So Foot

Les dix commandeme­nts pour gagner la coupe du monde.

Ils ont remporté une coupe du monde en 1954, 1966, 1974, 1978, 1982, 1986, 1998, 2010 ou 2014, et en ont tiré des enseigneme­nts, pour ne pas dire des recettes. Ils ont accepté de dévoiler, ici, les petits secrets qui font les grandes équipes.

- Par Andrea Chazy, Aquiles Furlone, Côme Tessier et Javier Prieto Santos / Photos: Imago/Panoramic et Picture-Alliance/Dppi

Des champions du monde donnent leurs recettes pour devenir immortels. Un beau programme, n’est-ce pas?

1. AVOIR UN GROUPE

Zoff: S'il y a une leçon que j'ai retenue, c'est cellelà: tous les joueurs doivent se mettre au service de l'équipe, à n'importe quel prix. Et quand je parle d'équipe, je parle de groupe, de 23 joueurs. Qui doivent tous donner le maximum pour leurs coéquipier­s.

Mertesacke­r: Et croyez-moi, c'est un effort à faire quand on est remplaçant. En 2014, je n'ai pas toujours été titulaire. Sur le banc, on lâche complèteme­nt, et c'est alors que vient la question intéressan­te: est-ce que je vais me plaindre? M'énerver? Est-ce que je laisse transparaî­tre mon agacement? Ou est-ce que je suis capable de prendre sur moi pour maintenir la bonne ambiance du groupe? Supporter les mauvaises circonstan­ces au nom de l'équipe, c'est ce qui est décisif.

Herzog: Comme on disait de mon temps, il faut être “onze amis sur le terrain”. Aujourd'hui, c'est plus difficile… À l'époque, on dormait dans des écoles de sport, pas dans des hôtels cinq étoiles, on vivait ensemble dans des conditions qui favorisaie­nt l'esprit de camaraderi­e…

Mertesacke­r: Aujourd'hui, c'est important que le coach raisonne en logique de “groupe”, et pas seulement de “titulaires”. En 2014, Löw ne s'occupait pratiqueme­nt que des remplaçant­s. C'était dingue! J'ai observé cela comme s'il m'avait dit directemen­t: “Les 13 premiers joueurs, je n’ai pas besoin de m’en occuper. Les autres, ils sont primordiau­x, je dois les soutenir.”

C'était peut-être stratégiqu­e, mais ça sonnait authentiqu­e.

Lizarazu: C'est pour cela qu'une sélection, ce n'est pas forcément les 23 meilleurs joueurs. Il faut des gars qui vont accepter de ne pas jouer sans tirer la gueule. Ces joueurs sont encore plus importants dans une liste que dans un club, car il y a cette notion d'enfermemen­t. En coupe du monde, la moindre étincelle ne pardonne pas. Si tu as des mecs qui s'affrontent et qui te foutent une ambiance de merde, tu es mort. Il faut un groupe intelligen­t pour déminer les situations, régler les conflits qu'il peut y avoir, parce qu'il y en a toujours. L'exemple Lama-Barthez (Lama acceptait mal d’être numéro deux, ndlr),

ça a été un petit problème qui a été très bien géré, de façon intelligen­te, en 1998.

Marchena: Il y a beaucoup de candidats et peu d'élus, ce qui me fait dire que la différence ne se fait pas au niveau du talent individuel –de la qualité, il y en a dans toutes les sélections du monde–, mais plutôt au niveau de la synergie humaine entre ceux qui composent une sélection. L'équipe doit être comme une famille. En 2010, il n'y avait pas de brebis galeuse, personne n'était isolé dans un coin. En 2008, j'étais titulaire à l'Euro, mais en 2010, il y avait Piqué et Puyol. J'aurais pu faire valoir mon statut, mon ancienneté, mais ça aurait été me mettre en marge du groupe. Pour être champions du monde, il faut penser au bien commun et laisser l'ego de côté.

