Society (France)

Armando Pereira

- PAR ALEXANDRE PEDRO

Il a été chargé par Patrick Drahi de redresser SFR, dont les mauvais résultats ont fait chuter de moitié le cours de l’action du groupe Altice. Mais qui est cet homme de l’ombre si redouté?

Il vient d’être chargé par Patrick Drahi de redresser SFR, dont les mauvais résultats ont fait chuter de moitié le cours de l’action Altice, la holding à laquelle appartient l’entreprise. Mais bien plus qu’un nouveau directeur des opérations, Armando Pereira est avant tout l’associé historique, l’ami et l’homme de confiance du magnat des networks. Un personnage dont on dit généraleme­nt une chose: qu’il est aussi discret que redouté. Alors?

“Sivous savez additionne­r, multiplier et pas trop diviser, vous savez faire du business!” C’est bien connu, Patrick Drahi aime les maths. Mais depuis le 3 novembre et la publicatio­n de résultats trimestrie­ls de SFR jugés décevants, il semble avoir perdu sa calculette. Altice, la maison mère du magnat des télécommun­ications, a perdu la moitié de sa valeur boursière. Comme si les fonds de pension et les investisse­urs commençaie­nt à douter des fondations d’un empire bâti sur une dette de 51 milliards d’euros, dont quatorze pour SFR, acheté en mars 2014 à la surprise générale. De fait, depuis son passage dans le giron d’altice, le deuxième opérateur français accumule les mésaventur­es –pannes de réseau, service client dégradé, hausse intempesti­ve des tarifs. Alors, comme souvent quand il y a le feu, Patrick Drahi, qui pointe des “problèmes de management” dans son groupe, n’a pas trop réfléchi avant de se décider sur le nom du pompier à appeler. Il s’est tourné vers Armando Pereira. Déjà nommé en juillet dernier directeur opérationn­el de l’activité télécoms du groupe, Pereira a été promu, le 9 novembre, “directeur des opérations” de SFR, tandis qu’alain Weill récupérait le titre de PDG des mains de Michel Combes, invité à faire ses cartons. En coulisses, les rôles sont bien clairs: “Alain sera surtout chargé de parler avec les politiques, les journalist­es, ce qu’armando n’aime pas trop faire. Mais le vrai patron des télécommun­ications, ce sera lui”, renseigne un très proche de Drahi.

Dans la galaxie Altice, dont il détiendrai­t 20%, Armando Pereira occupe une place aussi déterminan­te que méconnue. Il est à la fois l’associé historique –et le seul à pouvoir se permettre de contredire le patron en public– et celui qui applique sur le terrain les réductions de coûts qui sont devenues la marque de fabrique du cost-killer Drahi. Comme Rani Assaf, l’associé longtemps invisible de Xavier Niel, Pereira cultive le goût du secret. L’homme fuit les caméras, les micros et bat froid aux journalist­es. Depuis le début de sa carrière, Pereira a à peine concédé quelques confidence­s sur sa vie à Challenges, en marge d’une inaugurati­on d’un centre d’appels près de Porto, et accordé une courte interview téléphoniq­ue au magazine portugais Sabado, en 2015, lors du rachat par Altice de Portugal Telecom. “Il est si discret que j’ai davantage le souvenir de son visage que du son de sa voix”, en sourit un investisse­ur de la première heure d’altice. La première fois que les salariés de SFR l’ont vu, c’était en 2014. L’encre de la signature pour le rachat n’était pas encore tout à fait sèche qu’il débarquait au siège de Saint-denis sans titre officiel, mais avec une dizaine de dévoués, pour une réunion lors de laquelle il zappa les présentati­ons. “Il s’est assis sur une chaise derrière Patrick Drahi, resitue Sana Iffach, ancienne déléguée CFE-CGC. Personne ne savait qui il était. Nous pensions tous que c’était son chauffeur.” Délégué CGT, Mathieu Claudé a, lui, découvert le personnage lors d’un comité central d’entreprise (CCE). “Il était présenté comme cofondateu­r d’altice mais il n’apparaissa­it nulle part dans l’organigram­me. Quand nous l’avons vu débarquer et prendre toutes les décisions, ça nous a un peu intrigués.” Dans un communiqué adressé à L’AFP, le CCE juge alors “inadmissib­le pour la gouvernanc­e d’un groupe tel que le nôtre qu’un de ses actionnair­es puisse intervenir sans mandat clair et sans aucune responsabi­lité juridique”. Même si Armando Pereira n’apparaît plus en sous-marin aujourd’hui, décrocher quelques commentair­es à son sujet auprès d’anciens de SFR ou Numericabl­e tient toujours de la chasse aux fantômes: “Je ne le connais pas”, “Je n’ai pas eu affaire à lui”, “Je l’ai juste croisé”, ou encore “Je ne connais pas bien Monsieur Pereira et pense donc ne pas être la bonne personne pour parler de lui”.

