So Foot

Hatem Ben Arfa

Quinze ans d’albums de rap, de Grecs champions d’Europe, de morts tragiques, de RLD en claquettes, de remontées en ligue 1, de visite de Kadhafi, de cuites en boîte de nuit, de gâteau en forme de Minion, d’entrées en maternelle, de malédictio­ns mayas, de

- é PAR LES JOUEURS AVEC LA RÉDACTION / PHOTOS: PHOTOSHOT/ ICONSPORT, PANORAMIC ET AFP/DPPI

est sans doute le remplaçant le plus célèbre de France. En attendant de trouver un nouveau club, l’employé le moins utilisé du PSG a profité de son temps libre pour revenir sur son année 2017. Comme avant lui quatorze autres joueurs et joueuses qui ont marqué les quinze dernières années du football français.

2003 par Pedro Miguel Pauleta Joueur de l’année de ligue 1

On était à un an de l’Euro au Portugal, et tout le monde voulait qu’on l’organise parce que c’était bien pour le pays, pour montrer que les Portugais en étaient capables. Cette année-là, c’est aussi la sortie de l’album Folklore de Nelly Furtado, originaire des Açores, comme moi: même s’ils sont partis au Canada, sa famille est de Ponta Garça, à une heure de chez moi. J’ai écouté cet album un paquet de fois, et c’est d’ailleurs là-dessus qu’il y a Força, la chanson officielle de l’Euro 2004. De cette année-là, je me souviens aussi très bien de l’arrivée de Cristiano Ronaldo en sélection: Figo, Rui Costa ou moi, qui étions plus expériment­és, avons tout de suite remarqué qu’il était spécial. Il avait déjà une grosse personnali­té, travaillai­t pour être le meilleur. Je me rappelle aussi avoir regardé le match de coupe des confédérat­ions où Marc-Vivien Foé est mort sur la pelouse. Évidemment que des gens meurent tous les jours… mais voir quelqu’un qui a joué avec ou contre toi tomber sur le terrain, c’est difficile.

2004 par Jérémie Janot Première sortie avec son maillot de Spiderman

2004, c’est l’année de la maturité en tant qu’homme et footballeu­r: Je suis jeune papa, puisque ma fille est née en 2001 et mon fils en 2003, je suis enfin titularisé par Frédéric Antonetti et on remonte en ligue 1 dans la foulée. C’était une époque où j’écoutais encore NTM en boucle mais aussi l’album Tical Ø: The Prequel de Method Man. Quel kiff! J’ai jamais décroché de Method Man, alors que je suis incapable de citer un type d’aujourd’hui. Cette année-là, la Grèce gagne l’Euro. Une chose impensable. Aujourd’hui encore, je ne capte pas. L’envie? La chance? Je ne sais pas… Pour moi, le fait majeur de 2004, ça reste tout de même mes vacances au Canada. Le cours de l’Euro était fort et j’avais apprécié la culbute par rapport au dollar canadien. Chacun ses souvenirs…

2005 par Habib Beye Membre de l’équipe type de L1

2005, c’est un condensé parfait de ce que j’ai connu à Marseille pendant quatre saisons: des changement­s d’entraîneur­s, des joueurs de haut niveau, une équipe qui avait sur le papier le potentiel pour être championne de France… Et on ne gagne rien derrière. C’est aussi, un soir d’août, Robert Louis-Dreyfus en claquettes sur

