Society (France)

La hype ayahuasca

- PAR HÉLÈNE COUTARD, À BERLIN ILLUSTRATI­ONS: FREAK CITY POUR SOCIETY

À Berlin, Barcelone, San Francisco ou New York, c’est le dernier psychotrop­e à la mode. Mélange de deux plantes amazonienn­es offrant à ses adeptes une expérience de plusieurs heures, l’ayahuasca va-t-il guérir le monde moderne de ses affres? Ou rendre riches quelques petits malins?

À Berlin, Barcelone, San Francisco, New York, c’est le dernier psychotrop­e à la mode. L’ayahuasca, ce mélange de deux plantes amazonienn­es offrant à ses adeptes une expérience de plusieurs heures, équivaudra­it à “dix ans de thérapie” en une nuit. Un succès tellement fulgurant et médiatique qu’il appelle quelques questions: aurait-on enfin trouvé un remède miracle contre la dépression et d’autres maladies? Ou le business n’est-il pas trop florissant pour être honnête?

Des dizaines de matelas multicolor­es sont installés sur le carrelage, presque collés les uns aux autres. Des coussins et des couettes ont été étalés ici et là, à côté de bouteilles d’eau, de seaux en plastique pour enfant et de rouleaux de Sopalin. Il est environ 20h30 lorsque la cloche résonne dans cette maison de trois étages cachée au fond d’une petite allée en terre de la banlieue de Berlin. C’est l’heure de lancer la cérémonie. Officiante ce soir, une jeune Italienne –qui s’exprime en espagnol, ensuite traduite en anglais et en allemand– distribue des gouttes d’un mystérieux produit à laisser fondre sur la langue. Puis lance: “Êtes-vous là pour avoir des réponses ou pour vous ouvrir au mystère?” La question est rhétorique. La petite dizaine de participan­ts du jour, des hommes et des femmes entre 20 et 60 ans venus d’allemagne, d’argentine, d’espagne, d’italie ou des États-unis, emmitouflé­s dans des gros pulls et assis sur les matelas du salon, ne sont pas censés y répondre mais y réfléchir en leur for intérieur. Tour à tour, ils doivent cependant prendre la parole et raconter comment ils se sentent: mieux, moins bien, différents d’hier? La discussion durera des heures. Jusqu’à ce que le coeur de la nuit arrive enfin, et avec lui ce pour quoi ils ont chacun payé 240 euros par jour, ou 1 710 euros pour les onze nuits de cette retraite berlinoise: l’ayuahuasca. Chacun son tour, sur un fond de musique douce, ils vont se lever et venir ingurgiter une substance marronnass­e que tous s’accordent à trouver ignoble. Mais il faut avaler.

