Society (France)

DENZEL WASHINGTON & CASEY AFFLECK

- RECUEILLIS PAR SC ET RM, SAUF INDIQUÉ TOUS PROPOS

les Oscars de la polémique

de base-ball, et la seule scène sur laquelle il se voit jouer est la pelouse de Fenway Park, le stade de la prestigieu­se équipe des Boston Red Sox, où il vend des hot dogs les jours de match, avant de rentrer à la maison par le dernier bus. Parfois, après l’école, il passe derrière le comptoir du Cantab Lounge, le rade austère sans fenêtre dont son père est le gérant, et où viennent se soûler les employés du bureau de poste voisin. Les pieds dans le vide, perchés sur des tabourets beaucoup trop grands pour leur taille, lui et son frère Ben y enchaînent les ginger ale au même rythme que le paternel enquille les bières. À tel point que ce dernier doit finalement s’exiler en cure de désintoxic­ation alors que Casey est encore au collège. En l’attendant, les deux frangins traînent dans les rues de Boston et se bagarrent à chaque occasion, parfois soutenus par leur ami Matt Damon. “J’ai l’impression que mon enfance ressemble à Sa majesté des mouches. Je ne me souviens pas des adultes, je me revois juste vagabonder dans la ville”, racontait récemment Affleck à Variety. Dans cette vie virile, le cinéma arrive par la mère. Pour arrondir les fins de mois, maman Affleck gratte parfois à une amie directrice de casting quelques petits rôles pour ses deux fils. Trop contents de rater l’école pendant un ou deux jours, Ben et Casey s’exécutent. “À la fin de la journée, on avait 20 dollars et notre mère en prenait quinze, c’est tout”, se souvenait il y a quelques semaines le cadet à l’antenne de la radio américaine NPR. C’est finalement au lycée que se produit le tournant, quand Casey rencontre Gerry Speca, le professeur de théâtre qui a déjà fait naître la vocation d’acteur de son frère et Matt Damon. Casey succombe lui aussi, mais pour d’autres raisons: “Ma carrière de joueur de base-ball a déraillé quand la personne qui dirigeait les pièces de théâtre au lycée est venue me proposer de participer à une comédie musicale. Il y avait 19 filles et il fallait un garçon pour jouer le rôle masculin principal. Soit je passais un été à jouer au base-ball, soit je m’enfermais dans un sous-sol et je répétais avec 19 filles qui, sans ça, ne m’auraient jamais adressé la parole.” Casey Affleck ne reviendra jamais au base-ball. Une fois son bac en poche, il part de Boston en voiture et parcourt 4 500 kilomètres pour s’installer sous le soleil de Los Angeles.

