So Foot

“Il y a des réveils plus agréables que d’autres”

- GASPARD MANET / ILLUSTRATI­ON: WINAMAX

“Sur ce pari-là, j'ai un pote qui m'a suivi sur trois matchs ce qui lui a permis de prendre quelque chose comme 700 ou 800 euros. Derrière, il paye le restaurant”

Dady 6903 n'est pas du genre à balancer des sommes pharamineu­ses sur un match. Non, son truc, c'est plus de chercher la grosse cote avec une petite mise. Une tactique qui lui a permis d'empocher 3 114 euros en plein milieu du mois d'avril. Pour cinq euros de misés. Plutôt rentable, ouais.

Quel genre de parieur êtes-vous? Je joue généraleme­nt entre 200 et 500 euros par mois. Il m'arrive de parier de grosses sommes, comme cent euros, sur un match mais sinon je mise des cinq ou dix euros sur plusieurs matchs. Je regarde les grosses cotes qui peuvent passer, les petites équipes qui peuvent créer la surprise. Et, surtout, je ne parie pas tous mes matchs sur une seule journée, je les répartis souvent sur trois ou quatre jours.

Vous regardez les cotes tous les jours? Oui, tous les jours. Je dirais que j'y consacre entre quarante-cinq minutes et une heure. Je ne fais pas mes paris en cinq minutes, quoi. Il faut que je regarde les absents, la forme de l'équipe, les résultats précédents, le classement. Bref, je ne fais pas ça au hasard. Je travaille de nuit, donc je suis disponible toute la journée. En général, je dors de 5h à 11h et quand je me réveille, c'est l'une des premières choses que je fais. Je me mets sur l'ordinateur avec mon café et j'analyse tout ça.

Ce pari en question n'a donc pas échappé à la

règle et a été minutieuse­ment préparé? Et bah si, justement ( rires). Pour le coup, celui-là, j'ai dû le faire en quinze minutes maximum. C'était un samedi matin au réveil et je n'avais pas beaucoup de temps devant moi. Après, je ne l'ai pas fait à l'arrache non plus, car j'analyse quand même les résultats tous les week-ends, mais, clairement, il a été fait plus à la va-vite que les autres.

Vous avez suivi les matchs en direct? Je n'ai pas toutes les chaînes donc c'est un peu compliqué, mais j'essaie quand même de suivre tous les matchs sur lesquels je parie. Là sur ce pari, les deux derniers matchs sont Milan-Naples et Valladolid-Gijon. Gijon était en train de gagner donc j'étais confiant, mais Milan-Naples me stressait vraiment. D'ailleurs je n'ai pas pu regarder la fin du match, j'ai zappé pour le dernier quart d'heure. Et ce n'est qu'à la fin du match que je suis allé voir le résultat sur internet.

Et comment on réagit quand on vient d'empocher

3000 euros? Sur le coup, on est très content. Au coup de sifflet final la pression redescend, ça fait vraiment du bien. Après, bon, le lendemain, on retourne au travail comme si de rien n'était. Tu gardes la tête sur les épaules, hein, car ce n'est pas non plus 300 000 euros. Avec ce gain, je ne me suis pas fait de petits plaisirs, j'ai tout mis de côté pour un projet personnel que j'ai pour plus tard. C'est toujours ça de pris. Surtout en restant dans son canapé. Enfin dans mon lit, plus exactement. Comme quoi, il y a des réveils plus agréables que d'autres ( rires).

Vous êtes le genre de mec que tous ses amis appellent pour demander conseil? Oui, souvent. Je reçois des appels ou des textos: “t'as mis

quoi aujourd'hui?” ; “t'as pas un tuyau pour ce soir?”. Après, je n'ai aucune garantie de rien et ils le savent. Sur ce pari-là, j'ai un pote qui m'a suivi sur trois matchs ce qui lui a permis de prendre quelque chose comme 700 ou 800 euros. La récompense? Ah bah derrière, il paye le restaurant ( rires). Bon après, ça n'arrive pas tous les week-ends. C'est impossible de garantir quoique ce soit quand on parie sur le football, c'est vraiment un sport où tout est possible. D'ailleurs sur ce pari, Guingamp est mené 2-0 et parvient à mettre deux buts dans les arrêts de jeu donc ça se joue à rien.

Et là, ça a joué en votre faveur mais il est déjà arrivé que vous perdiez un gros pari pour un but

dans les dernières secondes comme ça? Oui, plusieurs fois. Ma plus grosse désillusio­n, c'est avec du hockey. J'avais parié sept euros sur neuf matchs. J'avais tous les matchs et il ne me manquait plus que le dernier qui se jouait à six heures du matin. L'équipe sur laquelle j'avais misée, Winnipeg, menait 4-3 à une minute de la fin et ils finissent par se prendre un but… Pour quelques secondes, je suis passé à côté de 12 000 euros. À ce moment là, on se dit qu'on arrête les paris. Et même à six heures du matin, c'est dur de trouver le sommeil ( rires). – PROPOS RECUEILLIS PAR

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