Rabah Madjer

Geste technique

“Je me rappelle d’une anecdote pendant la coupe du monde 1970. J’avais à l’époque douze ans, j’étais à l’école et il y avait un match du Brésil que je voulais absolument voir. J’aimais tellement le football que je me suis enfui de l’école. J’ai sauté par la fenêtre. Heureusement, c’était au rez-de-chaussée, et je suis rentré à la maison pour regarder le match. Aujourd’hui, je le suis toujours avec passion, mais plus avec le même regard que dans les années 70, quand je me disais: ‘J’aimerais jouer comme Cruyff.’ Un jour, je participais à un tournoi à Barcelone avec Porto, je venais de faire une grosse compétition et Cruyff est venu vers moi à la réception de l’hôtel pour me serrer la main et me féliciter. J’attendais ça depuis des années, c’était le plus beau jour de ma vie. En toute modestie, le foot m’a permis de me faire connaître dans le monde entier et d’être aimé par beaucoup. Quand je voyage et que les gens viennent me saluer, ou m’embrasser, je me dis que je vis pour quelque chose. Aucun autre plaisir de la vie n’aurait pu me procurer ça. Le foot, c’est toute ma vie. Rien ni personne ne pourra jamais m’en dégoûter.”