Arrivé en Californie, le jeune homme retrouve son frère et Matt Damon, qui viennent d’emménager ensemble à Eagle Rock, quartier qui tire son nom de l’énorme rocher en forme d’aigle qui le surplombe. Grâce à l’argent reçu pour des petits rôles, ils louent une maison d’architecte de 200 mètres carrés dont la vue donne sur tout Hollywood. “C’est ici que Ben Affleck et Matt Damon ont écrit le scénario de Will Hunting, qui s’inspire de leurs jeunes années à Boston. Pendant ce temps, Casey se baladait partout dans la maison. Il essayait de filmer un documentai­re sur eux en train d’écrire”, explique David Dellinger, le nouveau propriétai­re des lieux. Ironie de l’histoire: derrière son air dilettante, c’est Casey Affleck qui, des trois, va percer le premier. Alors qu’il a jusqu’ici foiré toutes ses (rares) tentatives d’intégrer des sitcoms de second rang, il est recruté par Gus Van Sant pour figurer au casting de Prête à tout, dans lequel il donne la réplique à Nicole Kidman et Matt Dillon. “J’avais 17 ans et à cette époque, Ben n’avait pas encore eu de grands rôles, se souviendra-t-il. Je lui présentais des gens comme Matt Dillon, ça l’impression­nait. Quand vous êtes le petit frère, ce n’est pas courant de vivre des choses qui rendent votre grand frère envieux.” Sauf que Casey Affleck ne transforme pas l’essai. Semble-t-il volontaire­ment. Après le tournage de Prête à tout, qui se déroule à Toronto, il décide de ne pas revenir à Los Angeles. “Il entretient une vraie relation amour/haine avec Hollywood, commente Dany Wolf, le producteur de Gus Van Sant. Il aime les films, mais il a toujours eu une défiance à l’égard de l’industrie et de son fonctionne­ment. Il n’aime pas qu’on le mette en boîte, il n’aime pas qu’un agent lui dise quoi faire.” Quand Prête à tout sort en salle, en 1995, Casey Affleck est à New York, sur les bancs de la prestigieu­se Columbia University, où il vient d’entamer un master de physique. Il loge alors chez sa grand-mère, dans un appartemen­t plein à craquer de livres. Il dévore Les Sirènes de Titan de Kurt Vonnegut, Le Grand Passage de Cormac Mccarthy, ainsi que les oeuvres de Franz-anton Mesmer, un médecin du xviiie siècle dont les travaux avant-gardistes sur le magnétisme lui valurent d’être rejeté par la communauté scientifiq­ue de l’époque. Cela ne veut pas dire pour autant que le jeune Affleck se sent à l’aise dans ce monde universita­ire. En vrai, c’est comme si Casey n’était nulle part chez lui. Dans une interview qu’il donne alors au journal des étudiants de la Yale University, il fusille à la fois les manières d’hollywood –“Ce qui compte pour les studios, c’est si les films dans lesquels ont joué les acteurs ont fait de l’argent ou pas. C’est la seule chose à laquelle ils s’intéressen­t”– et les étudiants qu’il côtoie –“Ils disent: ‘Je suis dans telle université et je vais avoir tel diplôme’ et se contentent de prendre quelques notes en cours, de fumer des bangs et de s’émouvoir d’aller dans une fichue fraternité Delta-putain-de-machin.” Casey ne sait pas ce qu’il veut.

Hollywood? “Une décharge”

En 2001, Ben Affleck est consacré champion toutes catégories confondues du box-office grâce aux explosions bruyantes du film Pearl Harbor. Un brouhaha qui tranche avec le cheminemen­t de son petit frère. Après avoir remisé au placard sa blouse blanche d’étudiant laborantin, Casey Affleck a pris la décision de s’essayer encore une fois à une carrière de comédien. Mais pour l’instant, celle-ci est balbutiant­e. À son palmarès, un personnage à nuque longue dans la franchise American Pie, un numéro d’amoureux aux yeux écarquillé­s aux côtés de Heather Graham dans Committed et d’autres sorties dans des machins oubliés comme Mais qui a tué Mona? ou Attention Shoppers. Après qu’on lui a encore proposé “un scénario qui ressemble à Souviens-toi l’été dernier”, le comédien menace même de tout envoyer bouler. Alors, pourquoi diable ne s’exécute-til pas? Par pur intérêt financier, dit-il. Grâce à Hollywood, qu’il compare à “une décharge”, Casey Affleck peut se payer le loyer de l’appartemen­t aux hautes fenêtres du sud de Manhattan dans lequel il vit désormais. Une jolie piaule dont le voisin de palier n’est autre que Gus Van Sant. C’est

“Je ne suis même pas sûr qu’il aime vraiment jouer dans des films. La preuve est que d’habitude, il ne les regarde même pas” Morgan J. Freeman, qui l’a dirigé dans Desert Blue

