Prison Break
Cristian Cuevas, 30 ans, est un voleur. Voilà sept ans qu’il est en taule dans un pénitencier de Buenos Aires pour vol à main armée avec arme de guerre dans un restaurant. Mais pour la première fois, l’espace de quarante-huit heures en cet été 2014, il peut sortir. Une permission exceptionnelle que l’Argentin n’utilisera pas pour voir sa famille, ni ses amis, ni pour disparaître dans la nature, mais pour enfiler un maillot du Gimnasia y Esgrima La Plata et filer quatre cents kilomètres plus loin assister au clasico contre Estudiantes. Problème: Cristian n’a pas le droit d’être là. Il est censé rester chez lui. Sur la route du stade, deux policiers montent dans son bus de supporters pour un contrôle d’identité: ils repartiront satisfaits, les bras chargés d’un carton de vin. Un bakchich plus tard, Cuevas peut craquer son fumi au stade au moment de l’ouverture du score de Gimnasia. Ce jour-là, Estudiantes finira par égaliser et Cristian par retourner dans sa cellule. Non sans regrets: “On aurait dû gagner
ce match, c’est un hold-up.” Parole d’expert.