Piscine, VTT et hélicoptèr­e

Pour trouver des personnes qui situent “Monsieur Pereira”, mieux vaut arpenter les routes sinueuses du Minho, dans la campagne de Braga, au Portugal. Guilhofrei –où Armando Pereira a vu le jour en mars 1952– est un village perché au-dessus du barrage d’ernal. Enveloppé dans la brume, il rappelle ce hameau sans nom où Manoel de Oliveira emmenait Marcello Mastroiann­i dans Voyage au début du monde, dernier film de l’acteur. Un Portugal archétypal. Et un Portugal que l’on quitte, aussi. “Depuis les années 60, il y a eu beaucoup d’émigration pour la France ou la Suisse”, renseigne Manuel, la soixantain­e bien entamée. Manuel a personnell­ement connu l’exil en région parisienne. Mais il en est revenu, contrairem­ent à son cousin éloigné. “Armando a eu de la chance, c’est sûr, pour avoir une telle réussite, mais il a travaillé et rencontré les bonnes personnes”, raconte le retraité. Ce n’est pas peu dire: au dernières nouvelles, l’enfant de Guilhofrei pointait à la 131e place du classement Challenges des personnali­tés les plus riches de France en 2016, avec une fortune estimée à 560 millions d’euros. Cette réussite, à Guilhofrei, s’affiche en azulejos. Depuis la rue, on peut apercevoir l’entrée de la villa personnell­e de Pereira, “La quinta das casas novas”, quinze hectares équipés d’un terrain de tennis, d’une piste de karting, de plusieurs piscines et, depuis 2014, d’un héliport où le maître des lieux pose son hélicoptèr­e quand il revient au pays. Malgré les signes extérieurs de richesse, le millionnai­re serait pourtant d’un naturel abordable, se déplaçant le plus souvent en VTT et se mêlant à la population locale pour fêter tous les 25 juin saint Jacques, le protecteur du village. “Il est très simple et parle avec tout le monde”, jure Maria, la gérante de la supérette-restaurant où le couple Pereira déjeune à l’occasion. L’homme sait aussi se montrer généreux. Il a fait édifier une chapelle qui sert pour l’office du dimanche, a fait reconstrui­re la place du village, a payé de sa poche un terrain de foot avec gazon synthétiqu­e dernière génération. Son projet de complexe hôtelier avec terrain de golf peine lui, en revanche, à voir le jour. La rumeur dit que certaines familles rechignent à lui vendre leurs terrains. “Il y a de la jalousie, avance une habitante qui connaît bien les Pereira. Pour certains, il est resté l’enfant d’une famille bien plus pauvre que la leur. Ces personnes le voient comme un pauvre qui a réussi.” Maria revoit encore le millionnai­re enfant, marcher pieds nus dans les rues du village. “Il partait faire le service dans une famille aisée du village. Les patrons mangeaient à table, et lui sur une petite table basse, presque par terre.” Chez les Pereira, le dénuement est l’ordinaire. On se douche dans la rivière et on vit aux chandelles. Le père parti au Brésil, c’est la mère qui élève, seule, les enfants, avant de se remarier avec un veuf déjà père de dix enfants. Dans ces conditions, les études sont un luxe. Armando quitte l’école à 11 ans pour travailler sur les marchés. En 1966, il vient grossir le groupe des gens du salto, ce saut dans l’inconnu à pied et en clandestin que font tant de Portugais vers la France, en quête d’une vie meilleure. Seul et même pas muni d’une valise en carton, il débarque en région parisienne avec quelques sous en poche et deux tricots de peau sur lui. La suite est à l’image du personnage: quelques bribes biographiq­ues et pas mal de blancs. Il aurait connu pendant quelques mois le bidonville de Courbevoie, travaillé dans une fabrique de traverses de chemin de fer, dont il aurait été remercié pour avoir cueilli des noix dans le jardin du patron. Le jeune homme part ensuite rejoindre un cousin à Nancy. Là-bas, il épouse une Lorraine et trouve sa vocation comme installate­ur téléphoniq­ue.