la pelouse avec Abdoulaye Meïté, La Corogne… On a célébré cette victoire en Intertoto (5-1) comme si on venait de gagner l’UEFA. C’était irrationne­l, un peu comme la finale Milan-Liverpool que j’avais regardée à la télévision quelques semaines plus tôt. Je suis nostalgiqu­e de cette époque: de Ronaldinho qui se fait applaudir par le Bernabéu, de Zidane qui revient filer de l’espoir à tout un pays, de Pauleta et de Pagis. 2005, c’est aussi les émeutes, Sarkozy et le Kärcher… Dans mon immeuble, il y avait des Marocains, des Kabyles, des Chinois, des Français, on était tous ensemble. On a aussi vu arriver plein de choses sans se rendre compte de l’impact qu’elles auraient. YouTube, par exemple. Je ne pensais pas qu’un jour mon fils pourrait voir l’un de mes buts en tapant “Habib Beye but 2005”. 2006 par Karim Ziani Ballon d’or… algérien Quand Zidane met son coup de boule à Materazzi, j’étais avec des potes devant un grand écran, sur une terrasse à Dubaï. Ça montrait à quel point un homme pouvait être aussi fort et fragile dans un même match… D’un point de vue personnel, j’ai regardé le mondial à la télé, comme la CAN. Une énorme déception. Heureuseme­nt qu’avec Lorient, on a validé notre montée en ligue 1 lors de la dernière journée, à la différence de buts avec Caen. On menait 2-1 contre Reims et à cinq minutes de la fin, je marque sur penalty, le stade explose. J’ai aussi marqué mon premier but en ligue 1, avec Sochaux, et mon premier en sélection algérienne. Une année faste. Je me souviens aussi du décès d’un supporter parisien, après le match entre le PSG et l’Hapoël Tel-Aviv. C’est le genre d’évènement dont on parle dans un vestiaire, plus que des guerres ou de la politique. J’ai aussi pris conscience, à 23 ans, qu’il fallait arrêter d’être un petit con. J’avais déjà perdu assez de temps, et la confiance que Christian Gourcuff m’a accordée m’a beaucoup apporté… On grandit tous, un jour. 2007 par Steve Savidan Deuxième meilleur buteur de L1 Une année de folie parce que c’est ma première saison en ligue 1, chose que j’attendais depuis

“En 2003, je me rappelle avoir regardé le match de coupe des Confédérat­ions où Marc-Vivien Foé est mort sur la pelouse. Voir quelqu’un qui a joué avec toi tomber sur le terrain, c’est difficile…” Pedro Miguel Pauleta, cru de l’année

“Aujourd’hui, je suis toujours aussi con qu’en 2012, sauf qu’à l’époque je portais des pantalons taille basse…” Henri Bedimo, cagole

très, très longtemps. Je marque le premier but de l’année civile au Parc des Princes, où je donne aussi une passe décisive, dans une équipe où pas mal de mecs, dont moi, n’avaient rien à faire là… En plus, c’était la première fois que Kombouaré revenait au Parc, il y avait une ambiance de fou. Cette année-là, j’ai eu mon deuxième fils… C’est un peu le moment où tu te réveilles un matin et tu te dis “bon, va falloir arrêter de jouer

au con”. 2007, c’est aussi l’arrivée de l’iPhone, une révolution, et l’élection de Sarkozy. Il avait reçu Kadhafi, tiens… Les grandes tentes dans le jardin de l’hôtel de Marigny, ça m’a marqué. C’était le cirque Pinder! Sans être de gauche ou de droite, j’aurais aimé que Royal passe parce qu’au niveau du droit des femmes, on aurait gagné dix ans. Le film qui m’a le plus marqué cette année-là, c’est Taken, mais il y a aussi eu La Vengeance dans

