So Foot

Eux aussi l’ont aimé.

Marguerite Duras, Johan Cruyff, Oscar Niemeyer, Friedrich Nietzsche, Oscar Wilde, Che Guevara, Raymond Kopa, Vladimir Nabokov, Eduardo Galeano, Pier Paolo Pasolini n’avaient pas le même maillot, mais ils avaient la même passion.

- Pier Paolo Pasolini, homme-orchestre

“Qu’est-ce que ce jeu-là? Démoniaque et divin.” Marguerite Duras, lors de sa rencontre avec Michel Platini “Le football est important car le peuple aime le jeu. Je suis et resterai toujours du côté du peuple” Oscar Niemeyer, poète des courbes

“Je n’ai connu que le sport d’équipe au temps de ma jeunesse, cette sensation puissante d’espoir et de solidarité qui accompagne les longues journées d’entraîneme­nt jusqu’au jour du match victorieux ou perdu. Vraiment, le peu de morale que je sais, je l’ai appris sur les terrains de football et les scènes de théâtre qui resteront mes vraies université­s.” Albert Camus, pas étranger à la passion du foot “J’aime le football parce qu’il dépend aussi de la chance. Et selon moi, la chance, c’est quelque chose qui se provoque. Si tu ne te mets pas en danger, tu n’auras jamais de chance. Il ne faut pas avoir peur de l’échec, ça fait partie de l’expériment­ation, du football, de la vie. L’échec, ce n’est pas la fin du monde, mais le début d’un nouveau chemin.” Johann Cruyff, génie du football

“Mon idéal du paradis est une ligne droite qui mène au but.” “Ce n’est pas un simple jeu. C’est une arme de la Révolution.” Che Guevara, poster pour adolescent Bob Marley, capitaine des Reggae Boyz Friedrich Nietzsche aka “El Filosofo” “Dans la vie, j’ai appris qu’il fallait souffrir sur un terrain de football, et non pour l’amour.” “Comme jeu, le football est très bien pour les garçons manqués, mais convient à peine aux garçons délicats.” Oscar Wilde, penseur de l’esthétique

“La majorité des Polonais travaillai­t dans la mine. Moi aussi. J’étais rouleur. Je remplissai­s les berlines, je chargeais tout, je faisais remonter. Ce n’était pas facile. Un jour, j’ai été accidenté à la main à cause d’un éboulement. J’aurais pu la perdre. J’ai eu de la chance, je n’ai qu’un doigt qui est parti. C’était le danger de la mine. Je travaillai­s à 612 mètres. Il y avait mon père, mon frère et moi. Mon père est mort à 57 ans, mon frère à 61 ans. Ils n’ont pas vécus vieux. Le charbon et la poussière n’arrangent pas les choses… Le football m’a sauvé la vie. Je lui dois tout.” Raymond Kopa, Kopa d’avant “De tous les sports que j’ai pratiqués à Cambridge, le football a été le seul rayon de soleil de ma vie dans une époque des plus confuses. J’adorais être gardien de but. En Russie et dans les pays latins, l’art du football a toujours été empreint d’une singulière luminosité. Distants, solitaires, impassible­s, les gardiens célèbres sont poursuivis dans les rues par des enfants en extase. Ils sont sur le même piédestal que les toreros ou les as de l’aviation en ce qui concerne l’adulation qu’ils suscitent. Le gardien de but est un aigle solitaire, un homme mystérieux. L’ultime défenseur des siens.” Vladimir Nabokov, sugar daddy de Lolita

“Dans sa vie, un homme peut changer de femme, de parti politique ou de religion, mais jamais il ne changera l’amour qu’il porte pour un club de foot.”

Eduardo Galeano, écrivain uruguayen monogame. En tout cas, en ce qui concerne le ballon.

“Le football est la dernière représenta­tion sacrée de notre temps. C’est un rite dans le fond, même s’il est évasion. Si d’autres représenta­tions sacrées sont en déclin, le football est la seule qui nous reste. Le football est le spectacle qui a remplacé le théâtre. Le cinéma n’a pas pu le remplacer, le football, oui. Parce que le théâtre est un rapport entre un public en chair et en os et des personnage­s en chair et en os qui agissent sur la scène. Tandis que le cinéma est un rapport entre un public en chair et en os et un écran, des ombres. Au contraire, le football est à nouveau un spectacle dans lequel un monde réel, de chair, celui des gradins du stade, se confronte avec des protagonis­tes réels, les athlètes sur le terrain, qui bougent et se comportent selon un rituel précis.”

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Guy Bedos.

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