Markus, 50 ans, né à Douala (Cameroun) Jardinier
“Au Cameroun, dans les années 70, je n’ai aucune idée de ce que c’est que la France ou l’europe, j’en entends parler, mais en gros c’est l’inconnu. Je sais juste que c’est l’ancienne colonie, que c’est un pays trop civilisé, avancé, on dit ça. Je suis arrivé en France pour la première fois à 44 ans, je me suis marié avec une Camerounaise que je connaissais depuis longtemps et qui vivait déjà en France. Mais tu sais, comme le chante chez nous un musicien qui s’appelle Douleur, en patois, la vie, elle est la même partout… La France ça ne m’impressionne pas. Il y a les paysages qui changent, l’architecture, le climat, bon, mais la vie courante, elle est pareille. Ceux qui sont au pays, ils se font des idées, et puis quand ils arrivent, ils comprennent que c’est le contraire de ce qu’ils imaginaient. Venir en France, je n’ai pas hésité, c’était le moment pour moi, c’est tout. Même si on a des cultures différentes, qu’on soit tous ensemble, c’est ça la communauté, et c’est aussi ça qui fait la force de l’union européenne par exemple: chacun a sa culture mais on cohabite ensemble. Il y a beaucoup de mets français dont je ne connaissais même pas le nom et qui sont super, je les découvre quand je vais travailler chez les gens et qu’ils nous invitent à manger. Quand je les mange, je suis au top niveau. Aussi, j’ai toujours écouté la musique française, Claude François et surtout Johnny Hallyday, quand j’étais très jeune au Cameroun. Les deux là, j’aimais trop, et jusqu’à aujourd’hui parce qu’il y a des morceaux qui ne meurent pas.”