So Foot

15 LUNDI JUIN 1998

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Parmi les 610 805 jeunes qui piétinent ce matinlà devant les grilles des lycées français, peu se sont attardés sur la prestation de la Croatie, la veille, qui a expédié les affaires courantes face à la Jamaïque (3-1). S’ouvrent ce jour-là les épreuves du baccalauré­at, avec celle de philosophi­e. Aujourd’hui avocate, Audrey se souvient avoir opté pour le sujet “Comment décider qu’un acte est juste?”. Et même si cette fan du PSG avait pas mal la tête au foot, la compétitio­n n’est pas assez avancée

pour pouvoir alimenter ses propos: “J’ai placé du Balavoine et du Goldman, mais aucune référence foot. Pour mettre quoi? Zidane ne se prend un rouge face à l’Arabie saoudite que trois jours plus tard, et il n’était pas du tout injuste.” Professeur à Vaulx-en-Velin, Didier Brégeon se rappelle que c’est surtout la promotion 1999 qui a inondé les copies d’émotions dont ils s’étaient à peine remis: “Sur le sujet ‘À quoi reconnaîto­n qu’un événement est historique?’, pour certains, Thierry Roland était soudain devenu une référence plus prégnante que des philosophe­s

ou historiens. Ça commençait mal…” Moins que le match de poules entre l’Angleterre et la Tunisie, enfin joué sur une pelouse –et remporté 2-0 par les Three Lions grâce à Shearer et Scholes– malgré la menace terroriste (voir cicontre). Plus tard dans la journée, l’Allemagne colle le même tarif aux States (2-0), et la Roumanie d’Adrian Ilie défait la Colombie de Valderrama, 1-0. À 49 francs la boîte de dix, c’est peu dire que les capotes officielle­s du mondial –utilisable­s jusqu’en 2002– ont dû, ce soir-là comme les autres, se vendre comme des petits pains.

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