précisémen­t là, un soir où Ben Affleck et Matt Damon sont de passage en ville, que Casey dégaine enfin son nouveau projet. L’histoire de “deux types perdus dans le désert”, rien de plus. Cela semble encore farfelu, mais pour une fois, l’idée aboutira. Le film s’appelle Gerry, est co-écrit par Gus Van Sant, Matt Damon et Casey Affleck, réalisé par le premier et joué par les deux autres. Le budget, comme l’équipe, est riquiqui. C’est un vrai film indépendan­t, où celui qui échafaude la trame narrative transbahut­e aussi le matériel, et Casey Affleck aime ça. “C’était dur, mais Casey pouvait s’exprimer parfaiteme­nt comme il le souhaitait, sans le bullshit d’un studio, dit Dany Wolf, qui a produit le long-métrage. Je crois que ça lui a donné de l’allant, ça l’a inspiré.” Sorti en 2002, Gerry rapporte peu financière­ment mais illumine Affleck: il a enfin fait l’expérience personnell­e que le cinéma peut être autre chose qu’un boulot de “cachetonne­ur” à la petite semaine, ce qu’il confirme à nouveau en tournant dans Lonesome Jim, de Steve Buscemi. En deux coups, le jeune homme s’est trouvé un horizon. Il ne sera pas l’un de ces fameux Gerry, ces types qui, dans le jargon bostonien, manient avec brio l’art de tout faire foirer, leur carrière comme leur vie. Loin de la Californie, loin de la Nouvelle-angleterre, le réalisateu­r Andrew Dominik tombe un soir chez lui, en Australie, sur Gerry, qui passe à la télévision. Épiphanie. “Casey était Bob, c’était mon Bob”, marque-t-il encore aujourd’hui avec le même enthousias­me qu’à l’époque. Bob? Robert Ford, le personnage que vient de créer Dominik pour son deuxième film, L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. “Il avait cette mine anxieuse, terribleme­nt naturelle, qui m’a tout de suite frappé, poursuit le réalisateu­r. Et puis, comme Robert Ford, il paraissait avoir vécu dans l’ombre des autres pendant longtemps, comme si on n’avait jamais fait attention à lui.” Sur le plateau, le comédien, qui endosse là pour la première fois le costume d’un personnage principal dans un film d’envergure, donne la réplique à Brad Pitt, qui joue Jesse James. Selon les termes du scénario, le premier, l’esprit jaloux et roublard, s’acoquine avec le second et finit par l’abattre. Pour donner du relief à son personnage, Casey Affleck raconte s’imaginer en chacal, comme Robert de Niro s’était comparé à un crabe pour incarner le Travis Bickle de Taxi Driver. Devant et derrière la caméra, partout, Affleck s’affiche donc en charognard pour de faux. “Il furetait et rôdait, on aurait dit qu’il cherchait une carcasse”, se souvient Andrew Dominik. Aussi, l’acteur aiguise le style qui est le sien aujourd’hui: il est ce type aux airs de jeune homme qui paraît traverser le temps les poings serrés, tendu par des silences forts comme

“Casey aurait pu jouer dans des Marvel. Mais cela aurait été une condamnati­on à mort. Pour lui, les portes d’hollywood ne sont pas des portes. Il a refusé beaucoup de choses parce que ça ne lui convenait pas” Andrew Dominik, réalisateu­r

des cris et des regards bleu clair qui charment même les plus durs à cuire. L’académie des Oscars ne s’y trompe pas, et l’intègre à la liste des prétendant­s à la statuette de meilleur second rôle en 2008. C’est le temps des promesses. À Hollywood, il se murmure que Casey Affleck est un espoir sur lequel il faudra compter dans l’avenir. “On me disait que les choses allaient changer, que tout un tas de portes allaient s’ouvrir, confiait récemment Casey Affleck. Mais en vrai, il ne s’est rien passé.” De fait, dans la foulée de L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, alors que l’on s’attend à ce que l’acteur empile les projets à grande échelle, son curriculum vitae se remplit au comptegout­tes. Tout juste le voit-on dans un film réalisé par son frère, Gone Baby Gone, ou encore dans The Killer Inside Me. Mais la question habituelle revient au galop: ne s’est-il rien passé parce que les portes d’hollywood ne se sont pas ouvertes, ou est-ce Casey Affleck qui est sciemment resté sur le palier? Deuxième option, semble-t-il. “Casey aurait pu jouer dans des Marvel, il aurait pu devenir un super-héros, explique Andrew Dominik. Mais pour lui, cela aurait été une condamnati­on à mort. Hollywood veut faire des films qui rapportent de l’argent, mais lui veut travailler avec des gens qu’il estime et qui l’estiment. Pour lui, les portes d’hollywood ne sont pas des portes. Il a refusé beaucoup de choses parce que ça ne lui convenait pas.” Matt Damon racontera un jour que son vieux copain pouvait, à l’époque, l’appeler pour lui demander son avis à propos d’une propositio­n de rôle, et s’appliquer systématiq­uement à prendre la direction opposée lorsqu’il lui conseillai­t d’accepter.

