So Foot

Petite combi pour plonger dans la surface.

- PROPOS RECUEILLIS PAR DD

“Rester planté dans la surface tout un match et marquer un but à la 90e minute sans avoir touché une balle, franchemen­t, ça me foutrait le seum”

éDepuis que tu as signé à Nice, la France entière est confinée. Ça fait quoi d’être l’un des rares jeunes de sa génération à encore pouvoir sortir? Quand tu es footballeu­r, tu ne peux pas faire de télétravai­l (rires). Donc pour moi, rien n’a vraiment changé. Je vais à l’entraîneme­nt tous les jours, la vie continue comme avant. Je ne me rends pas forcément compte de la période que l’on traverse, même si j’ai bien conscience de ne pas vivre la même jeunesse que mes potes. Ils me disent tous que le confinemen­t est lourd à supporter. Quand tu vis à sept dans un 30 m2, ça rend dingue. Sans compter ceux qui ont perdu des proches. J’ai la chance d’être épargné, alors j’essaie de tout donner sur le terrain pour apporter un peu de baume au coeur à ceux qui nous regardent. Nice vit une saison décevante, mais toi, tu exploses, tu as dépassé la quinzaine de buts et affiches sept passes décisives. Comment expliques-tu ce contraste? On me dit souvent que je sors du lot, mais ce qui compte pour moi, c’est l’équipe, et collective­ment, nous n’avons pas atteint les objectifs que nous nous étions fixés. On a même été carrément nuls en Europa League, mais bon, ce que l’on a vécu ensemble cette saison peut nous servir pour la suite. Je suis persuadé que ce groupe peut aller loin.

Est-ce que l’absence de public t’aide à mieux jouer? Au contraire, je pense que j’aurais peut-être même fait une meilleure saison avec du public, car c’est stimulant. À Lyon, je n’ai pas marqué, mais j’ai vu l’exaltation que ça procurait chez mes coéquipier­s. Contre Lens, pour mon premier match avec Nice, j’ai mis un

doublé. J’aurais vraiment aimé le fêter avec nos supporters, d’autant qu’ils sont chauds ici! J’ai hâte de connaître l’adrénaline qui monte au moment de la célébratio­n d’un but, ça doit être exceptionn­el. Le jour où les gens seront de retour dans les stades, je pense que je sauterai direct dans la tribune pour fêter ça avec eux.

Tu as 21 ans, un banquier heureux, et un compte Instagram sur lequel tu dois sûrement recevoir pas mal de propositio­ns intéressan­tes… Comment fais-tu pour résister à la tentation de faire n’importe quoi? Il y a beaucoup de joueurs qui partent en vrille à cause de l’argent et des tentations, mais moi, je veux devenir l’un des meilleurs attaquants du monde: je ne vais pas prendre le risque de choper le Covid en ramenant une fille chez moi… (Il rougit)

Je ne l’ai pas eu et je ne tiens pas à l’avoir.

Cette pandémie, je l’ai utilisée pour me concentrer uniquement sur le football. Après, je suis un mec assez casanier, donc je n’ai pas trop eu à me forcer. Par exemple, je n’ai jamais été en boîte de nuit de ma vie, je n’ai jamais compris l’intérêt d’aller dans ce genre d’endroit… Je suis sérieux, je reste chez moi. Après les entraîneme­nts, généraleme­nt, je suis claqué, donc je fais une sieste. Ensuite je joue à la

Play, je me défoule sur Call of Duty: Warzone, sur Fifa et sur Perudo, un jeu de dés. Rien de transcenda­nt.

Il vient d’où, ce rigorisme? J’ai rapidement compris l’importance de mener une vie saine pour réussir. Plus jeune, j’ai eu des blessures et je me suis aperçu que bien manger et bien dormir était aussi important que l’entraîneme­nt. Je soigne ce travail invisible et je fais très attention à mon corps. J’essaie d’être à l’écoute de ses besoins. À Lyon, par exemple, ils avaient fait venir des profs de yoga, et franchemen­t, j’avais bien kiffé.

