édito
“Excédée par les billes noires qu’il ramène de l’urban, une femme tue son mari.” Le site parodique FootballFrance ne le pensait sûrement pas en écrivant il y a un peu plus d’un an les lignes de ce faux fait divers, mais ils ne sont pas si loin de la réalité. Sauf que le mari ne serait pas mort égorgé par sa femme, mais d’un cancer. “Le format de football à cinq est un très bon concept. Mais par pitié, messieurs les dirigeants des sociétés qui gèrent ces terrains, changez ces petites billes noires! s’insurge Jean-Maurice Eudes dans l’article, le faux inspecteur de police chargé de l’affaire. C’est quoi exactement ces petites billes de caoutchouc, à quoi servent-elles?” À faire tenir le faux gazon pardi, sinon les brins d’herbe synthétique tomberaient. Problème: les petites billes noires qui se cachent dans les chaussettes sont très exactement des résidus de pneus broyés. Des granulés qui, selon une étude à paraître menée à l’université Yale, aux Etats-Unis, contiennent pas moins de 190 substances classées comme toxiques ou cancérigènes… Combien de lymphomes auront été provoqués par ces billes de caoutchouc? Difficile de le dire avec précision. Mais à la lecture de l’enquête consacrée à ce sujet dans nos pages, la ligue pourra se féliciter d’avoir avancé à cette année l’interdiction des pelouses synthétiques. Et le PSG se consoler de ses deux matchs sur la mauvaise herbe montpelliéraine et le gazon marseillais trop sec, les deux seules fois où il n’a pas gagné cette saison. Car au fond, l’herbe est toujours plus verte… quand elle est vraiment verte. M MM