“Casey n’aime pas s’expliquer”

C’est une question d’exigence, bien sûr. Une affaire d’emploi du temps, aussi. Lorsque Hollywood vient toquer à sa porte, Casey Affleck est, en réalité, déjà embarqué depuis quelque temps dans un projet qui lui prend toute sa vie. Caméra au poing, le comédien s’est mué en réalisateu­r et s’occupe en filmant quotidienn­ement les déambulati­ons erratiques de son beau-frère, Joaquin Phoenix, devenu l’ombre de luimême. Sacrée métamorpho­se: fagoté comme un poivrot en phase terminale, barbe hirsute et bedaine dégoulinan­te, l’acteur de Walk the Line vient d’annoncer avoir mis un terme à sa carrière d’acteur pour se lancer dans le rap. Une nouvelle déclinaiso­n du Capitaine Fracasse, beuglante, vomissante et suante, trouvant son plaisir dans une fuite en avant dantesque pleine de drogues, de filles et de bagarres. Une farce, surtout: il s’agit là d’un faux documentai­re monté de toutes pièces par Casey Affleck afin, dit-il, de mettre en exergue la façon dont l’image d’une personnali­té publique peut se désintégre­r en un rien de temps. “Pour lui, ce projet comptait beaucoup plus que faire n’importe quel film. C’était un challenge créatif, mais aussi engagé. Casey voulait régler ses comptes avec Hollywood”, note le producteur Dany Wolf. Avec I’m Still Here, Casey Affleck cherche à fusiller pour de bon le culte de l’ambition et la quête de la célébrité qu’il exècre et moque depuis si longtemps, lui qui n’a jamais supporté ces photograph­es qui noyaient sous leurs flashs son frère Ben et sa fiancée d’alors, la chanteuse Jennifer Lopez. Tout au long de sa carrière, l’acteur s’est également plu à nourrir les journalist­es qui l’interviewa­ient à propos de sa vie loin des plateaux de quelques mensonges grotesques. Ce qui explique pourquoi des revues se sont déjà retrouvées à présenter le comédien comme un “étudiant spécialisé en eugénisme”. “Au festival de Venise, je me rappelle que les photograph­es avaient pesté contre Brad Pitt parce qu’il s’était présenté devant eux en lunettes de soleil. Casey, lui, avait pris un malin plaisir à mettre les mêmes lunettes quand était venu son tour. Il adorait se jouer de tout ça”, note Andrew Dominik. Lorsque I’m Still Here sort en 2010, Casey Affleck le présente comme “une performanc­e”. Sans doute s’attend-il à quelques moues dubitative­s. Mais à aucun moment il ne semble avoir anticipé la levée de boucliers qu’engendre le film. Confronté au mauvais goût face caméra de Joaquin Phoenix, le milieu du cinéma crie au scandale. Le grand critique américain Roger Ebert bombarde: “C’est un triste et douloureux documentai­re qui ne sert pas à grand-chose à part planter un clou dans la planche d’un cercueil.” Un documentai­re, donc, et pas une blague. Personne ne semble avoir compris la démarche, et il faut dire que ni Casey Affleck ni Joaquin Phoenix n’ont cherché à lever le voile sur leurs intentions, cultivant même à l’extrême l’imposture, le second s’affichant plus beurré que jamais pendant la promotion du film. À l’occasion de la présentati­on du film à la Mostra de Venise, le silence interloqué qui paralyse la salle à la fin de la projection est perturbé d’un coup par l’écho de deux rires gras: ceux de Casey Affleck et Joaquin Phoenix. “Ils étaient dans leur monde, note Nicole Acacio, la productric­e du faux docu. Casey a poussé le truc à fond et je crois que Joaquin a fini par ne plus savoir s’il jouait un rôle. Les spectateur­s se sont sentis piégés et ils n’ont pas apprécié. Le problème, c’est que Casey n’aime pas s’expliquer, il dit que c’est aux gens de trouver la solution.” Finalement, il faudra l’interventi­on en bout de course de Matt Damon et Ben Affleck pour le convaincre de révéler le pot aux roses et éviter ainsi l’échafaud populaire. Casey se défend publiqueme­nt d’avoir cherché à tromper son monde. Las, le mal est fait. Les gens d’hollywood ont l’impression d’avoir été les dindons d’une farce et pour le coup, les portes se ferment vraiment. “Casey a fait ce qu’il voulait faire avec son meilleur ami. C’est quelque chose d’intelligen­t, de créatif, auquel personne d’autre n’aurait pensé. C’est lui, conclura Ben Affleck quelques années plus tard. Mais il l’a clairement fait au détriment de sa carrière.” Ce que l’on appelle un Gerry.

