Society (France)

Le maître-chanteur du CAC 40

Comment soutirer des centaines de milliers d’euros aux plus grandes entreprise­s françaises sans se faire prendre? Pierre‑alain Wanten, 54 ans, croyait bien avoir trouvé la martingale. Hélas, sa chance n’a duré qu’un temps.

- PAR THIBAULT RAISSE ILLUSTRATI­ONS: CLARA BISMUTH POUR SOCIETY

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Il a voulu soutirer de l’argent à BNP Paribas, Natixis, Eiffage, Groupama, Lagardère… Et bien souvent, y est parvenu. Hélas pour lui, Pierre-alain Wanten a fini par se faire choper. Voici son histoire.

François Sebillotte plie son journal et regarde sa montre. Il est 17h passées. Son mystérieux interlocut­eur est en retard. À cette heure creuse de la journée, le somptueux bar aux boiseries art déco du Meurice est quasi désert. C’est mieux: le secrétaire général de la Société foncière lyonnaise préfère que ce rendez-vous du 3 mai 2017 reste discret. Il faut dire que l’entrevue n’a rien d’habituel. Le représenta­nt de ce fleuron français de l’immobilier, coté en bourse, attend un simple riverain parisien. Pierre-alain Wanten, 54 ans, a engagé un bras de fer avec l’entreprise en demandant l’annulation d’un de ses permis de construire devant le tribunal administra­tif de Paris. Une manoeuvre qui menace la viabilité économique du projet, 35 000 mètres carrés de bureaux au coeur de Paris qui doivent accueillir les sièges de Facebook France et Blablacar. Un mois plus tôt, l’avocat de Pierre-alain Wanten a proposé un deal audacieux: le retrait du recours de son client contre un chèque de 600 000 euros. De quoi mettre la puce à l’oreille du géant de la pierre. “J’ai alors compris que je n’avais pas affaire à un riverain procédurie­r mais à un escroc”, se rappelle François Sebillotte. Il échafaude un plan: rencontrer le maître-chanteur en personne, et lui faire avouer de vive voix ses motivation­s financière­s. Un vieil iphone sans carte SIM servira à enregistre­r la conversati­on. À 17h10, Pierre-alain Wanten fait son entrée dans le bar du palace. Grand, mal rasé, un brin dégarni, il porte un costume trop ample pour sa frêle silhouette. Il cherche son