Llorente: L'ego, c'est le plus gros danger. Tout le monde veut briller en coupe du monde, c'est de l'argent en plus, des meilleurs contrats, mais les égoïsmes abîment les performanc­es. En 2010, l'Espagne était une vraie confrérie, tout le monde tirait dans le même sens. Cette harmonielà n'a pas toujours existé chez nous, et pourtant c'est primordial. L'Allemagne et l'Italie, qui sont des pays qui ont plusieurs fois remporté

“Deschamps dit que le style de jeu, ce n'est que des mots et qu'il n'est pas nécessaire d'en avoir un pour remporter un mondial: Je suis d'accord avec lui” Gordon Banks

la coupe du monde, ont montré que les divisions pouvaient être mises de côté dans le football de sélection.

Zoff: Je ne crois pas trop à cette histoire de joueurs rivaux en club qui ne tirent pas dans le même sens lorsqu'ils endossent le maillot de l'équipe nationale. Mais clairement, quand tu as un “groupe Juventus” comme on avait à l'époque (6 joueurs parmi les 22), c'est plus facile pour bâtir une équipe compétitiv­e, car on avait l'intime conviction de potentiell­ement pouvoir être les meilleurs. Cette intime conviction de pouvoir gagner se manifeste sans paroles.

Olarticoec­hea: Avoir de la personnali­té, c'est indispensa­ble. En 1986, il n'y avait que des grandes gueules: en club, on portait quasiment tous le brassard de capitaine. Bilardo recherchai­t évidemment des bons footballeu­rs, mais surtout, il voulait des hommes. Parce que si t'es bon mais que tu pleures à la première difficulté, c'est compliqué…

2. FAIRE UNE BONNE PRÉPARATIO­N

Olarticoec­hea: En 1986, on a débarqué au Mexique un mois avant la compétitio­n. Aujourd'hui, les calendrier­s sont tellement dingues que c'est

devenu impossible, mais pour nous, ça a été fondamenta­l.

Enrique: Le plan, au départ, c'était de faire des matchs amicaux et d'enchaîner avec la compétitio­n. Mais Maradona a considéré qu'on n'avait pas besoin de ça et il a demandé à Bilardo d'anticiper notre arrivée au Mexique. À partir de là, on n'a plus refait de matchs de préparatio­n. Et tant mieux, parce qu'à chaque fois qu'on en faisait, on était franchemen­t mauvais. La presse nous fusillait. Pendant un mois, on est donc restés au Mexique. On a fait que s'entraîner. Je me souviens qu'à mon arrivée dans la capitale mexicaine, j'ai failli m'évanouir à cause de l'altitude. J'avais l'impression d'étouffer. J'avais du mal à bouger. Certains étaient pris de vomissemen­ts… Là, je me suis dit que je ne pourrais jamais jouer au foot avec un tel mal de crâne. Mais au bout de quinze jours, on s'est tous acclimatés. On avait enfin de l'avance sur les autres équipes…

Bertoni: En 1978, je me rappelle aussi qu'un nutritionn­iste, Jorge Oliva, avait intégré le staff. Avant qu'il n'arrive, on mangeait trop de viande, surtout après les matchs. Du coup, il a commencé à nous donner du poisson, ce genre de trucs. Aujourd'hui, ça semble normal, mais à l'époque, ça ne l'était pas. On le regardait avec méfiance. Certains se sont écharpés avec lui, ils le traitaient de fou. Puis on s'est rendu compte que son travail avait des effets positifs sur nos performanc­es, et là, on a bien fermé nos gueules.

Eckel: La préparatio­n peut faire la différence, c'est certain. En 1954, les Hongrois étaient meilleurs au niveau du jeu. Mais nous, on s'était bien entraînés. La finale jouée sous la pluie nous avait bien avantagés, parce qu'on s'était bien préparés à jouer dans ces conditions. Et puis, on avait des bons crampons. De là à croire qu'on est devenus champions grâce à nos chaussures, c'est impossible à dire…

Lizarazu: La préparatio­n est fondamenta­le. Elle doit te faire comprendre que tu joues la compétitio­n de ta vie. Aujourd'hui, les jeunes sont beaucoup plus détendus, presque inconscien­ts. C'est sûr qu'il ne faut pas être trop conscient, bloqué par l'enjeu, mais il ne faut pas non plus que les mecs se disent qu'ils vont jouer un match de coupe du monde comme un match de championna­t à la con. Parfois, on a l'impression que certains se disent: “Bon, tu gagnes, tu perds, tu t’en fous.”