Harcèlemen­t sexuel

Depuis le crash de I’m Still Here et jusqu’à la sortie récente de Manchester by the Sea, on pouvait compter les apparition­s de Casey Affleck au cinéma sur les doigts des deux mains. Quelques belles percées, comme dans Les Brasiers de la colère ou Les Amants du Texas en 2013, rien de plus. “Je n’ai pas arrêté de frapper aux portes, mais rien ne s’est ouvert. J’ai 41 ans et cela fait des années que je frappe”, lançait l’acteur l’année dernière, la frustratio­n picotant le bout de sa langue. Pour rebondir et se défaire

“J’ai l’impression que mon enfance ressemble à Sa majesté des mouches. Je ne me souviens pas des adultes, je me revois juste vagabonder dans la ville” Casey Affleck

de ce costume de brebis galeuse, le comédien a pu s’en remettre, comme toujours, aux bons offices de l’amitié. Matt Damon devait en premier lieu tenir le rôle principal de Manchester by the Sea. Il a refourgué le plan à son vieil acolyte de Boston. Joli flair, vu le film et la performanc­e que l’acteur y livre. Enfin sacré –et pour un film tel qu’il les aime, pas un de ces blockbuste­rs qu’il méprise–, Casey Affleck triomphe. La fable de la revanche du maverick dans toute sa splendeur. Sauf que l’histoire ne semble pas terminée. Tandis que l’on applaudiss­ait Manchester by the Sea partout dans le monde, quelques casseroles sont remontées à la surface. En 2010, l’une des productric­es de I’m Still Here ainsi que sa directrice de la photo avaient porté plainte contre le comédien pour harcèlemen­t sexuel. Déposé devant la cour supérieure de Californie, le dossier rapporte notamment qu’“à plusieurs reprises, Affleck a qualifié les femmes de ‘vaches’, a commenté ses exploits sexuels et ceux d’autres célébrités auxquels il aurait assisté”, ou encore qu’il “a essayé de convaincre la plaignante (Amanda White, la productric­e, ndlr) de rester dans une chambre d’hôtel avec lui. Quand elle a résisté, il l’a attrapée par le bras d’une manière hostile afin de l’intimider”. Depuis, l’affaire a discrèteme­nt été réglée à l’amiable –comprendre moyennant compensati­on financière– entre les différente­s parties, et les plaignante­s n’ont plus le droit de s’exprimer à son sujet. Sans surprise, les amis de Casey le soutiennen­t. “Ce sont des conneries, lance ainsi Andrew Dominik. Je connais les dessous de ce truc, c’est vraiment n’importe quoi. C’est sorti dans les médias à cause de boîtes de production qui ont des films qui concourent contre Manchester by the Sea aux Oscars. C’est une attaque. Je le sais, c’est comme ça que les Oscars fonctionne­nt.” Vrai ou fausse, cette histoire jouera peut-être un rôle quand viendra l’heure de remettre la statuette ultime. Ce qui est certain en revanche, c’est que le 26 février prochain, en attendant le verdict, Casey Affleck sera assis à l’une de ces tables rondes couvertes d’une nappe blanche qui constituen­t l’assemblée. Les gens seront assis tout autour de lui. Ils seront tout près, aussi. Et qu’il gagne ou pas, que cela lui plaise ou non, ils le regarderon­t sans doute. Comme cet inconnu à Sundance.

Quand son premier film, Prête à tout, sort en salle, Casey Affleck est à New York, sur les bancs de l’université, où il vient d’entamer un master de physique. Il loge alors chez sa grand-mère, dans un appartemen­t plein à craquer de livres

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 ??  ?? Les frangins en 1999 à Las Vegas, en VIP à un match de Mike Tyson.
Les frangins en 1999 à Las Vegas, en VIP à un match de Mike Tyson.
 ??  ?? Avec Joaquin Phoenix et Alison Folland dans Prête à tout.
Avec Joaquin Phoenix et Alison Folland dans Prête à tout.

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