“Sur le moment, j’ai rigolé”
Un samedi de 2006, nous avions perdu un match et j’avais raté un penalty. Lundi, le président, Johan Vermeersch, fait une réunion avec tout le staff et les joueurs pour évoquer la défaite. Il me dit: “Il faut rentrer dans ton pays, pour retourner jouer dans ton arbre, là-bas.” Tout le monde a rigolé. Moi-même, j’ai rigolé. Un de mes collègues a décidé de raconter cette histoire à des journalistes. Ça a commencé à prendre de l’ampleur. Des sponsors nous ont quittés. Quand je suis rentré chez moi, je ne comprenais pas vraiment, je pensais qu’il plaisantait… Je ne connaissais pas très bien le président, mais il n’avait pas l’air d’être comme ça au premier abord. Nous avions beaucoup de Noirs dans l’équipe, je me suis dit qu’une personne raciste ne pouvait pas composer son équipe avec autant d’étrangers. Il m’a proposé de l’argent pour que je revienne. Mais non. “Je n’ai pas besoin de ton argent.” Je suis resté chez moi, pour lui montrer que j’étais quand même un homme.