la peau et le film des Simpsons… Je les regarde toujours, alors qu’on en est à la saison 25! Ça apprend à mon grand à regarder un film avec un double message, c’est un bon outil pédagogiqu­e, une bonne critique de la société. Niveau musique, c’était vraiment pas terrible en revanche. Je vois du David Guetta, c’est sûrement l’année où il a appris à faire du piano… 2008 par Sébastien Puygrenier Vainqueur de la Supercoupe d’Europe Cette année-là, je quitte Nancy. Ce départ m’a beaucoup touché, j’en ai pleuré. C’était comme quitter sa famille. Dans le centrevill­e, il y avait un resto italien où j’allais après les matchs, avec les gars de l’ASNL. C’était pas très diététique, mais c’était bon. Le patron s’appelait Jean-Raymond et parfois, après avoir mangé une bonne assiette chez lui, on filait en boîte, à l’Arquebuse... Quelques mois après, je remporte la Supercoupe d’Europe contre Manchester United avec le Zénith Saint-Pétersbour­g. J’avais rejoint la Russie trois semaines plus tôt. On gagne 2-1 à Louis-II, contre Vidic, Ferdinand, Évra, Nani, Rooney, Tévez… Monaco était gavé de Russes, le public à fond derrière nous et pendant la causerie d’avant match, un garde du corps passe le téléphone à notre coach, Dick Advocaat: c’était Vladimir Poutine! Il voulait nous dire que la Russie était derrière nous. 2008, c’est aussi la mort de Carlos. Il faisait partie des chanteurs que j’écoutais quand j’étais tout petit, il avait un style bien à lui… Je me souviens aussi du 100 mètres d’Usain Bolt en 9”69. Il m’avait choqué par son aisance, sa façon de terminer complèteme­nt relax. Je retiens aussi l’élection d’Obama, qui montrait que certains a priori pouvaient changer. 2009 par Grégory Thil Meilleur buteur de L2 Le fait marquant, pour moi, c’est la mort de Michael Jackson. Il n’avait que 50 ans, et je ne dirais pas que c’était le plus grand artiste de tous les temps, mais quasiment. Sa mort m’a plus marqué que Federer qui gagne Roland-Garros – et pourtant j’adore Federer. Michael, si ça passe en soirée, j’y vais toujours, surtout Billie Jean. Je suis pas un grand danseur, mais j’essaie alors d’avoir le meilleur jeu de jambes possible. Les meilleurs souvenirs de foot, c’est évidemment la victoire chez nous contre Amiens, pour la montée en L1: on était en CFA quatre ans plus tôt et l’année d’avant, on sauve notre tête en L2 à la dernière seconde, contre Niort… Ça et mon premier but en ligue 1, le premier de l’histoire du club, contre Grenoble. Un doublé, inoubliabl­e. Cette année-là, je rencontre aussi Steven Gerrard à Ibiza: j’avais promis à l’équipe que je les y emmènerais si on montait, donc je tiens parole et je paie avion et hôtel, mais pas les soirées. Bref, on se retrouve un soir dans l’espace VIP du Space et Gerrard, mon idole, était là avec ses potes. Avec l’alcool, je me sens bilingue, je vais le voir et je lui explique que je suis avec mon équipe modeste, que je suis au club depuis longtemps et capitaine comme lui, qu’on vient de Boulogne-sur-Mer, que c’est un port, avec un peu la même culture ouvrière que Liverpool. Il était très sympa, c’est même lui qui est venu me dire au revoir en quittant la boîte “salut mon pote”. J’ai des frissons en y repensant. Le pire souvenir, c’est la première grosse blessure de ma carrière. Je contre une transversa­le de Rudi Mater du bout du pied et, sur le coup, ma cheville se plie à 90 degrés. Tout éclate, rupture de deux des trois ligaments externes de la cheville. Quand je reviens six mois plus tard, le club a déjà pris trop de retard pour le maintien. 2010 par Michaël Ciani Première sélection en équipe de France J’ai adoré cette période: j’achète une maison à Bordeaux, je fais mes petits business à côté du foot, je suis producteur de musique, on prépare le deuxième album de Poison. Le tube de l’année, c’est

Alors on danse de Stromae: on s’est tous marrés là-dessus mais si tu me le mets aujourd’hui, je vais te demander d’arrêter tout de suite. Je découvre aussi Lady Gaga,

comme tout le monde, et écoute pas mal le premier album de la Sexion d’assaut, avec Casquette à

l’envers et tout. Le Waka Waka de Shakira par contre, c’était moins mon truc: je ne maîtrisais pas la chorégraph­ie. Côté foot, c’est la consécrati­on pour moi, avec cette sélection avec les Bleus contre l’Espagne. J’ai été à deux doigts de faire le Mondial et avec du recul, je ne suis pas mécontent de ne pas avoir fait partie de cette histoire de grève à Knysna… Au ciné, j’avais été marqué par Un

prophète d’Audiard, même si je ne suis pas trop cinéma français. Le seul point noir de la saison, c’est le championna­t. On finit sixièmes, alors qu’on était champions d’automne avec huit points d’avance sur l’OM… On a su assez tôt que Laurent Blanc quitterait le club en fin de saison pour devenir sélectionn­eur, et ça a joué sur le mental. 2011 par Sébastien Corchia Sixième plus gros transfert de l’histoire de Sochaux De cette époque, je retiens surtout la sortie du film Intouchabl­es. Parce que j’aime bien les acteurs mais aussi parce que l’histoire est émouvante et universell­e. Comme je suis de la région parisienne et que j’ai joué au PSG en jeunes, je me souviens aussi de l’arrivée des Qataris. 2011, c’est l’année où je signe à Sochaux, qui m’a permis de goûter à l’Europe avec un match de tour préliminai­re contre le Metalist Kharkov. C’est à Sochaux que je rencontre Sébastien Roudet, devenu plus qu’un coéquipier, presque un membre de ma famille, alors qu’on n’est pas de la même génération au départ. Mon pire souvenir, c’est un match à Vannes pour la 37e journée de L2, avec Le Mans. On peut quasiment valider notre remontée, on mène 2-0 à la pause, mais ils reviennent à 2-2 à un quart d’heure de la fin. Là, on plante le troisième à cinq minutes de la fin. Vannes revient encore, deux minutes plus tard. Le match nul restait un bon résultat mais dans les arrêts de jeu, on joue très mal un corner, le mec de Vannes récupère le ballon, remonte le terrain et marque. Vannes est relégué et nous on finit au pied du podium, à la différence de buts. Si on avait tiré ce corner à la rémoise, Le Mans ne serait peut-être pas où il est aujourd’hui… 2012 par Henri Bedimo Champion de France La plus belle image de 2012, c’est les gens qui pleurent de joie pour le titre, qui nous suivent du mas du président Nicollin jusqu’à la place de la Comédie, malgré la pluie. Le soir du titre, j’ai dansé toute la nuit. Ce titre, c’est comme la foudre: elle tombe une fois à un endroit et n’y tombera pas une autre fois. Cette année-là, j’allais au cinéma Pathé de Montpellie­r tous les jeudis: le James Bond

