Society (France)

Comment en finir avec le sommeil?

- – MARC BEAUGÉ

Qu’est-ce qu’on est con quand on est bourré! Avec un copain de beuverie, vous avez parié un pichet de rosé que vous pouviez rester éveillé pendant 72 heures, et vous voilà maintenant au pied du mur, victime de maux de tête, de légères hallucinat­ions, de tremblemen­ts et de vertiges. Cela fait 48 heures que vous veillez, et vous sentez que votre corps est en train de vous lâcher: comment tenir cette dernière nuit? La tentation sera grande de se doper au café. Pourquoi pas, mais faites les choses correcteme­nt. Servezvous une tasse de café noir toutes les deux heures, et faites fondre dans le breuvage une belle noisette de margarine. Les oméga-3 contenus dans celle-ci maintiendr­ont votre organisme en éveil. Si cela ne suffit pas, sachez que sur le terrain, les miliaires américains se bourrent depuis cinq ans d’une boisson baptisée Rip It. Riche en caféine et en herbes médicinale­s, celle-ci vous aidera à rester alerte. Une fois hydraté, attaquez-vous à l’environnem­ent, en n’oubliant jamais que plus on a froid, moins on dort. Remplissez donc une bassine d’eau à 10°C et plongez les pieds dedans. Inconforta­ble?

En 1965, un étudiant américain de 17 ans parvint ainsi à enchaîner onze nuits sans sommeil, dans le cadre d’un congrès scientifiq­ue. Arrêtez donc de vous plaindre et maintenez-vous éveillé musculaire­ment. Une série de 20 pompes toutes les heures vous y aidera. Un jogging aussi. Et si vous baillez encore, ne désespérez pas: lors de longues missions de surveillan­ce, les militaires, qui ne manquent décidément pas de ressources, se gavent de modafinil, un psychostim­ulant originelle­ment utilisé dans le traitement de la narcolepsi­e et disponible sur ordonnance ou sur Internet, de façon plus baroque. Son efficacité est redoutable. Ses effets secondaire­s aussi. Mais après tout: n’y a-t-il pas un pichet de rosé en jeu?

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