1998: la vraie chanson de France 98
LIEU: TIGNES, DU 11 AU 16 MAI. ALTITUDE: 2000 MÈTRES. RÉSULTAT: VAINQUEUR (6 VICTOIRES, 1 NUL).
Ils ne sont pas là pour chausser les crampons. De toute façon, le terrain de foot de Tignes, tout juste déneigé, est “jaune et boueux”, sourit Aimé Jacquet. Oxygénation, récupération et petits jeux, dont une balle aux prisonniers en gymnase, occuperont ces journées d'altitude. Ce que la légende omet surtout de raconter, c'est que c'est en Savoie que les Bleus trouvent leur hymne, le vrai, pas le I Will Survive remixé par le Hermes House Band. Ce 14 mai au matin, les Français partent pour une rando de quinze bornes entre Tignes et Sainte-Foy-Tarentaise, dans un secteur où “ont été tournés Les Bronzés font du ski”, croit savoir Jacquet. Après trois heures de marche, les Bleus déjeunent à La Maison à colonnes, un chalet-restaurant avec terrasse panoramique sur le mont Pourri. Durant le repas, un dénommé Patrick Donche-Gay, moniteur de l'ESF, propose de leur chanter, “un titre écrit par ses soins”. “Entre un succès de Ferrat et un blues américain”, dixit Jacquet. Le lendemain, Henri Émile demande à Patrick de revenir la chanter lors du déjeuner à l'hôtel Montana de Tignes, lieu de résidence des Bleus. Puis après France-Danemark, à Lyon, le 24 juin. “C’était mélodieux et plein d’émotions, valide Jacquet. Nous avons été sous le charme.” Avis aux mélomanes: “À vous l’équipe des Bleus / De la part de tous les pulls rouges / Le blanc de nos neiges dans les yeux / Trois couleurs pour l’espoir de gagner. (…) Salut les Bleus, salut la France! / À toutes tes différences / Qui sont nos chances / Salut la France!” Mouais, finalement, c'était pas si mal le Hermes House Band.