Tu arrivais à faire la grue? (Il se marre) Non, je n’ai jamais tenté, mais le yoga, en plus de me relaxer, m’a servi à être beaucoup plus souple. J’ai beaucoup gagné en flexibilit­é. Aujourd’hui, si je reste longtemps au centre d’entraîneme­nt, c’est parce que je prends le temps de faire des étirements, des massages, des bains froids et chauds, tout ce qui peut faire que je serai au top sur le terrain. J’ai aussi renforcé mes jambes et le haut du corps avec de la musculatio­n. Quand tu as du talent, tu peux faire carrière, mais ça ne suffit pas pour atteindre le très haut niveau. J’essaie simplement de me donner les moyens de mes ambitions.

Le football, c’est une histoire familiale chez toi. Dans France Football, ton père, Zair, a déclaré: “Je voulais devenir pro. Je n’ai pas eu la chance qu’Amine a eue”. Tu penses vraiment qu’il aurait pu le devenir ou il exagère? Franchemen­t, je ne sais pas. Quand il était jeune, il vivait dans un quartier de Lyon avec ses frères et soeurs et il n’a pas voulu les quitter pour le football. Mais quand je croise des anciens, ils me disent que mon père avait un bon niveau. Ça me rassure… (Il sourit)

Sartre a dit que les enfants sont “des monstres que les adultes fabriquent avec leurs regrets”.

Tu penses que ton père vit ta réussite par procuratio­n? Oui, il y a de ça. Comme il n’a pas pu réaliser son rêve, il le vit à travers moi. Il espérait vraiment que l’un de ses fils devienne pro, il se rendait tout le temps à mes entraîneme­nts, aux matchs… Dans la voiture, sur le chemin du retour, il me corrigeait et me faisait des tonnes de remarques: “Tu aurais dû faire cette passe… Tu as raté cette frappe…” Il a toujours été très exigeant, il voulait vraiment que je réussisse.

Et ta mère? Dans notre famille, tout le monde joue au foot, sauf elle, mais c’est une grande passionnée. Elle regarde tous mes matchs, et même quand je suis pourri, elle dit que j’ai été super. Quand j’étais plus jeune, quand on ne jouait pas dans le jardin entre deux cerisiers, on tapait des matchs en salle. Comme nous étions une famille nombreuse, on parvenait toujours à composer trois équipes de cinq. C’était la belle époque. Notre problème, c’est que tout le monde voulait jouer attaquant. Chez nous, il n’y avait que des numéros 9, personne ne voulait défendre.

Ils font quoi, tes frères et soeurs, vu qu’ils n’ont pas réussi à percer comme avants-centres? Ils travaillen­t tous. Mes deux grands frères sont mariés. Il y en a un qui est chauffeur de bus, ma soeur est pharmacien­ne et mon dernier frère… Je ne sais même pas ce qu’il fait! (Il éclate de rire) Je crois qu’il fait un peu de restaurati­on en Algérie.

Tu as déjà fait le voyage sur le sol algérien? Une seule fois, quand j’avais sept ans, mais je ne me rappelle de rien, hormis d’avoir retrouvé une partie de ma famille.

Les médias locaux rapportent que Djamel

Belmadi insisterai­t pour que tu joues avec les Fennecs. Tu confirmes? Je suis français d’origine algérienne, mon père est né en Algérie et je suis fier de mes origines, comme tout le monde doit etre fier des siennes. Pour moi, c’est une richesse. Après, c’est ma première saison pleine en pro, donc je pense qu’il est trop tôt pour parler de sélection. Je laisse les autres y penser et parler pour moi. Pour l’instant, je préfère me concentrer sur Nice et sur l’équipe de France Espoirs: nous avons les quarts de finale de l’Euro et les JO à disputer.

Ça représente quoi pour toi les jeux olympiques? C’est un rêve. Usain Bolt, par exemple, c’était un truc de dingue, mais il n’y avait pas que lui. Quand j’étais petit, je regardais tout: le saut en hauteur, les courses de bobsleigh aux JO d’hiver… Et même les interviews de Nelson Montfort. C’est mythique.

Tu n’as pas peur que la FFF décide de donner ta place à Mbappé ou à Benzema aux JO? Pour des raisons très différente­s, je crois que ni l’un ni l’autre ne seront appelés, donc ça va.

