So Foot

Memphis Depay.

À peine mieux que moyen par rapport au potentiel qu’on lui prête depuis son arrivée à l’OL, Memphis Depay n’est pas vraiment transcenda­nt avec les Pays-Bas. Alors, génie incompris ou joueur surcoté? Réponse avec l’intéressé.

- Par Simon Zwartkruis pour Voetbal Internatio­nal – PAYS-BAS – Traduction: Matthieu Rostac / Photo: Panoramic

L’attaquant de l’OL ne pipe pas un mot de français, mais en VO, il dit plein de choses.

“Parfois, j’ai l’impression de devoir me justifier d’être heureux”

L’attitude

Gamin, je suis tombé amoureux du football. Tu ne pourras jamais me l’enlever, cet amour pour le foot fait partie intégrante de moi. Bien s’entraîner, se marrer avec les gars, se rejoindre pour les matchs, donner le meilleur de toi-même… Il n’y a rien de plus beau. Et je réalise tout à fait ce qu’implique le fait d’être un joueur de haut niveau. Le football est numéro un et le restera toujours. Mais lorsque l’on me juge, c’est souvent pour autre chose que du foot. Certaines personnes ne me comprennen­t pas, parlent souvent de moi en mal. En général, c’est mon comporteme­nt qui pose problème. Mais qu’est-ce qui ne va pas avec mon attitude? Je suis un jeune de 23 ans, je me développe sur le plan personnel. On passe tous par cette phase-là, non?

Les loisirs

Je suis concentré sur ma carrière, sur le football, que personne n’en doute. Mais voilà, hors des terrains, je m’amuse, je ne suis pas footballeu­r 24 heures sur 24. Un acteur cherche à se relaxer quand il ne joue pas. Pareil pour les musiciens. Ils ne composent pas à longueur de journée, si? J’aime combiner différents centres d’intérêt, ça me rend heureux, et si je le suis, je joue mieux.

La frime

Les gens sont prêts à bondir pour donner leur avis. Parfois, ça va trop loin. J’ai appris à me faire discret. Je vis ma vie. Quand les gens me parlent de mon image, je me dis: “Tu n’es pas moi.” Je rends les gens heureux en leur montrant ce que j’ai accompli. Mes fans adorent que je me montre autant. Mais tu as aussi des gens aigris qui pensent que je suis un frimeur. Chacun s’exprime à sa manière. Le fait que j’aime les belles choses et que je les montre aux autres ne fait pas pour autant de moi une mauvais personne, encore moins un mauvais athlète. Enfant, j’étais déjà à fond sur les fringues et les baskets. Ça a toujours été comme ça.

La recette du bonheur

Parfois, j’ai l’impression de devoir me justifier d’être heureux. Les gens qui accablent mon comporteme­nt le sontils dans leur vie? Pourquoi devraiton se comporter tous de la même manière? “Sois normal”, j’entends souvent ça. Mais qui définit ce qu’est la normalité? J’imagine que tout le monde est unique. Tout le monde devrait pouvoir s’exprimer comme bon lui semble. Ne pas se sentir tiraillé par ce que les autres disent ou trouvent méprisable. C’est ce que j’essaie de montrer sur les réseaux sociaux: voilà ce que je suis, voilà ce qui me rend heureux. On a tous une quête dans la vie, et la mienne, c’est de rester moi-même.

Les statistiqu­es

Personnell­ement, je ne peux pas me satisfaire de mes statistiqu­es en 2017. Ça n’est pas ce que j’attends de moi. On peut en déduire que ça n’est pas mal, mais ça peut être considérab­lement amélioré. Les gens autour de moi ont tendance à dire que je verse trop dans l’autocritiq­ue. Peut-être, mais je ne me satisfais pas aussi facilement. Qui plus est, les statistiqu­es, c’est tout noir ou tout blanc. Je veux dire, tu peux faire un très mauvais match et néanmoins marquer deux buts. À l’inverse, tu peux faire un match génial et ne pas être décisif. Je ne prête pas trop attention à ça. Si on regarde ma contributi­on en équipe nationale durant la fin des qualificat­ions à la coupe du monde, les chiffres n’étaient pas mauvais. Trois buts et une passe décisive en quatre matchs, c’est pas mal. Mais j’aurais dû faire plus en sélection. Là, j’aurais pu me regarder en face.

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“...je fais aussi l’avion.”

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