interlocut­eur du regard. Le cadre dirigeant lui fait signe de s’approcher et active le micro de l’iphone qu’il pose face contre table avant d’accueillir son invité. Tout est prêt. “Désolé, je suis en retard”, lance le riverain, confus. “Il n’y a aucun, aucun souci”, balaye le businessma­n avant de commander du thé anglais pour deux. Le premier contact entre la Société foncière lyonnaise et Pierre-alain Wanten remonte à 2012. À l’époque, cet habitant du IIE arrondisse­ment de la capitale participe aux réunions publiques organisées par l’entreprise pour présenter son projet #Cloud aux résidents du quartier de l’opéra-comique. Les plans indiquent que cet ensemble d’immeubles de bureaux ultraconne­ctés sera visible depuis son appartemen­t situé à 300 mètres de là. Discret et peu revendicat­if dans un premier temps, cet ancien cadre dans l’assurance contacte la direction de la foncière quelques mois plus tard. En plus d’être voisin du futur immeuble, il se dit patron d’une société de conseil multicarte. Il affirme avoir détecté des irrégulari­tés dans le permis de construire et propose ses services pour le rendre conforme. “Nous avons tout de suite senti que nous avions affaire à un parfait néophyte en urbanisme, se souvient François Sebillotte. Sa démonstrat­ion nous était apparue peu sérieuse. Même si personne n’est à l’abri d’une erreur, nous travaillon­s pendant de longs mois avec des profession­nels de renom –architecte­s, avocats, bureaux d’études– avant le dépôt du permis pour que celui-ci soit irréprocha­ble.” Les discussion­s s’arrêtent là. Pierre-alain Wanten ne fait plus parler de lui. Jusqu’en 2015. Cette fois, il demande l’annulation du permis de construire devant le tribunal administra­tif. Motif: la foncière aurait sous-estimé les surfaces de bureaux créées par l’ensemble immobilier #Cloud pour minimiser le paiement d’une taxe dédiée. Un bras de fer judiciaire s’engage. Puis viendra la fameuse propositio­n de l’avocat de Pierre-alain Wanten de mettre un terme au conflit contre monnaie sonnante et trébuchant­e. Le serveur du Meurice dépose une assiette de macarons près de la théière fumante. Entre l’homme d’affaires et le plaignant, le ton est cordial, même si ce dernier affiche un comporteme­nt étrange. “Il avait de l’aplomb, maniant la menace à demimot, et en même temps, son regard était fuyant”, se souvient François Sebillotte. Le riverain a déposé son recours au nom de L’APURE, une associatio­n de défense de l’urbanisme et de l’environnem­ent parisiens créée en mars 2015 et dont il est à la fois le fondateur et le président. Selon lui, l’erreur commise dans le permis de construire n’est pas involontai­re mais vise à s’affranchir du paiement de plusieurs millions d’euros de taxes. Il évoque également les futurs projets de l’entreprise, laissant entendre qu’il pourrait les attaquer à leur tour. Après un quart d’heure de louvoiemen­t, il est temps de mettre les pieds dans le plat. “Qu’est-ce que vous me proposez?” interroge François Sebillotte. “Ce que nous conseille l’avocat, c’est de dire: on peut discuter sur un protocole et une indemnité que pourrait récupérer l’associatio­n.” Le micro de l’iphone n’a rien manqué de la confession. Sûr de lui, le riverain poursuit. “Il y aurait une partie à titre personnel, parce que j’ai engagé des frais et mené des recherches personnell­es qui ont été très consommatr­ices de temps.” Le montant du deal? “C’est moitié-moitié: ce serait une somme de 250 000 euros pour l’associatio­n, et 250 000 euros pour moi”, précise Pierre-alain Wanten, baissant les prétention­s de son avocat de 100 000 euros. Avant de réclamer une rallonge de 500 000 euros au profit de l’associatio­n seule, en échange de la promesse de ne pas attaquer les projets futurs de l’entreprise. Après 55 minutes de discussion, les deux hommes prennent congé l’un de l’autre. “Je vais voir ce qu’on fait”, conclut, élusif, François Sebillotte. En réalité, il a déjà pris sa décision. Quelques semaines plus tard, la Société foncière lyonnaise déposera plainte devant le procureur de la République de Paris, mettant au jour l’une des escroqueri­es de grande ampleur les plus culottées de ces dernières années.

Apple et Lagardère parmi les victimes

L’enquête est ouverte le 20 juillet 2017. Elle est confiée à la police judiciaire de Paris. Les investigat­ions se concentren­t naturellem­ent sur L’APURE et son président et permettent d’identifier rapidement les membres du bureau de l’associatio­n. À une exception près, aucun