Depuis ta signature à Nice, tu as quitté le cocon parental. Qu’est-ce que ça a changé pour toi? J’étais prêt mentalemen­t à vivre tout seul. J’ai déjà quitté ma famille à l’âge de 12 ans pour

“Dans ma famille tout le monde joue ou a joué au foot. Notre problème, c’est que tout le monde voulait jouer attaquant. Il n’y avait que des numéros 9, personne ne voulait défendre”

aller en internat à Lyon. Mais là, ce qui a le plus changé c’est la bouffe: je ne suis pas un grand cuistot. Au début, ça a été la galère, j’ai appelé ma mère pendant six mois au moment de sortir la casserole… Et même avec son aide, je n’ai jamais réussi à reproduire son couscous! Maintenant, j’ai un chef qui me fait à manger. J’en avais marre de manger des pâtes et des légumes.

Et au niveau de l’emménageme­nt, tu t’es fait aider? J’ai fait quelques aménagemen­ts, un peu de déco, mais ce n’est pas encore totalement fini. Je suis maniaque et j’aime bien quand tout est carré, assorti. Je réfléchis à quel bois irait avec telle peinture du mur, je calcule tout… Le gros problème de Nice, c’est qu’il n’y a pas encore d’Ikea (une ouverture est toutefois prévue en centre-ville pour fin 2021). J’ai dû faire venir un canapé et un meuble TV de Lyon!

Quand on touche un salaire confortabl­e comme le tien, il y a moyen de se faire plaisir. Quel caprice t’es-tu accordé? Je me suis acheté un bel écran plat, mais c’est tout. Je n’ai pas changé de voiture, j’ai toujours la même Audi. Moi, je me focalise sur le foot, pas sur la manière de gaspiller mon argent, d’ailleurs, je ne regarde même pas mon compte en banque.

Comment vis-tu le fait d’être passé de joueur de Fifa à personnage du jeu? Es-tu du genre à aller gueuler à propos de ta note comme d’autres l’ont fait par le passé? Elle n’est pas terrible (70), mais c’est compréhens­ible, je n’avais pas beaucoup joué avant cette saison. Je serai plus exigeant la prochaine fois, mais en général, j’évite de jouer avec mon personnage. Surtout qu’ils ont foiré ma modélisati­on. Là, le joueur ressemble à tout sauf à moi. On dirait un robot. Ils n’ont pas fait trop d’efforts (rires).

Tu as un an de moins que ce grand control freak de Mbappé. Est-ce que c’est un modèle à suivre pour toi? Pas tant dans le jeu, mais au niveau de sa com? La communicat­ion est devenue un enjeu hyper important dans le football, il suffit d’un mot de travers pour que tu déclenches une bombe. Je sais qu’à chaud, après un match, on peut dire n’importe quoi, donc j’essaie de bien me préparer avant une interview. Qu’il s’agisse de stars comme Neymar ou de jeunes joueurs comme moi, nous sommes tous scrutés de près. Aujourd’hui, le moindre like ou tweet est analysé… On n’a plus le droit à l’erreur.

C’est pour ça que j’évite de liker trop de trucs sur Twitter ou Instagram, je sais que je suis surveillé.

Il n’y a pas longtemps, tu as liké une photo de pastèques… Hein? Je ne m’en rappelle pas du tout, même si j’aime beaucoup. Ça devait être le ramadan, j’ai eu un moment de faiblesse (rires).

Comment envisages-tu le foot du futur? Tu dis que tu veux être considéré comme un très grand attaquant, mais on a l’impression que les vrais numéros 9 ont disparu. Ils ont quasiment

“Je veux devenir l’un des meilleurs attaquants du monde: je ne vais pas prendre le risque de choper le Covid en ramenant une fille chez moi…”

tous été remplacés par des joueurs hybrides… Je suis habitué à jouer sur le côté depuis que je suis plus jeune, mais moi, je suis un 9. Quand je sors d’un match sans avoir marqué, je suis toujours un peu frustré. Le foot a beaucoup évolué et aujourd’hui, le 9 doit participer au jeu, avoir des relations avec les ailiers, les milieux… Rester planté dans la surface tout un match et marquer un but à la 90e minute sans avoir touché une balle, c’est pas mon truc. Franchemen­t, ça me foutrait le seum.

Et l’idée de superligue européenne, ça te fout le seum ou pas? Parce que si elle voit le jour, Nice n’en fera sûrement pas partie… C’est n’importe quoi, cette histoire! Il faudrait que l’on gagne six titres de champions de France, et la ligue des champions pour espérer pouvoir intégrer cette compétitio­n… Bon, ce n’est pas pour tout de suite.

