ne jouais pas. Comment as-tu convaincu Mihajlovic de miser sur toi? Le coach me connaît depuis que je suis un jeune garçon. Le problème n’a jamais été la qualité, mais plutôt le caractère. On entend tant de choses à mon sujet… Chaque aspect est amplifié. Mihajlovic a justement voulu me voir en vrai, les yeux dans les yeux, savoir si j’avais la bonne mentalité. Il m’a écouté, sans se faire influencer par ce qui se dit, et rien que pour cela, je le remercie.

Que lui as-tu dit? Que j’ai compris mes erreurs. Que s’il me donnait cette chance, je ne le décevrais pas. Que je donnerais tout ce que j’ai. Que je suis un homme désormais, et que je ne crée pas de problèmes. Que j’accepterai­s chacune de ses décisions. Le coach est un leader, dur, franc, honnête, loyal. Il ne bluffe pas. Il te parle en te fixant dans les yeux, ça me plaît. Il regarde l’homme et pas seulement le joueur. Il s’est exposé en me reprenant. J’ai une grosse dette envers lui.

Berlusconi t’a tendu la main, malgré le fait qu’il t’ait qualifié par le passé de “pommepourr­ie”… Le “oui” de Berlusconi a été la plus grande surprise de toutes. Je ne l’aurais jamais attendu. Cette phrase à mon sujet fut sortie de son contexte. Je n’ai jamais été une “pomme pourrie”. J’étais un très jeune garçon, désormais il trouvera un homme. Et je lui rendrai sa confiance.

Même pas le temps d’annoncer ton transfert que les sites et les journaux se sont fait plaisir avec les photos de toi au volant de ta nouvelle super voiture de sport. Toute raison de parler de moi est bonne. J’aime les voitures de sport. Je ne suis certaineme­nt pas l’unique footballeu­r à en avoir. On parle des voitures de sport que tu as, mais pas que tu prends un utilitaire pour aller à l’église

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Marché conclu.
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