Regard critique.
Le gardien de l’AJA est né le 7 mars 1992 à La Réunion. Une île où le rhum fait autant figure d’institution culturelle que de rite de passage à l’âge adulte. Il raconte sa passion pour ce produit de son terroir.
Zacharie Boucher donne une masterclass de dégustation de rhum.
“C’est impossible de voir un rhum mélangé à du Coca chez nous! Même le glaçon n’est pas conseillé. Le rhum, c’est sec, point”
Tu te rappelles de la première fois que tu as bu
du rhum? C’était à La Réunion, entre cousins, quand les plus grands commencent à te faire sortir. C’est comme un bizutage en fait: ils te font goûter le truc le plus sec, du rhum blanc agricole. Et ils te mettent une mine avec ça. Je devais avoir 14-15 ans.
Tu en gardes un bon souvenir? Ça va, même si tu te réveilles avec un bon mal de tête le lendemain matin, le rhum de la Réunion reste bon. Aujourd’hui, je continue à en boire, à titre occasionnel. Et quand il y a des invités, je sers toujours la petite goutte de rhum arrangé qui va bien en digestif. C’est toujours apprécié. Il paraît qu’à Saint-Étienne, pour se chauffer avant les entraînements, Pascal Feindouno n’hésitait pas à sortir une fiole de son sac et à avaler une petite rasade de rhum. C’est quelque chose que
tu as déjà fait? Avant un match, non. Après, en revanche, oui: quand tu vas dans un club-house à La Réunion, tu as toujours une bouteille de rhum qui traîne au fond du placard. C’est quelque chose que tu attaques en général après une Dodo lé la, une bière locale. Sinon, je sais que les anciens utilisent souvent le rhum pour
soigner les petits rhumes, une grippe ou je ne sais quoi. Tu comprends les personnes qui mettent du Coca
dans le rhum? C’est impossible de voir ça chez nous! Même le glaçon n’est pas conseillé. Le rhum, c’est sec, point. Sinon, tu n’as aucun goût. Ça a été travaillé pour avoir un goût unique, donc si tu rajoutes un truc derrière, tu tues le travail de ceux qui l’ont fait. Tu as des amis d’enfance qui se sont lancés dans
le rhum? J’en ai plein qui s’y sont mis sans le savoir (rires). Après, moi, j’essaye de partager cette culture avec mes coéquipiers ou des amis par exemple. Il faut demander à Jordan Adéoti ou Mickaël Tacalfred, ils aiment bien ça! Je sais aussi que ça ne déplaît pas aux Sud-Américains. Je devrais peut-être en proposer au coach.