Andrea Agnelli, grand militant de la superligue européenne et président de la Juve, dit que les jeunes n’ont plus la patience et l’attention pour regarder un match de 90 minutes. Tu fais partie de ceux-là? Depuis que je vis seul, je regarde toutes les rencontres de ligue 1. Du match de 15 heures le samedi jusqu’à celui du dimanche à 21 heures. J’aime bien tout voir, y compris les matchs d’Angers et de Dijon. Tout m’intéresse.

Si la France avait plus de jeunes comme toi, Mediapro n’aurait pas fait faillite… Ouais, c’est probable (rires). De nos jours, les gens ont tendance à se focaliser sur les highlights de YouTube ou sur les réseaux sociaux et ne vont pas forcément regarder les matchs en intégralit­é. C’est un peu dommage, parce que du coup, tout le monde ne retient que la passe décisive ou le but. Mais bon, j’espère qu’il y aura toujours des gens pour voir le joueur qui va accélérer le jeu avec une touche de balle et qui amène le but. J’aime beaucoup les joueurs comme Firmino ou Benzema, qui en plus de marquer, sont importants dans la constructi­on du jeu. De toute façon, Benzema, pour moi, c’est l’attaquant moderne par excellence. Il ne reste pas dans la surface, il participe à la constructi­on. Enfant, je voulais grave lui ressembler. Je m’étais rasé les cheveux et j’avais fait deux traits sur mon crâne comme lui. J’étais un peu fou à l’époque.

Tu as souffert d’avoir été comparé à Benzema à Lyon? Ils ont sans doute voulu voir en moi un nouveau Benzema, mais j’ai mon propre jeu. Aujourd’hui, ces comparaiso­ns n’ont plus vraiment de sens. Je suis Amine Gouiri et je veux tracer mon propre chemin.

C’est facile de tracer son chemin dans une ligue 1 si cadenassée? C’est encore possible de jouer sans que le coach te gueule dessus parce que tu n’as pas suivi l’une de ses consignes? L’entraîneur met en place une tactique que l’on doit respecter, mais on ne doit pas appliquer ça

de manière scolaire, sinon, ça n’aurait aucun intérêt. Dans les trente derniers mètres, on a le champ libre pour apporter de la créativité. C’est l’espace où je peux apporter de la magie et foutre le feu à la défense adverse. C’est ça que je kiffe et j’ai la chance que mon coach me laisse faire. Je ne me suis jamais senti bridé. Et puis, je ne dribble pas pour dribbler, mais pour apporter un décalage, éliminer une ligne… Je fais ça pour l’équipe.

Tenter une panenka, comme tu l’as fait contre Metz, n’a pas franchemen­t d’intérêt pour l’équipe… (Rires) Ouais, c’est vrai, mais on perdait 2-0 et j’avais déjà tiré un penalty contre ce gardien: j’étais sûr qu’il allait plonger sur un côté. C’était risqué, mais je l’ai fait pour le surprendre, un peu à la manière de Zidane contre Buffon en finale de la coupe du monde 2006.

Tu l’aurais tentée en finale de coupe du monde, toi? Ouais, et si je la tente, je suis sûr qu’elle passe à 100%. Après, faut avoir une grosse confiance en soi… Aucun gardien ne peut imaginer que tu vas faire ça à ce moment-là, il faut être un peu fou.

Justement, comment peux-tu avoir autant confiance en toi sur la pelouse et être aussi réservé en dehors? C’est vrai: je suis timide, mais sur le terrain, je me suis toujours senti comme un poisson dans l’eau. Quel que soit l’adversaire, je ne crains personne, et c’est le cas depuis que je suis tout petit. Je ne me suis jamais défilé devant qui que ce soit. Quand j’ai signé à Nice, j’ai prévenu que je n’avais pas l’intention d’être sur le banc.

En même temps, tu n’avais connu que ça à l’OL… J’ai déjà entendu des types dire que si je ne jouais pas c’est que je ne bossais pas ou que j’avais le melon, mais c’est complèteme­nt faux! J’avais une très bonne relation avec

Bruno Genesio, il me parlait beaucoup. Il m’a intégré au groupe pro alors que j’avais 17 ans. Ça m’a beaucoup aidé. Avec lui, j’ai gouté à l’atmosphère du vestiaire, j’ai fait mes premières apparition­s… Et puis, à 18 ans, je me suis fait les croisés, alors que je pense que j’étais parti pour jouer.