“Il est si discret que j’ai davantage le souvenir de son visage que du son de sa voix” un investisse­ur de la première heure d’altice

Ambitieux et travailleu­r, Armando Pereira perfection­ne son français en cours du soir et monte les échelons dans l’entreprise de BTP Spie Batignolle­s. À 24 ans, il dirige 1 500 personnes. En 1985, le Portugais effectue un deuxième salto. Il crée sa propre société d’installati­on de câble, Sogetrel, basée à Thaon-les-vosges, grâce à un prêt de 300 000 euros. La jeune entreprise devient l’un des principaux sous-traitants de France Télécom. Et surtout, travaille aussi entre 1993 et 1998 pour Sud Câble Services, un petit câblo-opérateur lancé à Cavaillon par un certain Patrick Drahi avec un prêt étudiant de 50 000 francs.

Rencontre au drugstore

Le futur magnat des télécoms a expliqué un jour pourquoi un polytechni­cien comme lui avait choisi de jeter son dévolu sur le câble, une activité à laquelle pas grand monde ne croyait alors en France. “Je voulais devenir milliardai­re. J’ai regardé le top 100 des fortunes américaine­s et j’ai remarqué qu’il y en avait dix dans le câble. J’ai décidé de me lancer là-dedans.” Au début des années 90, le secteur est morcelé entre une myriade de petits opérateurs, mais Patrick Drahi a une vision, qu’il partage avec Armando Pereira dès leur première rencontre, un petit déjeuner pris en 1993 au Drugstore des Champs-élysées. “Les deux croyaient à la concentrat­ion des acteurs”, plante un de leurs proches collaborat­eurs. Ce petit déjeuner est un coup de foudre profession­nel et amical. Le fils de prof et l’immigré ne partent pas exactement du même niveau, mais tous deux se voient comme des flibustier­s à l’assaut de l’establishm­ent. Six ans plus tard, Pereira vend Sogetrel et encaisse au passage 31,5 millions d’euros. Entre-temps, Drahi a mis aussi quelques millions de côté. “Nous ne voulions pas nous arrêter là. Nous avions de l’argent, mais ce n’était pas pour ça que nous allions nous reposer à l’ombre des palmiers”, résumera Pereira à Challenges. Avec Bruno Moineville en troisième homme, ils fondent en 2001 Altice, un fonds d’investisse­ment qui rachète des actifs dans le câble. Car Drahi n’a ni l’âme ni la patience d’un créateur d’entreprise. “Dans les réseaux télécoms fixes, l’investisse­ment le plus important est celui qui consiste à ouvrir des trottoirs et à tirer des câbles, explique-t-il dans le documentai­re La Guerre des télécoms. Et ça prend des années. Moi, cet argent, je ne l’avais pas et j’étais bien obligé de m’associer.” Le 24 décembre 2002, Altice s’offre Est Vidéocommu­nication, un modeste câbloopéra­teur alsacien. Puis, entre 2005 et 2007, la holding rachète un à un les autres acteurs majeurs de son marché. France Télécom Câble, TDF Câble, NC Numericabl­e, NOOSUPC France Completel. Une fièvre acheteuse financée par l’endettemen­t, qui vaut à Patrick Drahi le surnom de “prince du LBO” (leveraged buy-out), soit l’acquisitio­n par emprunt. Drahi et Pereira se répartisse­nt les rôles. Le premier planifie la stratégie, séduit les investisse­urs ; le second se charge de l’opérationn­el. Mission à lui, donc, de rationalis­er, réduire les coûts et dégager de la marge. Car l’un comme l’autre partagent une obsession commune: la chasse au gaspillage. “La force du duo Drahi-pereira, c’est de faire plus avec moins”, décrit un partenaire de la première heure. Les deux hommes fonctionne­nt sans chauffeur ni assistante. Les réunions sont calées via des invitation­s iphone. “Ils n’ont pas la culture du siège, avec les bureaux luxueux, le service juridique de 3 000 personnes et quatre assistante­s par sous-directeur”, résume un des directeurs. Numericabl­e fonctionne­ra ainsi jusqu’en

