MERCREDI 17 JUIN 1998
Belle journée pour les écoliers: le tamagotchi Footix arrive en rayons, au prix de 199 francs. Pas bégueule, le maire de Buenos Aires décide lui aussi de faire rêver les enfants en autorisant les élèves de sa ville à regarder les matchs de l’Albiceleste à l’école. Chez le voisin chilien, les écoliers n’ont pas ce privilège et ne peuvent donc voir les tribunes de GeoffroyGuichard remplies de supporters rouges pour le match face à l’Autriche. “Des Chiliens exilés depuis la dictature de Pinochet et qui n’avaient jamais pu rentrer au pays sont venus des quatre coins de l’Europe pour nous voir,
se souvient Ivan Zamorano, ému. On leur apportait un petit morceau du pays dans lequel ils n’avaient pas pu rentrer, c’est un sentiment unique.”
Le match vient lui apporter un enseignement définitif: Salas et lui forment le meilleur duo d’attaque de ce début de coupe du monde. À la 70e minute,
“l’Hélicoptère” s’envole plus haut que tout le monde et claque une tête. Konsel repousse mais “le Matador” a suivi. L’entente entre les deux hommes est télépathique: “On formait un duo qui se connaissait à la perfection. Chacun sentait le jeu de l’autre. On savait où on devait aller, où faire les appels, où on allait recevoir le ballon. On se regardait et on se
comprenait, c’est tout.” L’ennui, c’est qu’en dehors de son duo létal, la Roja a peu d’atouts dans sa manche. Dans le temps additionnel, Ivica Vastic en profite et enroule un amour de frappe qui termine dans la lucarne de Tapia. 1-1, score final. Pendant ce temps-là à Paris, une nouvelle loi est promulguée. Son objet? Interdire le bizutage. Visiblement, l’information n’est pas parvenue jusqu’à Montpellier, où les Italiens écrasent 3-0 le Cameroun du petit Samuel Eto’o, 19 ans, qui dispute là son premier match de coupe du monde.