Comment boire son urine en toute sécurité?
Cela fait plusieurs heures que vous marchez dans le désert du Kalahari, la gorge sèche, le dos lesté d’un lourd sac à dos, les pieds endoloris par cette paire de baskets un peu trop serrées, et vous commencez sérieusement à vous poser des questions. Était-ce une bonne idée de se lancer dans cette randonnée seul(e) et sur un coup de tête? N’y avait-il pas mieux à faire par 50 degrés à l’ombre? Et puis, personne n’a un truc à boire!? Après quelques secondes d’un silence assourdissant, une nouvelle question vous vient à l’esprit: bordel, que faire pour ne pas mourir de déshydratation dans les heures qui viennent? Boire son urine, bien sûr! Mais comment s’y prendre? Avant toute chose, sachez vers quoi vous vous aventurez. Liquide organique sécrété par les reins par filtration du sang, l’urine contient principalement de l’eau (95%) et de l’urée (2%) issue de la dégradation des protéines de l’organisme. On y trouve également des sels minéraux, des acides aminés, des enzymes, des vitamines, de l’acide urique, de l’allantoïne, de la DHEA et d’autres protéines de petite taille. Vous avez toujours soif? Si vous ne souffrez pas d’infection urinaire, foncez! Pour bien faire les choses et limiter le risque de contamination par d’éventuelles bactéries, éliminez les premières gouttes, car celles-ci contiennent des microorganismes commensaux. Une fois votre besoin fait et votre verre rempli, régalez-vous sans tarder. En effet, l’urine se conserve très mal et perd sa stérilité en moins d’une demi-heure, devenant alors une véritable culture à bactéries. Alors, vous aimez le goût? La bonne nouvelle est qu’un être humain produit en moyenne 1,5 à deux litres d’urine au cours de cinq à six mictions quotidiennes. La mauvaise est que, si vous ne buvez rien d’autre, votre pipi deviendra au fil des heures de plus en plus concentré en déchets et sels minéraux. Au bout de trois jours, il pourrait même être complètement toxique et provoquer votre propre empoisonnement puis, inéluctablement, votre mort. Ce qui serait un coup dur pour vous. Mais aussi pour les Indiens, qui surnomment l’urine “le nectar de l’immortalité”. –