Stop aux vide-greniers
Bientôt le printemps! Mais ne vous réjouissez pas trop vite ; ils vous attendent, avec leurs pichets Ricard et leurs terrifiantes piles de vêtements pour enfant, prêts à défigurer vos premiers dimanches sans parka d’un sourire de la mort taillé à l’ongle sale. Eux, ce sont évidemment les vide-greniers –à qui on préférera le terme de “brocantes”, par respect pour les greniers. Outre le fait de l’arracher à un mutisme dominical bien mérité, la brocante assure à l’honnête homme une aventure dont il est le perdant: un lever aux aurores pour aller faire semblant de négocier un clone du salon de ses parents (qu’il aura pourtant mis des années à oublier), des minutes de vie perdues derrière des poussettes à l’arrêt et un retour au domicile avec un vase qu’il regrettera aussi vite qu’un quart d’heure sur l’onglet “teen” de Pornhub.
Car enfin, si ces gens-là n’en veulent plus, n’est-ce pas déjà une preuve suffisante? Que sont les vide-greniers sinon le grand déballage d’une intimité que des siècles de murs opaques ont pourtant fait de leur mieux pour endiguer? Et sincèrement, n’est-ce pas à toi de me payer pour te débarrasser de ces saloperies?
Jeteurs, jeteuses, unissons-nous et, ensemble, rangeons les vide-greniers sur les étagères de l’histoire.
Françaises, Français, ensemble, adressons un adieu républicain à ces enfants du roi.