SANA AMANAT
En février 2015, Amanat était promue “directrice du contenu et du développement de personnages” chez Marvel et devenait, de fait, l’une des personnalités les plus importantes de l’industrie des comic books. La figure de proue du nouveau Marvel, soucieux de créer des nouveaux superhéros représentant davantage la diversité socioculturelle des États-unis. Une stratégie qui a vu Thor changer de sexe et Spider-man se transformer en un Afro-américain d’origine portoricaine, par exemple. Quant au Ms. Marvel de Sana Amanat, il a vite fait son apparition dans la liste des bestsellers du New York Times. Une petite victoire pour la créatrice de Kamala Khan, la super-héroïne dont l’histoire est largement inspirée par son enfance dans le New Jersey. À l’époque, la jeune ado ne trouvait pas tout à fait sa place. Ni dans sa famille, “qui ne la comprenait pas”, ni à l’école. “Le lendemain du 11-Septembre, un enfant m’a tapoté sur l’épaule, racontait-elle lors d’une conférence Ted. Et il m’a dit: ‘Va dire à ton peuple d’arrêter de nous attaquer.’” La seule échappatoire pour la jeune Sana? L’épisode des X-men du samedi matin. “Je dévalais les escaliers pour ne rien rater. Il y avait une femme afro-américaine avec des cheveux blancs, un homme recouvert de poils bleus et un autre en fauteuil roulant. Ils étaient tous très différents et avec eux, je me sentais un peu moins seule.” Depuis, Amanat a fait des rencontres. En mars dernier, elle était invitée à la Maison-blanche par Barack Obama pour le Women’s History Month. On imagine le buzz chez les complotistes américains.