Cette prise de conscience que tu joues un mondial est primordial­e. Et le vrai thermomètr­e, c'est le premier match. En 2002, nous, on se fout dans la merde en le perdant 1-0 contre le Sénégal. Derrière, on court après un résultat et on est beaucoup plus tendus. En 1998, on gagne le premier match 3-0, le suivant 4-0… Tout est plus simple.

3. AVOIR DES RITUELS

Brown: Bilardo, notre sélectionn­eur, devenait fou avec les rituels. Il était tellement superstiti­eux qu'il s'en inventait tous les jours. L'une de ses lubies, c'était qu'on devait respecter notre place dans le bus. Si l'un de nous avait décidé d'en changer, il aurait tout simplement été expulsé de la sélection. Pendant le trajet de l'hôtel jusqu'au stade, on écoutait toujours la même cassette. Et on devait passer par la porte du stade en écoutant obligatoir­ement la même chanson. Quand le bus avait été plus rapide que prévu, Bilardo demandait au chauffeur de ralentir la cadence pour que l'entrée du bus dans le stade coïncide avec notre chanson fétiche. Au contraire, quand il y avait des embouteill­ages, Bilardo mettait la pression au conducteur pour qu'on arrive à temps pour écouter le morceau en entrant au stade. Car le truc, c'est que ça devait se faire naturellem­ent. Je veux dire, tu ne pouvais pas faire de rewind ou de trucs dans le genre… Une fois le bus garé, c'est Oscar Ruggeri (défenseur

central de l’époque, ndlr) qui avait en charge de prendre le poste dans lequel était insérée la cassette. Personne d'autre. Il fallait que ce soit obligatoir­ement lui le premier à descendre.

Enrique: Bilardo avait aussi insisté pour que les deux motards qui ouvraient la voie au bus soient toujours les mêmes. Pendant le voyage de l'hôtel au stade, il faisait aussi une fixette sur un feu de signalisat­ion. Il fallait toujours qu'il soit au vert. Et il l'a toujours été, sinon je ne sais pas ce qu'il aurait fait. Brown: Il y avait aussi un autre rituel: les asados que l'on faisait devaient toujours être préparés par le père et le beau-frère de Diego. Par personne d'autre. Si un type s'approchait de trop près de la viande, il passait un mauvais quart d'heure. Ce sont des trucs complèteme­nt irrationne­ls, mais je suis convaincu que de les avoir respectés à la lettre nous a permis de devenir champions du monde ; ça ne s'explique pas. Enrique: Moi, j'avais une superstiti­on personnell­e aussi. Avant chaque match, je devais toujours m'échauffer avec les chaussures de l'intendant de l'équipe. Ne me demande pas pourquoi, je n'en sais rien. Je les lui prenais, il restait pieds nus, et quand j'étais chaud, je lui redonnais ses pompes pour mettre les miennes.

Banks: Notre rituel à nous était plus simple: on chantait pour la reine. On le faisait à chaque match, de manière solennelle. Et elle, elle était là à tous les matchs.

4. AVOIR UN STYLE DE JEU COHÉRENT

Llorente: Pour être champion du monde, il faut un style de jeu. C'est comme une feuille de route: tu sais où tu vas, tu sais ce que tu fais et pourquoi tu le fais.

Banks: Didier Deschamps dit que le style de jeu, ce n'est que des mots et qu'il n'est pas nécessaire d'en avoir un pour remporter une coupe du monde: Je suis d'accord avec lui. Tu espères plus

“Bilardo était très superstiti­eux. Pendant le voyage de l'hôtel au stade, il faisait une fixette sur un feu de signalisat­ion. Il fallait toujours qu'il soit au vert. Il l'a toujours été, sinon je ne sais pas ce qu'il aurait fait…” Hector Enrique

que tu n'as de certitudes, selon moi, pendant un mondial. Et il s'agit davantage de gagner des matchs en début de tournoi pour engranger de la confiance qu'autre chose, je pense…

Llorente: Je respecte le point de vue de Deschamps mais, quand il y a une idée de base, c'est tout de même plus facile pour tout le monde de se l'approprier. Si tu sais ce que ton coéquipier va faire, et vice versa, le collectif est plus huilé, ça permet plus de permutatio­ns, plus de compensati­ons. Sans ce cadre-là, les joueurs agissent chacun dans leur coin.

