DIMANCHE 14 JUIN 1998
“La mer, pour toujours.” Disparu au large du pays de Galles dans la nuit du vendredi au samedi, le marin du siècle, Éric Tabarly, ciré jaune à la barre de son voilier, fait la une du premier
L’Équipe dimanche de l’histoire. Imaginé pour le mondial, ce numéro dominical sera d’ailleurs le seul de toute la compétition dont la couverture ne sera pas consacrée au foot. À l’intérieur, il est également question des dernières minutes de Jordan sous le maillot des Bulls. Un match 6, en finale NBA, contre les Utah Jazz de Karl Malone. Le numéro 23, auteur de 45 points et du panier de la victoire, donne son dernier titre en date à Chicago. Spécialiste du rebond, Diego Maradona, condamné la veille à deux ans de prison avec sursis pour une affaire datant de 1994, aggrave son casier judiciaire en tirant avec une carabine sur des journalistes qui le harcelaient. Un coup de sang qui n’empêche pas l’Albiceleste de l’emporter face au Japon (1-0). Dans l’autre match de la journée, Yougoslavie et Iran se séparent sur le même score. Une rencontre que les policiers marseillais n’ont pas regardé puisqu’ils étaient trop occupés à empêcher la guérilla urbaine opposant une centaine de hools anglais, à des ultras de l’OM et autres jeunes des cités alentour. Nicolas, habitué des virages du Vélodrome, se souvient avec précision de cette veille d’Angleterre-Tunisie: “On les cognait à coups de tables en fer, de battes, les mecs étaient sonnés trois secondes, puis nous regardaient, et disaient: ‘Come on!’ Ils étaient bourrés et sous coke, mais putain, ils étaient solides. C’était des professionnels qui étaient là pour honorer la Couronne.” Bilan: 16 vitrines brisées, 48 blessés, 40 hospitalisations et 50 arrestations. Un policier de la BAC, interrogé par Libération, prédit: “Avec ce qu’on leur a mis sur la tronche, et avec ce qu’ils ont bu, ils vont avoir un sacré mal de crâne en se réveillant.”
Pas assez, si l’on en croit la bataille générale devant l’écran géant de la plage du Prado le lendemain.