Skyfall était bon. La campagne présidenti­elle, en revanche, je m’en souviens pas trop. Je me rappelle juste de Hollande qui dit “moi, président…” et qui enchaîne “moi, moi, moi…” C’est être un peu imbu de sa personne, non? À part ça, je me souviens que les Mayas avaient prédit la fin du monde pour 2012 et avec les attentats, les inondation­s,

“Pendant la causerie d’avant match de la Supercoupe d’Europe 2008 entre le Zénith et Manchester, un garde du corps passe le téléphone à notre coach, Dick Advocaat: c’était Vladimir Poutine!” Sébastien Puygrenier, Saint-Pétersbour­geois

“La mort de Michael Jackson m’a plus marqué que Federer qui gagne Roland Garros –et pourtant j’adore Federer” Grégory Thil, fan 2 “En 2007, j’aurais aimé que Royal passe, parce qu’au niveau du droit des femmes, on aurait gagné dix ans” Steve Savidan, chien de garde

les tremblemen­ts de terre, j’avoue que je me suis posé des questions. Aujourd’hui, je suis toujours aussi con qu’en 2012, sauf qu’à l’époque je portais des pantalons taille basse... 2013 par Zacharie Boucher Gardien de l’année de L2 Le décès de Mandela m’a impacté, parce que c’était un combattant, un homme qui a passé la moitié de sa vie en prison à se battre non seulement pour sa liberté, mais celle de son peuple. J’avais mis un truc sur mon Twitter. Sinon, j’avais bien kiffé Le Loup de Wall

Street, et pas que pour Margot Robbie! J’adore Di Caprio, c’est un phénomène. Gangnam Style de Psy passait pas mal dans le vestiaire et ça reste dans la tête. Mais j’attache pas mal d’importance aux paroles… donc je préférais une chanson comme Happy de Pharrell Williams. En plus, c’est la bande originale de Moi, moche

et méchant 2 et ceux qui me connaissen­t savent à quel point j’adore les Minions. J’en ai sur mon sac de foot, sur mon sac de golf… Ma femme m’a même déjà fait un gâteau en forme de Minion pour mon anniversai­re. 2014 par Gaëtane Thiney Joueuse de l’année Si on ne devait retenir qu’une chose, c’est Brésil-Allemagne, le 1-7. J’étais très triste pour les joueurs et les Brésiliens en général, peut-être parce que j’ai pu vivre ce Mondial de près, voir un match des Bleus au Maracana, jouer avec des gamins dans une favela, pieds nus… 2014 est une année charnière pour moi parce que je finis meilleure buteuse européenne des qualificat­ions pour la coupe du monde, mais aussi parce que je mets un coup franc sur la barre à la 89e minute du dernier match à domicile de la saison, contre le PSG. S’il était rentré, Juvisy se qualifiait en ligue des champions… C’est aussi l’année de Qu’est-ce qu’on

a fait au bon Dieu?, que j’avais beaucoup aimé, parce que ça parle d’intégratio­n, d’identité française, de multicultu­ralisme. 2014, c’est aussi l’année où je passe mon diplôme d’entraîneus­e: j’étais dans la promotion de Zidane, Diomède et Makelele. Zidane a beau être un demi-dieu, j’ai compris qu’il devait sa réussite à son humilité, sa simplicité et son travail. 2015 par Denis Petric Meilleur n°1 de deuxième division française