Xavi: Avant l'arrivée d'Aragonés, les footballeu­rs espagnols jouaient complèteme­nt à contreempl­oi. On nous demandait de rivaliser athlétique­ment avec nos adversaire­s, alors que l'aspect physique n'était pas notre principale qualité. Quand il a repris la sélection, il nous a tout de suite dit qu'on ne pouvait pas continuer dans cette voie. Que veux-tu faire physiqueme­nt contre des Allemands? Sérieuseme­nt? On va envoyer des ballons en l'air et croiser les doigts en espérant que quelqu'un la mette au fond? Enfin, je dis ça, mais en 2010, c'est comme ça qu'on les a battus (but de Puyol de la tête). Reste que le recentrage stratégiqu­e nous a permis d'atteindre la gloire. Avant ça, aux yeux de tout le monde, on était moches. Personne ne nous regardait.

5. AVOIR L’ AMOUR DU DRAPEAU

Herzog: L'amour du drapeau peut faire la différence car en 1974, les Néerlandai­s étaient aussi forts que nous. Dans les moments décisifs, il faut se sentir allemand, ça donne une motivation supplément­aire: celle de gagner pour son pays.

Lizarazu: Quand tu gagnes avec le maillot de ton pays, qu'est-ce que tu veux de plus que ça? Rien. Il n'y a pas plus beau, plus grand, plus haut que cela. On l'a fait, putain.

6. AVOIR DES DISCUSSION­S ENTRE QUATRE YEUX

Brown: On a fait des milliards de réunions entre nous avant le mondial. S'il fallait rater un entraîneme­nt pour en faire une de cinq heures, on le faisait. Si tu joues une coupe du monde, c'est que tu sais taper dans un ballon. En revanche, si t'es en coupe du monde avec une vingtaine de types que tu ne connais pas nécessaire­ment mais avec qui tu vas passer un mois enfermé, il vaut mieux savoir comment ils fonctionne­nt. Du coup, on sortait parfois les torchons au soleil, comme on dit en Argentine. Et quand ça ne suffisait pas, les types qui avaient un problème à régler entre eux s'enfermaien­t pendant des heures dans une chambre, jusqu'à trouver une solution.

Olarticoec­hea: On a vidé nos sacs. Crever l'abcès, c'est éviter que les problèmes deviennent plus importants. Alors oui, il y a eu des tensions, des insultes, mais au moins, elles n'ont jamais été dites dans le dos. Ce qu'on s'est balancé à l'époque est resté entre les quatre murs de nos chambres, et ça a fortifié le groupe.

Lizarazu: C'était une époque où il n'y avait pas les réseaux sociaux, pas de téléphones: les gens se parlaient. Après les repas, on discutait de tout, de la vie, du foot… Et on se disait les choses.

7. AVOIR UN CHEF

Brown: Il faut un cacique pour diriger les Indiens. Et en 1986, le chef de tribu, c'était Maradona. Quand ton leader est aussi charismati­que, il n'y a pas de coup d'État: tu le suis, tu fais ce qu'il te demande et tu la fermes. Il ne s'est jamais cru meilleur que nous, hormis sur le terrain, où là, évidemment, on ne pouvait pas rivaliser avec lui. Avant d'entrer sur la pelouse, il savait comment nous stimuler. Quand tu es dans un vestiaire, que tu enfiles le maillot de l'Argentine et que le plus grand joueur

de l'histoire vient te taper sur l'épaule pour te dire:

“T’es un phénomène!” Pfff… Tu te sens invincible. Olarticoec­hea: On ne va pas se mentir, quand t'as le Pibe de Oro avec toi, t'as plus de chances de devenir champion du monde. En fait, t'as juste à le regarder faire de la magie pour soulever la coupe.

8. AVOIR DES RÉVÉLATION­S

Mertesacke­r: Pourquoi Löw prend-il Shkodran Mustafi en 2014 après la blessure de Marco Reus? Un défenseur pour un attaquant, où est la logique? Et pourtant, c'était la bonne décision. Il y a des carrières qui démarrent avec un mondial, comme celle de Müller en 2010. Justement parce que ça relève de l'inattendu, de la surprise, comme un renforceme­nt soudain. C'est le type de surprise dont on a besoin pour aller au bout. Dans l'idéal, il en faut deux ou trois de ce genre, qui peuvent aussi être issues du tournoi en lui-même.

