Society (France)

Tana Mccoy

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60 ans

Conseillèr­e municipale de Compton

Élue du premier district de la ville, qui s’étend entre Avalon Avenue et Central Avenue. Elle a participé à la remise des “clés de la ville de Compton” à Kendrick Lamar, en 2016. “La dernière fois que l’on a voulu honorer le rap à Compton, les choses ont tourné au vinaigre. C’était il y a 30 ans et en tant que secrétaire principale du conseil municipal de Compton, j’avais organisé un concert du groupe NWA sur le campus du Compton College. Avant que les garçons ne montent sur scène, je leur avais dit une seule chose: ‘Je vous demande simplement de ne pas jouer votre titre Fuck the Police’. Et, bien sûr, c’est le premier morceau qu’ils ont joué. Les hommes en uniforme qui assuraient la sécurité du concert sont devenus fous, ils voulaient passer les menottes à Eazy-e et les autres. Il avait fallu interrompr­e le show. Je tremblais, j’avais peur que cela se transforme en émeute. Avec Kendrick Lamar, les choses sont différente­s. Lui ne monte pas en sauce la culture de la rue. Ses paroles racontent la ville et le monde, tout en impliquant les gens. Et même si parfois, je me dis ‘Oh mon Dieu, ce garçon peut être violent’, je le trouve subtil. La maire de Compton, Aja Brown, est une jeune femme qui n’a même pas 40 ans, elle est au fait de choses et surtout, de ce que ressent la jeunesse de la ville. C’est elle qui a proposé de ‘remettre les clés’ de la ville à Kendrick. On n’a même pas eu besoin d’un vote du conseil municipal. Tout le monde a été d’accord sur le champ. On a besoin de célébrer la jeune génération locale, de lui montrer qu’elle est une actrice importante de la vie d’ici. D’habitude, on se fout un peu des cérémonies de ce genre, pas grand-monde n’est là pour couper un ruban, ou bien l’on se demande toujours pour qui on organise tout ça. Là, c’était différent. Les gens étaient très excités. Le jour de la cérémonie, tout le conseil municipal était réuni, il y avait des représenta­nts du Sénat de Californie, et des personnali­tés médiatique­s. Kendrick Lamar a basé son discours sur son fameux morceau, Alright, en expliquant qu’il avait confiance en la ville et ses habitants, que l’on était tous capables de nous extraire de notre situation. Il y a quelques années, on a fait installer des plaques honorifiqu­es pour les pasteurs les plus éminents de Compton. Peut-être que dans 25 ans, Kendrick, lui, aura sa statue.”

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