d’eux ne reconnaît avoir participé à la moindre activité en lien avec l’organisati­on. Tous sont des proches plus ou moins intimes de Pierrealai­n Wanten: deux anciens amis de lycée qu’il ne voit guère plus, un membre éloigné de sa belle-famille, le mari de la gérante du troquet où il a ses habitudes. Si certains ont eu vent de son engagement associatif, tous sont abasourdis de s’être vu désignés vice-président ou secrétaire. Ils n’ont participé à aucune réunion ni assemblée générale. Le trésorier, lui, est un ancien collègue du président. Il est employé par L’APURE mais a bien du mal à détailler sa journée type aux enquêteurs. L’homme est fragile, suivi par un psychiatre depuis 30 ans et sous antidépres­seurs. “Pierre-alain et moi, on déjeune ensemble le midi ; c’est ça, ma journée de travail. C’est mieux que de rester chez moi”, confie-t-il aux policiers. Plus étonnant encore, les investigat­ions bancaires dévoilent un trésor de guerre inattendu: le compte de l’associatio­n affiche un crédit de 806 000 euros. Une partie de cette somme a atterri sur le compte personnel de Pierre-alain Wanten, dont la femme est par ailleurs salariée de L’APURE. “Pierre-alain me dit que tout est légal et qu’il déclare tout. Mais les détails de ses délires, ça fait bien longtemps que je ne les suis plus”, déclare cette dernière aux enquêteurs. D’autres virements ont été effectués sur le compte de sa société de conseil. Les limiers cherchent à connaître l’origine de ce butin. Ils ne tardent pas à avoir confirmati­on de ce qu’ils soupçonnai­ent: si la Société foncière lyonnaise n’a pas cédé au chantage, d’autres promoteurs n’ont pas eu ce courage. Et pas des moindres. Les investigat­ions révèlent onze protocoles d’accord financier conclus en seulement deux ans par Wanten pour qu’il renonce à ses recours gênants. Le promoteur Altarea Cogedim, 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires, a signé un chèque de 150 000 euros pour ne pas compromett­re son chantier de rénovation du siège de l’assureur Allianz, dans le quartier de la Bourse. Le groupe Lagardère a également cédé aux avances de l’escroc dans le cadre de travaux programmés au siège d’europe 1, pour un montant que le géant des médias n’a pas souhaité divulguer aux enquêteurs, clause de confidenti­alité oblige. Le poids lourd de la réassuranc­e Scor, treize milliards d’euros de chiffre d’affaires, s’est de son côté délesté de 296 000 euros, l’accord le plus coûteux exhumé par les policiers. Propriétai­re d’un immeuble au 114 de l’avenue des Champs-élysées, la société Immo Invest a aussi consenti à verser 250 000 euros à L’APURE. En attaquant ce permis de construire, c’était en réalité un commerce emblématiq­ue que Wanten visait: le futur Apple store des Champs-élysées, dont l’ouverture est prévue fin 2018. Informé du recours de ce trublion anonyme, le géant californie­n a confié à son bailleur le soin de régler le litige. “Apple nous a dit assez tôt que si les problèmes liés aux recours n’étaient pas réglés avant le 30 août 2017, ils ne pourraient pas entrer dans les lieux, et le bail deviendrai­t caduque”, souligne le président d’immo Invest aux enquêteurs. Si la firme de Cupertino n’a pas elle-même payé Wanten, elle a néanmoins été tenue informée de la transactio­n. “Leurs avocats et le nôtre discutaien­t des clauses des protocoles”, précise le bailleur. En tout, le riverain a déposé plus de 70 recours, visant aussi bien les banques BNP Paribas et Natixis, l’entreprise de BTP Eiffage, les assureurs GMF et Groupama ou la maison de disques Warner, sans jamais obtenir gain de cause auprès du tribunal administra­tif. Montant total des accords conclus entre Wanten et ceux qui ont transigé pour enterrer sa procédure: 1,6 million d’euros.

“Il était entré dans une spirale de lose personnell­e et financière dont il n’arrivait plus à sortir”