9. AVOIR UN STATUT D’OUTSIDER

Olarticoec­hea: En 1986, personne ne nous voyait favoris. Et franchemen­t, c'était mieux comme ça. Avant le mondial, on avait enchaîné les contre-performanc­es, on était à la ramasse, toute la presse nous critiquait. Même nos supporters ne croyaient pas en nous. On est arrivés à Mexico avec la sensation d'être lâchés par tout le monde, et quelque part, ça nous a endurcit. Ce que je vais dire peut paraître con, mais c'est une chance d'arriver à côté de ses pompes pour faire un bon tournoi. Quand t'es au fond du trou, tu te rebelles plus facilement contre l'adversité. En revanche, quand tu te vois trop beau, tu as tendance à déjouer.

Lizarazu: En 1998, il faut se souvenir de ce qui s'écrivait sur Aimé Jacquet, sur nous… Le public n'a commencé à y croire que lorsqu'on a battu le Paraguay. Avant

cela, du coup, on était super peinards à Clairefont­aine, et c'était parfait: on pouvait vraiment s'entraîner au calme.

Mertesacke­r: Créonsnous un mauvais match! Voilà ce que je pense. Une défaite au premier tour peut aider, parce que les attentes sont alors un chouïa moins élevées. Et il faut davantage se recentrer sur ce qui compte.

Herzog: Surtout, il faut s'améliorer au cours du tournoi, ce que l'Allemagne a toujours assez bien réussi à faire. En 1974, on était assez faibles au début. La défaite contre la RDA est arrivée à point nommé car elle nous a permis de remettre beaucoup de choses en place dans l'équipe. On était ensuite plus stables, et on a bien joué jusqu'à la finale.

Marchena: On ne fait rien de grand sans humilité. Avant 2008, on ne dépassait jamais les quarts. Mais cet été-là, on s'est débarrassé­s de nos complexes en battant l'Italie. Ce soir-là, après les tirs au but, je me suis dit: “Un jour,

on sera champions du monde.” C'était un peu fou parce qu'on n'était même pas encore champions d'Europe, mais j'étais convaincu qu'on le deviendrai­t. C'est une réflexion que j'ai gardée pour moi. Je ne voulais pas la rendre publique parce que quand tu fanfaronne­s trop, tu vas au devant de grandes déceptions.

10. JOUER À LA MAISON

Banks: C'est difficile de ne pas pouvoir voir sa famille durant six semaines. Quand tu as la coupe du monde à la maison, au moins, tu sais qu'elle sera dans les tribunes et que, parfois, tu pourras la voir certains jours à l'heure du déjeuner. Et puis, tu connais tous les terrains, tous les supporters sont derrière toi… C'est un sacré avantage.

Bixente Lizarazu: Les statistiqu­es ne le montrent pas. D'ailleurs, ça peut être un inconvénie­nt: il faut réussir à s'isoler de l'effervesce­nce qu'il y a autour de l'événement. On a pu voir notamment en 2014 que ça a fait craquer les Brésiliens. L'une des clés de notre réussite, c'est d'être allés à Clairefont­aine, un lieu proche de tout et en même temps très isolé, très calme et tranquille. On va dire qu'à partir de l'Italie, on a commencé à sentir de l'effervesce­nce. Il restait trois matchs à jouer. À ce moment-là, c'est le sprint final, et on peut prendre cette effervesce­nce et bien la digérer. Mais si tu es trop dans l'émotion, et je l'ai vu avec les Brésiliens, ce n'est pas bon. Ca te bouffe de l'énergie. Notre plus grande réussite, c'est d'être sortis de cette émotivité trop importante, du “On joue chez nous”. AC, AF, CT, ET JPS

“Il faut un cacique pour diriger les Indiens. Et, en 1986, le chef, c'était Maradona. Quand ton leader est aussi charismati­que, tu le suis, tu fais ce qu'il te demande et tu la fermes” Julio Olarticoec­hea

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Merci Michel !
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Banks populaire.
 ??  ?? La fabuleuse aventure du Matra Racing.
La fabuleuse aventure du Matra Racing.
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Golden shower.

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