Claude Le Roy
Président de l’amicale des sorciers blancs
“Je vais avoir 70 ans au mois de février prochain et je ne pense pas encore à la retraite. Tant que je prends encore du plaisir à mettre au point une tactique, à travailler dans les intervalles, les déplacements… Je continue! Faire une tactique, une équipe, c’est écrire un poème. Un entraîneur de foot, c’est un peintre tachiste ; c’est de l’art brut ou une certaine forme de surréalisme, comme le mouvement Cobra au début du XXe siècle: on met, sur un tableau –le nôtre est noir–, une tache puis une autre, une tache derrière ou devant une autre… Personne ne comprend rien mais nous, on sait très bien où on va et, au final, le tableau a de la gueule. C’est un bonheur incroyable, mais c’est aussi une grande souffrance car, au moment où l’on sélectionne une liste de 23 joueurs pour une coupe du monde, ou même rien qu’un onze titulaire, on abandonne en bas de la page les sourires et la complicité qu’on pouvait avoir avec les absents ou les remplaçants. Le jour où je ne ressentirai plus cet amour ou cette tristesse dans le regard de mes joueurs, j’arrêterai. Après quoi, j’écrirai…” – VLG