So Foot

Ronaldinig­ht.

À Paris, comme dans toutes les villes où il est passé jusqu’à aujourd’hui, Ronaldinho a laissé une image de fêtard invétéré. Mythe ou réalité? Plongée dans le monde de la nuit parisienne, où le Brésilien a noyé sa solitude et rincé pas mal de monde. Sans

- Par Victor Le Grand et Antoine Mestres, avec Mathieu Rollinger, à Bougival / Illustrati­ons: Bobby Dollar

Des filles, de la samba, du champagne et des plumes dans le cul. Immersion dans le Paris-la-nuit du fêtard Ronaldinho

“Franchemen­t, j’ai fait des soirées avec De Niro et Stallone, et bah Ronnie c’était encore plus fou” David Setrouk, chargé des relations publiques du Barfly

Le début de soirée était pourtant calme. Ce 12 mars 2002, veille d’un match de championna­t de France au Parc des Princes contre Troyes, l’ensemble des joueurs du PSG est en mise au vert. Ronaldinho et ses coéquipier­s dînent. Après le repas, le Brésilien fait un brin de causette dans le hall de l’hôtel avec Talal El Karkouri et Selim Benachour. Vers 23 heures, le trio monte se coucher. Le lendemain matin, Benachour se réveille comme une fleur vers les coups de 8 heures. Son téléphone portable affiche 25 appels en absence en provenance d’un “ami qui travaille dans le milieu de

la nuit”. Surpris, il rappelle son pote, qui lui demande s’il y a bien un match prévu dans quelques heures. Selim lui répond que oui. L’ami insiste: “Mais ce n’est pas possible. Ronnie, il est où? Avec toi?” – Oui” –“Ce n’est pas possible qu’il soit avec toi, je l’ai vu au Barrio Latino à 5 heures du matin en train de vomir devant l’entrée.” Pour en avoir le coeur net, l’internatio­nal tunisien se pointe devant la chambre de Ronaldinho et toque, plusieurs fois, sans réponse. Ronnie finit par ouvrir. Les cheveux en pétard. “Qu’est-ce que tu veux,

Selim? On parle après”, bougonne-t-il en claquant la porte. 13 heures: Benachour chope enfin le Brésilien au déjeuner. Ce dernier lui confesse être sorti la nuit dernière mais demande de ne rien répéter, mettant son doigt devant sa bouche. Benachour ne répétera rien jusqu’à aujourd’hui. Et le soir-même, le PSG sortira

“un match de folie”. Le score: 3 buts à 1… avec un doublé de Ronaldinho.

La tour Montparnas­se infernale

Il y a eu Troyes et toutes “les autres fois”, confie Zaza Fernandez, directeur artistique du Brasil Tropical, un cabaret brésilien niché en-dessous de la tour Montparnas­se: “Les veilles de matchs, Ronnie se cachait et picolait tranquille­ment en loge pour qu’on ne le remarque pas et que ça ne sorte pas dans les journaux.” Ainsi, pendant deux saisons, s’est construite la légende du joueur fantasque qui se nourrissai­t de

fêtes pour coller des roulettes et des doublés. “Les copains aiment raconter qu’il était le meilleur quand il sortait et que Fernandez n’arrivait pas à mettre son ego de côté pour lui accorder des passe-droits, mais ce n’est qu’en partie vrai, recadre Jérôme Alonzo, à l’époque numéro 2 dans la hiérarchie des gardiens de but du club. J’adore Ronnie mais je vais prendre le contrepied

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