So Foot

Mais qu'est-ce qu'ils footent?

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Igor Yanovski, défenseur sur le terrain comme au barreau.

Cheveux blond vénitien mi-longs, chemise à rayures verticales, veste de costume noire qui laisse dépasser sa montre, Igor Sergueïevi­tch Yanovski pose, les bras croisés. La photo illustre sa fiche personnell­e sur le site de son employeur: le cabinet d'avocats Scheglov & Partners. Sur le cliché, l'ancien milieu de terrain russe a la même mine timide que sur les vignettes Panini de son passage au PSG, de 1998 à 2001. Lors de sa première saison, Paris, est en crise. À l'époque, Yanovski, dont les reflets roux illuminent plus le Parc des Princes que ses performanc­es, connaît deux présidents (Biétry et Perpère), trois entraîneur­s (Alain Giresse, Artur Jorge et Philippe Bergeroo) et une finale de coupe de la ligue perdue contre Gueugnon. “Rien à voir avec

maintenant, s'esclaffe Igor, en français dans

le texte. Aujourd’hui, le PSG lutte pour gagner la ligue des champions. Nous, on essayait de finir deuxièmes du championna­t de France.” Et encore… Après son départ de la capitale, le premier Russe de l'histoire du PSG passe quatre saisons au bercail, ponctuées d'un titre avec le CSKA Moscou, avant de terminer à Châteaurou­x en 2006. Un an plus tard, il est engagé par le célèbre cabinet moscovite susnommé. “Le patron, c’est le père de ma mujer, explique-t-il, confondant espagnol et français. Son cabinet est un des premiers de ce type à avoir été fondé après l’Union soviétique.”

Yanovski ne doit pas seulement l'obtention du job à sa femme avocate: dès 1995, il s'inscrivait à l'université d'Ossétie du Nord, d'abord en sport, puis en droit. “Déjà, je ne savais pas si j’allais réussir dans le football. Puis, en Russie, si tu n’étudiais pas à l’université, tu devais aller à l’armée. Il n’y avait pas beaucoup de gens qui acceptaien­t de perdre deux ans à cause de ça.” En 2011, la famille Yanovski déménage à Marbella, en Espagne, où Igor avait l'habitude de préparer les saisons avec

“Aujourd'hui, le PSG lutte pour gagner la ligue des champions alors que nous, on essayait de finir deuxièmes du championna­t de France”

le FK Alania Vladikavka­z. “On représente le bureau de Moscou ici, développe-t-il. Ma femme travaille dans le cabinet, et moi, dans la partie immobilièr­e. On a toujours beaucoup de Russes qui veulent partir pour déménager ici.” Sa carrière terminée depuis douze ans, Yanovski semble presque avoir oublié sa vie d'avant. Celle qu'il partageait avec des joueurs de la trempe de Talal El Karkouri, Jimmy Algerino, Laurent Robert ou encore Nicolas Anelka. Le 8 mars 2017, il était quand même au Camp Nou pour assister au 6-1 infligé par Barcelone à son ancien club. Hormis ça, il se tient plutôt éloigné du monde du football. “Je ne suis pas quelqu’un

d’exigeant, assure-t-il. Je viens d’une petite ville d’Ossétie, ma mère était infirmière et mon père était ouvrier à l’usine. Aujourd’hui, je travaille avec mes amis, je profite du beau temps et j’ai l’occasion de voyager en Europe. Ça me suffit. Je suis content.” Dream bigger, qu'ils disaient… S

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