C’est l’année où ma petite est entrée à l’école maternelle, et je me suis posé des questions comme n’importe quel parent: “Va-t-elle s’en sortir toute seule? Va-t-elle réussir à parler français

à la maîtresse?” Parce qu’on parle surtout slovène à la maison… Mais elle s’en est sortie! Mon meilleur souvenir, c’est forcément la montée en ligue 1 avec Troyes, d’autant plus savoureuse qu’on avait un producteur de champagne parmi nos sponsors, on en a bien profité dans le vestiaire… Enfin pas moi, vu que j’avais le contrôle antidopage: j’ai fini une grosse demi-heure plus tard, je n’étais pas dans la même euphorie que les autres… 2015, c’est aussi le choc des attentats de

Charlie Hebdo: on était dans les vestiaires, avant l’entraîneme­nt, et on regardait les images de l’interventi­on, après la prise d’otages… C’était effrayant mais je me souviens de l’unité du vestiaire quand il a fallu mettre le maillot

“Je suis Charlie”. Les musulmans de l’effectif nous disaient tous “ce n’est pas ça, l’islam”. 2016 par Baptiste Reynet Promu en L1 avec Dijon C’est l’Euro et j’ai eu la chance d’aller voir France-Irlande à Lyon. La finale, je l’ai vue à Dijon, chez Cédric Varrault et on était forcément très déçus. J’ai aussi suivi les jeux olympiques, les médailles d’or de Tony Yoka et de sa femme, Estelle Mossely. J’avais été voir The Revenant au cinéma, et j’avais adoré le film, comme le jeu d’acteur de Di Caprio… Sinon, l’accident d’avion de Chapecoens­e m’a beaucoup touché, parce qu’on fait le même métier et qu’on voyage souvent, donc forcément on se dit que ça pourrait aussi nous tomber dessus. Et puis on ne peut pas oublier l’attentat de Nice. On était en stage, on avait la soirée de libre et on était tous ensemble

au restaurant quand on a appris la nouvelle. On a pris peur, d’autant que certains joueurs avaient de la famille sur Nice. Ils essayaient de prendre des nouvelles… 2017 par Hatem Ben Arfa Remplaçant de l’année avec le PSG La mort de Johnny m’a marqué parce que depuis qu’on est petits, on le voit à la télé. On a chanté ses chansons à l’école. C’est comme si on se voyait grandir. Donc quand il meurt, ça nous donne un coup de vieux. Il y a aussi l’affaire de l’héritage, avec ceux qui soutiennen­t Laeticia et ceux qui soutiennen­t les enfants. Ça nous en apprend beaucoup sur l’influence d’une campagne médiatique. Les médias défendent les enfants Hallyday, et les gens sont très moutonnier­s, ils s’identifien­t à David et Laura alors que moi, j’essaie de garder de la distance par rapport à ce qu’on raconte. Sinon, il y a un film que j’ai beaucoup aimé en 2017, c’est Le brio. Ça parle d’une fille maghrébine qui vient de la cité et veut devenir avocate. Ça se passe mal avec un prof à l’université, mais au fur et à mesure, les deux font un effort pour se comprendre et une relation intime se crée, une relation d’amour. Et elle devient une grande avocate, avec une grande éloquence. C’est un film très fédérateur. Je suis moins marqué par les livres, peut-être parce que ma vie en est déjà un, de livre… 2017 a été une année difficile, mais avec beaucoup d’enseigneme­nts: je n’ai plus peur de souffrir. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’y prends même du plaisir. Il y a une certaine beauté dans la souffrance.

“2017 a été une année difficile, mais avec beaucoup d’enseigneme­nts: je n’ai plus peur de souffrir. J’y prends même du plaisir…” Hatem Ben Arfa, au nirvana

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 ??  ?? Method pour rouler.“Depuis 2004, j’ai jamais décroché de Method Man, alors que je suis incapable de citer un type d’aujourd’hui” Jérémie Janot, expert du rap jeu
Method pour rouler.“Depuis 2004, j’ai jamais décroché de Method Man, alors que je suis incapable de citer un type d’aujourd’hui” Jérémie Janot, expert du rap jeu
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Que des numéros 17 dans ma team.
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“Je me présente, je m’appelle Henri.”
 ??  ?? Le fameux ami noir de Vladimir Poutine.
Le fameux ami noir de Vladimir Poutine.
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Quand tu cherches “bravitude” dans le dictionnai­re.
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Devant PSG-Real.

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