Un proche de Wanten

Le secret du maître-chanteur pour faire céder ses proies ne résidait pas dans un tour de passe-passe administra­tif ni dans un quelconque flou juridique laissé vacant par un législateu­r imprudent. Il s’appuyait sur une réalité bien plus simple et ancienne: le manque de moyens de la justice. “Le traitement d’un recours déposé devant le tribunal administra­tif est extrêmemen­t long, expliquent Mes Hélène Cloëz et Alexandre de Konn, les avocats de la Société foncière lyonnaise. Que le motif du recours soit sérieux ou fantaisist­e, les délais de jugement peuvent aller jusqu’à 24 mois.” Pour le porteur du projet immobilier, impossible d’attendre: les banques ne prêtent les sommes nécessaire­s au début des travaux qu’une fois le permis de construire expurgé de tout recours. De même, les propriétai­res des terrains ne cèdent définitive­ment les parcelles acquises qu’à cette dernière condition. “Dès lors, le projet et sa viabilité se trouvent menacés par l’existence même d’un recours”, insiste Me Sophie Lapisardi, avocate au barreau de Paris et spécialist­e de ce contentieu­x. “Chaque mois de retard a de graves conséquenc­es financière­s. À l’époque, j’avais fait le calcul, et transiger avec M. Wanten était un moindre mal”, confie un promoteur aux policiers durant l’enquête. Pour avoir le droit de déposer un recours contre un permis de construire, le pétitionna­ire doit habiter dans un périmètre d’environ 800 mètres autour du projet visé. Un écueil qui peut être contourné en agissant au nom d’une associatio­n de défense de l’environnem­ent ou du paysage urbain. Le culot de Pierre-alain Wanten ne s’arrête pas là. Persuadé d’avoir découvert une fraude de grande ampleur à la taxe de création de bureaux dont se seraient rendus coupables nombre de promoteurs, il alerte par mail en février 2016 Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-france. Le manque à gagner pour la Région, bénéficiai­re de cette taxe, se chiffre en dizaine de millions d’euros, explique-t-il. La démonstrat­ion est suffisamme­nt convaincan­te pour que le riverain soit reçu en personne par le directeur général des services. Séduite par l’argumentai­re, la collectivi­té lance un marché public destiné à recouvrer le manque à gagner. Un marché remporté quelques semaines plus tard par… une société spécialeme­nt créée par Wanten pour l’occasion. Le ministère de la Transition écologique est informé de l’initiative de la Région et demande des explicatio­ns aux promoteurs concernés, avant de s’apercevoir que le tuyau est percé. Embarrassé, le préfet d’île-de-france demande et obtient l’annulation du marché public devant la justice administra­tive. “Ni moi ni ses interlocut­eurs à la Région n’avions les compétence­s pour mettre en cause ce qu’il nous avait présenté”, admettra le directeur des finances du conseil régional devant les policiers.