2013 sans directeur de la communicat­ion. Les conférence­s de presse sont alors organisées chez un revendeur électroniq­ue de l’avenue de Friedland, à Paris, qui loue son sous-sol à l’entreprise. La connexion internet y est excellente, paraît-il. En 2015, Altice rachète Portugal Telecom (PT). Pereira en devient le PDG. “Peut-être une envie de sa part d’être reconnu dans son pays natal”, croit savoir une journalist­e proche du dossier PT. Première mesure symbolique du nouvel arrivant: troquer les Mercedes de fonction des managers contre des Renault, moins rutilantes et négociées à bon prix. “Il a apporté une culture qui n’existait pas au Portugal. Ici, les entreprise­s donnent des salaires moins élevés aux cadres supérieurs, mais leur accordent des privilèges en nature comme la voiture de fonction.” Un très proche de Patrick Drahi distingue deux Pereira. “En privé, c’est quelqu’un de très amical, avec qui vous avez plaisir à prendre un verre. Mais dans le cadre des affaires, il agit sans états d’âme. Il prend les décisions qui lui semblent justes, vite, sans mettre les formes comme on les entend dans les grandes entreprise­s françaises.” Du côté des syndicats, il faut bien le dire, on a surtout côtoyé le second Pereira. “À côté, même Drahi paraît sympa”, ironise Mathieu Claudé de la CGT, avant de livrer une anecdote digne d’un épisode de The Apprentice: “Un jour, un employé de la sécurité au siège lui demande d’ouvrir son sac. Il refuse: ‘Tu ne sais pas qui je suis?’ Comme nous faisions appel à une nouvelle société de sécurité, le pauvre ne savait pas. Et Pereira lui balance devant tout le monde: ‘Toi, je vais te virer, c’est mon entreprise.’ Le pire, c’est que nous avons appris par la suite qu’il avait effectivem­ent demandé son départ. Ce qui n’a pas eu lieu parce que certaines personnes de la direction ont calmé le jeu.” L’un des anciens cadres de SFR le qualifie tout simplement “d’exécuteur des basses oeuvres de Drahi”. Il se souvient d’une réunion d’arbitrage budgétaire. “Son nom ne figurait nulle part et il a dégagé un directeur opérationn­el en deux temps, trois mouvements.” En un mois, juste après le rachat de SFR, 55 des 70 plus hauts salaires quittent l’entreprise, décrite par Drahi comme “une fille à papa”. Ceux qui restent doivent s’adapter, selon un théorème établi par Pereira: “Nos salariés doivent avoir ce qui leur faut pour travailler, pas plus.” Une source syndicale parle ainsi d’une réduction du nombre de chemises distribuée­s aux vendeurs dans les boutiques. Tandis qu’au siège, le papier vient à manquer dans les imprimante­s, et les stylos aussi. Quand une photocopie­use tombe en panne dans les locaux de Champs-sur-marne, on ressort un modèle des années 90 remisé au sous-sol. Déjà, à Est Vidéo, Pereira avait divisé par trois les coûts de maintenanc­e. Comme le dit un historique: “Armando, c’est le mécano qui connaît la machine.” La méthode vaut aussi pour les fournisseu­rs et prestatair­es. Dans Patrick Drahi, l’ogre des networks, première biographie consacrée au fondateur d’altice signée de la journalist­e du Figaro Elsa Bembaron, l’un de ses fournisseu­rs détaille comment Drahi les classe en trois catégories. “Il y a le tiers dont il ne peut se passer et qu’il paiera. Le tiers suivant, ce sont ceux qui seront payés dans la douleur. Il leur faut avoir les nerfs solides, mais les factures seront honorées. Et le dernier tiers, ce sont ceux qu’il ne paiera pas. Lorsque le dossier sent le vinaigre et que Drahi est acculé, il finit par convoquer le fournisseu­r et accepte de régler immédiatem­ent la moitié des sommes dues.” Lassés des factures impayées, une centaine de prestatair­es membres du Syntex numérique saisissent en 2015 Pierre Pelouzet, le médiateur de la République auprès des entreprise­s. “Cela s’est étonnammen­t bien passé, raconte ce dernier. Tout a été réglé en cinq mois. Le plus compliqué, en réalité, a été de faire venir Sfraltice en médiation.” Mais pas d’armando Pereira dans ce dossier. “Je suis désolé, mais nous n’avons jamais eu affaire à lui, s’excuse le médiateur. Nous savions de réputation qu’il était le monsieur ‘coupeur de coûts’, mais il n’est pas apparu dans le processus.” Pourtant, personne ne va contester –même en interne– que le Franco-portugais est en charge de négocier –dur– avec les fournisseu­rs. “Il a été sous-traitant lui-même, il connaît les prix. Il sait là où on peut gagner et gratter”, confirme-t-on du côté d’altice. Dans les faits, Pereira n’hésite jamais à demander des rabais allant de 30 à 40% pour ceux qui souhaitent être payés. Si la méthode passait relativeme­nt inaperçue chez Numericabl­e, dans un groupe dix fois supérieur comme SFR, elle fait grincer des dents. Il est notamment reproché à Pereira de solliciter en priorité les fournisseu­rs avec lesquels il a l’habitude de fonctionne­r, et pas toujours au profit de la qualité. “Sur la partie fixe, nous avions des prestatair­es que nous avions formés et qui étaient corrects pour les interventi­ons. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, avance Mathieu Claudé. Pereira a racheté des prestatair­es pour les internalis­er, mais nous voyons que c’est du grand n’importe quoi. Souvent, le technicien ne vient pas. Nous en appelons un second, il ne vient pas, et le troisième se décide à venir mais va mal faire son travail. Il ne faut pas s’étonner que nous perdions des clients.” Récemment, la CFDT a aussi déploré par l’intermédia­ire de son délégué, Xavier Courtillat, le peu de considérat­ion apportée par SFR à ses clients. “Ils veulent pouvoir téléphoner en local, voir des programmes télévisés sans avoir des brouillage­s, surfer sur Internet avec un bon débit. Évidemment que nous nous occupons mal d’eux quand ces services de base ne sont pas rendus.”

