30 JUIN 1998

Les Roumains, peroxydés, se font sortir du mondial par un serial killer croate, Davor Suker (0-1). Dans l’autre huitième de finale du jour, treize militantes font irruption dans la loge du premier m ministre Lionel Jospin, présent à Geoffroy-Guichard, pour le match Argentine-Angleterre (2-2, puis t.a.b.). Elles protestent contre la double peine qui frappe les étrangers condamnés à une peine de prison, puis expulsés. Un coup de gueule qui fait étrangement écho à ce qu’il s’est passé sur le terrain, puisque l’Argentin Diego Simeone, déjà stratège, force le Brexit en faisant expulser le beau Beckham et la dernière grande sélection anglaise de la compétition (voir ci-contre). Michael Owen se console en inscrivant le plus beau but du tournoi. Roberto Sensini et Roberto Ayala, victimes de ce raid supersonique, se

souviennent. Sensini: “On aurait dû défendre plus haut, parce qu’il est loin des cages à la base. Si Chamot l’avait freiné un peu, il aurait été gêné et Roberto aurait pu se contenter de couvrir. Bon, là, c’est facile à dire, mais la vérité c’est qu’Owen, ce jour-là, on aurait dit Caniggia, tellement il allait vite.” Ayala: “Le dernier joueur qu’il croise avant de marquer, c’est moi. Sur le coup, je suis très mal profilé, ce qui fait que je ne peux ni stopper sa course, ni la suivre. Je suis resté planté sur mes appuis et il a filé… Zaccheroni, mon coach au Milan AC, m’a reparlé de cette action. Selon lui, si je lui avais donné des fausses pistes, peut-être que ça l’aurait déstabilisé.” Sensini de conclure: “De toute façon face à des joueurs comme ça, l’intervention d’un défenseur dépend plus des erreurs de l’attaquant que de ses propres vertus.” Dennis Bergkamp se chargera de le prouver de nouveau à Ayala au tour suivant.