So Foot

“Le deuxième prénom de mon fils, c’est Socrates”

- Propos recueillis par David Alexander Cassan / Photos: Afp/Dppi et Iconsport

Premier Français à décrocher l’oscar du meilleur réalisateu­r pour TheArtist en 2012, Michel Hazanavici­us a aussi donné son nom au chien footballeu­r dans Didier. Quelques semaines avant que son film consacré à Jean-Luc Godard, LeRedoutab­le, ne déchaîne les critiques au 70e Festival de Cannes, le réalisateu­r parle de son sextuplé en CM2, de la coupe de cheveux de Larqué et des tournois de foot contre les équipes de NTM, des Négresses Vertes et de Jean-Luc Delarue.

m’ont fait rentrer au Paris FC. C’était Tom Foot en vrai, je n’avais plus qu’à faire les démarches pour devenir suédois.

Tu jouais à quel poste? Ailier droit. Lors de mes quatre années avec le Paris FC, on a gagné la coupe de Paris. On a aussi fait des petits tournois contre le Barça, contre Manchester… Mon frangin est sûr que j’aurais pu devenir footeux, ce qui est débile, parce que j’ai arrêté beaucoup trop tôt, à 13 ou 14 ans, pour la clope et les filles… On commençait tôt la clope à l’époque. J’ai aussi arrêté parce que ça demandait beaucoup de discipline: le dimanche, il fallait se retrouver dans un café Porte de la Villette, à 7 h30 pour le départ en car… Il y a un âge où tu n’as plus envie. C’est pour ça que mon frère me fait marrer: être bon à 12 ans, c’est nul, ça ne sert à rien. Je suis sûr qu’il y en a qui sont des chèvres mais qui s’accrochent et deviennent de grands joueurs. Tu as quand même continué à suivre le foot? J’ai eu un long moment de rejet total, où je trouvais que c’était hyper ringard. C’est compliqué d’aimer les Clash et le foot en même temps! Le problème n’est pas social, c’est juste que le foot te renvoie à ce que tu étais trois ans en arrière, avec tes chaussette­s qui montent jusqu’aux genoux et ton petit short moule-bite… Tu préfères les trucs de ton âge, et ça passe souvent par la musique, traîner, frimer avec les potes ou les filles.

Dans ta jeunesse, tu passes donc à côté de Michel Platini… Non, parce que je suivais les grandes compétitio­ns, j’étais très fan de lui. On a le même prénom déjà, et, un peu comme Cruyff, c’était un joueur qui avait l’air intelligen­t, qui jouait avec la tête. Platini avait un côté balourd, cul de plomb, assez étonnant par rapport à sa capacité à accélérer le jeu. C’était le sauveur, il dégageait quelque chose de sympa qu’il n’a jamais perdu, assez humble en ce qu’il ne parle que de ce qu’il connaît: le foot. Avant Platini, et avant que je décroche, il y avait Saint-Étienne. En foot, la France perdait tout le temps. On avait l’impression de gagner quand on avait

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