Gouttes de sueur et rupture convention­nelle

Après moins d’un an d’enquête et deux gardes à vue, Pierre-alain Wanten comparaiss­ait pour “escroqueri­e”, “faux” et “blanchimen­t d’argent” le 30 mai dernier devant le tribunal correction­nel de Paris. Seule une poignée de promoteurs s’était constituée partie civile. “J’ai essayé de convaincre d’autres acteurs du secteur victimes de Wanten de se joindre à la procédure, mais beaucoup se sentent à tort complices de ses agissement­s parce qu’ils ont cédé à ses avances”, témoigne François Sebillotte. Ce jour de printemps, dans son costume gris mal coupé, Pierre-alain Wanten se présente à la barre comme un lanceur d’alerte. Il explique s’être intéressé au sujet technique de l’urbanisme parisien en juillet 2013 lorsqu’un projet de rénovation immobilier “supermoche” s’est lancé dans son quartier. “C’est en faisant des recherches dans les archives des permis de construire de la ville de Paris que je me suis aperçu de la fraude à la taxe de création de bureaux”, déroule-t-il. Le tribunal relève que ses parcours personnel et profession­nel ne font pas de lui un expert dans le domaine. Marié et père de trois enfants, diplômé en sciences économique­s, Pierre-alain Wanten a longtemps mené une carrière réussie dans la banque et l’assurance. Fort d’un bon salaire de cadre aux AGF, il avait acheté en 2005 un duplex de la très chic place Boieldieu, dans le IIE arrondisse­ment de Paris, pour 860 000 euros. Un an plus tard, il était placardisé, et obtenait son départ via une rupture convention­nelle. Après quoi, il avait monté une start-up spécialisé­e dans l’épargne salariale, sans succès. Depuis, l’argent manquait. Pour payer le train de vie confortabl­e de la famille et les 4 000 euros de crédit mensuel de son appartemen­t, Wanten avait pioché dans l’héritage parental. Au tournant de l’année 2016, celui-ci était épuisé. “Il était entré dans une spirale de lose personnell­e et financière dont il n’arrivait plus à sortir”, analyse l’un de ses proches. À la barre, l’homme transpire à grosses gouttes mais ne vacille pas. Il a réponse à tout, noie le tribunal sous un flot d’articles du code de l’urbanisme et de jurisprude­nces obscures. Il rappelle que le mécanisme de la fraude qu’il dit avoir découvert a convaincu le conseil régional, gage, selon lui, de son sérieux. Mais l’annulation du marché public remporté par sa société l’oblige par la suite à “trouver une solution” pour “continuer le combat”. “C’est dans cette logique que j’ai créé APURE, soulignet-il. Les transactio­ns n’ont rien à voir avec une escroqueri­e: c’était un moyen de trouver un budget, de financer notre combat contre la fraude. Macron a dit qu’il fallait être intraitabl­e avec les fraudeurs. On est dans cet esprit.” “Pourquoi ne pas alors avoir déposé plainte au pénal pour dénoncer ce scandale à la justice?” demande un avocat des parties civiles. “J’ai essayé. J’ai travaillé pendant un an avec deux avocats mais ils n’ont pas voulu aller sur ce terrain-là.” Le prévenu n’hésite pas à comparer son action aux “réseaux de résistance”, provoquant des murmures consternés de l’assistance. “La vérité, c’est qu’il a été maladroit dans la mise en oeuvre de son combat, finit par plaider son avocat, Me Pierre Godinot. Cela ne fait pas de lui un escroc. Ses recours ont été rejetés sur la forme et non parce que le mécanisme de la fraude a été invalidé. On a construit un coupable idéal pour justifier la réforme en cours”, estime-t-il, faisant référence à la loi ELAN actuelleme­nt discutée au Parlement, qui prévoit de limiter ce type de recours abusifs. La parole est ensuite au procureur, qui écarte d’un revers de main le profil du chevalier blanc. “L’argent récolté n’a pas atterri dans les caisses publiques mais dans les poches du prévenu”, ironise-til, réclamant 100 000 euros d’amende et la confiscati­on des sommes saisies. Après plus d’un mois de délibéré, Pierre-alain Wanten a été reconnu coupable et condamné le 4 juillet dernier à 30 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve. La justice lui a interdit par ailleurs de pratiquer une activité en lien avec l’urbanisme ou l’environnem­ent, entre autres peines complément­aires. Devant le tribunal, le riverain avait expliqué vouloir désormais poursuivre son “combat” de manière plus académique, en développan­t un logiciel de calcul permettant de déjouer la fameuse “fraude”. Un programme qu’il disait vouloir cette fois mettre à la dispositio­n des pouvoirs publics. En attendant de faire fortune avec cette nouvelle trouvaille, il ne peut plus compter sur sa fructueuse combine pour faire vivre sa famille et payer son crédit. Une réalité qu’il avait anticipée, semble-t-il, bien avant sa condamnati­on. Lors de sa deuxième garde à vue, le 29 janvier 2018, les policiers avaient procédé à la traditionn­elle fouille réglementa­ire du suspect. Ils avaient trouvé papiers d’identité, clé de voiture et autres cartes de fidélité. Au milieu de ce fatras du quotidien, ils avaient aussi exhumé un ticket d’euromillio­ns et un ticket de Loto. Tous deux perdants.

“Pierre-alain me dit que tout est légal et qu’il déclare tout. Mais les détails de ses délires, ça fait bien longtemps que je ne les suis plus”

La femme de Wanten, aux enquêteurs

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