So Foot

LASSALLE

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n.f. Pâtes alimentair­es en forme de large ruban.

Berger

“J’aime ce sport parce que c’est une des toutes premières choses qui m’ont permis de m’ouvrir sur l’extérieur. Comme je l’ai dit cent cinquante-trois mille fois, je suis né dans un village de montagne, entouré de bergers. On écoutait Paris Inter quand on avait le temps et Radio Andorre le soir, parce qu’il y avait de l’accordéon. Il y avait aussi les résultats de football. Bizarremen­t, je me focalisais sur une équipe parce que je trouvais que son nom était joli: Angers. Bien sûr, je suivais aussi Reims, parce que j’entendais qu’ils gagnaient assez souvent pour être honorables. Mon père me disait: ‘Reims, ils sont terribles, tu comprends?’ C’était avant l’école, j’avais 5 ou 6 ans. Ce n’était pas encore clair dans ma tête. Ensuite, j’ai aimé le foot. Même si on perdait toujours, ce qui me traumatisa­it. On a eu une période, après 1958, où on n’a eu aucune équipe qui se qualifiait pour la coupe des villes de foire. L’équipe de France ne se qualifiait jamais pour les grandes compétitio­ns non plus. Je commençais à aller à l’école, et je voyais gagner des pays qui ne me semblaient pas plus grands que la France. Ils étaient même plus petits, comme la Tchécoslov­aquie, qui a remporté l’Euro, ou la Yougoslavi­e, la Belgique… Petit, j’aimais aussi le nom du capitaine de l’équipe de France. Il s’appelait Djorkaeff. Pour moi, c’était vraiment marrant parce que chez nous, ils s’appelaient tous Etchegorry, des choses comme ça. Ils perdaient toujours quand même… Quand j’aime les gens, je veux les voir. Il y avait un type que je voulais voir à tout prix: Alain Giresse. Sa célébratio­n à Séville, c’est la plus belle de toutes. Quand j’étais encore berger, grâce à un ami qui avait une entreprise, j’ai rencontré toute l’équipe de France de Michel Hidalgo. D’ailleurs, avec Giresse, nous sommes devenus amis. Il est venu chez moi, à Lourdios-Ichère. Enfin, sur le plan purement sportif, j’aime la performanc­e, le jeu continu, sans arrêt. Et puis l’émotion dans laquelle ils se mettent. Hier soir, ce pauvre Deschamps (l’interview a lieu le lendemain du nul contre le Luxembourg, ndlr), je pense qu’il avait le coeur qui tournait trop vite. Il était pâle, livide, translucid­e. Et puis, ces pauvres attaquants n’y arrivaient pas. C’est magnifique, que des joueurs qui jouent à Madrid ou dans d’autres grands clubs n’y arrivent pas. Les défenses sont belles aussi. Un match de foot, c’est un joli ballet. Dramatique. Et chaque fois inédit.”

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