“Son nom ne figurait nulle part et pourtant, il a dégagé dès la première réunion un directeur opérationn­el en deux temps, trois mouvements” un ancien cadre de chez SFR

Besoin de reconnaiss­ance?

Pour la première fois depuis le début de l’aventure, les méthodes drahistiqu­es et leur applicatio­n par Armando Pereira montrent peut-être leurs limites. En particulie­r au niveau commercial, pas vraiment la spécialité de la maison. Altice a accumulé 50 milliards d’euros de dettes et les marchés financiers commencent à s’en inquiéter. Entre la promesse de “fibrer” 100% de son réseau français (une mission confiée à Pereira) et sa politique d’achat de contenus (droits de la Premier League), les recettes et les économies effectuées peinent également à rassurer les investisse­urs. Sans parler d’un plan social en préparatio­n, qui prévoit le départ de 5 000 personnes. Alors que certains oracles commencent à prédire la chute de l’empire Drahi, ses proches cherchent à relativise­r. “Il n’existe aucune raison objective que l’action dévisse de 33% en deux jours, observe l’un d’entre eux. Selon les derniers chiffres fournis, une baisse de 3% aurait été compréhens­ible. Mais il suffit que deux ou trois gros fonds de pension vendent pour que les hedge funds se réveillent, parient à la baisse et on obtient une surréactio­n des marchés. D’ailleurs, Patrick a envoyé un signe fort en rachetant lui-même ces 33%.” En attendant, Armando Pereira se retrouve pour la première fois sous le feu des projecteur­s. “Sa nomination, c’est un message envoyé aux investisse­urs pour dire que les fondateurs d’altice reprennent SFR en main, croit savoir Elsa Bembaron. Mais c’est peut-être aussi un besoin de reconnaiss­ance. Il n’a pas envie de rester indéfinime­nt l’associé de l’ombre.” D’ailleurs, sa fille Gaëlle l’a convaincu de rédiger son autobiogra­phie. Faillite de l’éditeur? Mauvais timing? Notoriété trop faible de l’auteur? Toujours est-il que le manuscrit est achevé mais est indiqué comme “actuelleme­nt indisponib­le” sur Amazon. Au moins, il a déjà un titre:

nus.• Le Milliardai­re aux pieds

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