Tu as eu peur pour ta carrière à ce moment-là? J’ai compris tout de suite que c’était grave. J’étais à l’entraîneme­nt avec la réserve et sur un mauvais appui, ma jambe s’est bloquée…

J’ai crié comme un fou. Cette blessure m’a un peu stoppé dans mon élan. Genesio me disait qu’il comptait sur moi, que j’allais avoir du temps de jeu avec les pros, et tout s’est arrêté. Ensuite, Sylvinho et Rudi Garcia sont arrivés, et les choses ont changé… Mais je n’ai pas douté, je me suis donné à fond pour revenir encore plus fort. À l’époque, Nabil Fekir a été très présent pour moi. Il habitait pas loin de chez moi et il venait régulièrem­ent me chercher en voiture, vu que je ne pouvais plus conduire. Il m’a beaucoup parlé. Il me disait de patienter, de ne pas brûler les étapes et que tôt ou tard, je reviendrai­s.

Tu avais quel type de relation avec Jean-Michel Aulas? (Rires suivi d’un long silence)… Elle était plutôt bonne, franchemen­t.

Il n’a pas essayé de te retenir? Je ne sais pas, faut lui demander… Petit, j’allais au stade de Gerland avec mon père et mes potes du club du FC Bourgoin-Jallieu dont l’OL était partenaire. Ça a beaucoup joué dans mon amour du foot. En tribunes, les autres gueulaient, mais moi, j’étais silencieux. Je regardais tous les déplacemen­ts des joueurs. J’essayais d’apprendre en les observant. La période avec Benzema et Juninho, c’était incroyable… Donc, évidemment que j’aurais voulu m’imposer là-bas! Mais c’est comme ça… C’est le football. Pour moi, ce n’est pas un échec. J’ai beaucoup appris à l’OL, que ce soit au sein du centre de formation ou avec le groupe pro.

Pourquoi avoir choisi Nice? Parce qu’il y a tout ce qu’il faut pour être heureux ici. Ce club répondait à 100% à mes attentes. C’est un projet sur le long terme. Il faut encore que le groupe mûrisse mais nous sommes sur le bon chemin, nous pouvons gagner des titres. Et puis, Nice est la plus belle ville de France: quand je me rends à l’entraîneme­nt, j’ai l’impression d’être en colonie de vacances tellement c’est beau. Je pense que beaucoup de joueurs nous envient ce cadre de vie.

Pour Kasper Dolberg, on a plutôt l’impression que ce cadre de vie est un enfer depuis son arrivée au club… Il n’a pas été épargné cette année avec les blessures, le Covid, l’appendicit­e, le cambriolag­e de sa maison… Mais il est en train de revenir fort. J’échange souvent avec lui, même si je galère encore un peu en anglais. Avec le langage des signes, on arrive à se comprendre (rires). Je l’ai soutenu quand il a connu ces épreuves et je pense que maintenant que nous sommes alignés ensemble, on peut faire très mal.

Quand le confinemen­t sera levé, tu aimerais faire quoi? Aller au restaurant, profiter de la vie, me poser en terrasse avec des potes. La dolce vita, quoi.

Tu sais ce que tu aurais fait si tu n’étais pas devenu footballeu­r? Je serais peut-être allé à la fac et je serais en télétravai­l à cette heure-ci, ça aurait été la galère. J’aurais bien aimé être un grand entreprene­ur comme Jeff Bezos (PDG d’Amazon, ndlr) ou Jim Ratcliffe (PDG d’Ineos et propriétai­re de l’OGC Nice). Avec ma fortune, j’aurais direct repris un club de foot, et pourquoi pas Nice? Je me serais fait plaisir. (Il s’adresse à l’attaché de presse). Tu aurais été sous mes

• ordres, mon gars.

“Je suis maniaque, j’aime quand tout est carré, assorti. Je réfléchis à quel bois irait avec telle peinture du mur, je calcule tout… Le gros problème de Nice, c’est qu’il n’y a pas encore d’Ikea”

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Du travail à l’Amine.

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