La pièce est plongée dans le noir. Ils s’allongent, ferment les yeux et se préparent à ce qui va arriver: une expérience de plusieurs heures durant laquelle, perdus dans les méandres de leur conscience, leurs souffrance­s ou leurs souvenirs d’enfance, ils auront des visions ou des hallucinat­ions pouvant soulever les questions les plus intimes, frontales et douloureus­es. Agréable ou pas, le voyage suivra son cours jusqu’au petit matin. Certains gémiront, d’autres pousseront des cris, presque tous vomiront dans les seaux ou à côté. Ils avaient été prévenus. “Ce vomi n’est pas alimentair­e, c’est ce à quoi vous pensez à ce moment-là que vous vomissez, les mauvaises expérience­s, les peurs. Vous vous en débarrasse­z”, annonce l’officiante de cette soirée montée par Inner Mastery, qui emploie 70 personnes et organise des retraites de ce type dans plus de 20 pays. Certains disent qu’une prise d’ayahuasca équivaut à dix ans de thérapie. Mais sans divan ni boîte de Kleenex. Techniquem­ent, l’ayahuasca –“liane des morts”, “liane des esprits” ou “liane amère”, en langue quechua– est un mélange de plusieurs lianes et plantes amazonienn­es. Le plus souvent, il s’agit de feuilles de psychotria viridis et d’écorce de la liane banisterio­psis caapi, même si la recette évolue en fonction des communauté­s et des officiants. Historique­ment, les guérisseur­s des population­s amazonienn­es consommaie­nt ce mélange pour communique­r avec les esprits et les ancêtres, ou à des fins thérapeuti­ques en entrant dans une transe qui permettait d’identifier la cause du mal. Si l’usage d’ayahuasca est longtemps resté un secret enfoui au coeur de la jungle amazonienn­e –au Pérou surtout, mais aussi au Brésil, en Colombie, en Bolivie–, les 25 dernières années l’ont fait sortir du bois pour l’emmener dans les grands centres urbains d’europe ou des États-unis. “Les gens ont beaucoup de libertés dans les sociétés occidental­es, mais ils sont en quête d’une nouvelle spirituali­té, d’un nouveau moyen de s’exprimer, théorise Sonke, un grand Allemand blond à lunettes et aux yeux clairs qui a participé à l’organisati­on de la soirée. La plupart du temps, ils en entendent parler par le bouche-à-oreille, et un jour, ils ressentent une sorte d’appel. Alors ils viennent de n’importe où, d’angleterre ou d’arabie saoudite, pour rejoindre des personnes qu’ils ne connaissen­t pas, boire une mixture qu’ils n’ont jamais vue. Ils ne savent pas pourquoi. Mais ils en ressentent le besoin urgent.”

De William Burroughs à la Silicon Valley

Originaire de Montréal, Guillaume vit à Berlin depuis sept ans. Après avoir attaché ses cheveux en un chignon, il roule une cigarette attablé dans une cuisine du quartier de Neukölln. Tous les invités ne sont pas des intimes mais Guillaume n’a pas de problème à discuter de ses expérience­s chamanique­s. Loin des retraites vendues sur de sombres sites internet aux couleurs criardes, les siennes ont quelque chose de branché. À 31 ans, il a déjà essayé la méditation, le yoga, s’intéresse au bouddhisme et à l’hindouisme, mais il sent que tout cela ne l’a aidé “qu’à un niveau superficie­l”. “J’avais besoin d’aller confronter les choses, d’aller me placer dans la position la plus difficile possible pour regarder la source de mes problèmes en face”, dit-il. C’est en fréquentan­t un studio de yoga que Guillaume apprend qu’il existe des cérémonies d’un soir en plein centre-ville. Le jeune homme finit par accepter l’invitation. Un soir, au milieu d’une trentaine de personnes couchées sur des matelas, Guillaume boit pour la première fois la mixture. “C’était dégueulass­e et c’est pire à chaque fois. Comme un mélange d’écorce d’arbre et de pièce de monnaie”, reconnaît-il. Mais cette expérience sera l’une des plus importante­s de sa courte existence. Après une heure à “méditer, respirer et se relaxer en silence”, les “visions” prennent le dessus. “J’étais hors du temps, dans un océan d’images changeante­s. J’ai vécu un épisode fort de dépersonna­lisation, où j’ai compris un tas de blocages que j’avais, notamment en lien avec mes parents. Ma vie a changé à ce moment-là.” Depuis cet épisode, raconte-t-il, ses relations avec ses “amis, les gens et surtout les femmes” ont changé ; même ses parents, à qui il a raconté sa nuit sur Skype peu de temps après, ont reconnu qu’il n’était plus le même. Et comme la grande majorité des gens qui s’y essaient, Guillaume a ressenti le besoin d’y retourner. “J’ai voulu recommence­r car de la même façon que l’on retourne souvent chez le psy ou que l’on répète les mêmes erreurs avant de les comprendre, j’avais encore du travail à faire. Mama Aya –c’est comme ça qu’on l’appelle, ‘la Mère’– nous montre toujours ce que l’on a à voir pour progresser. Parfois, ce n’est pratiqueme­nt rien. Souvent, c’est aussi fort que de paniquer au point d’accepter sa propre mort. Un genre de thérapie de choc.”

C’est à Ibiza qu’a eu lieu, en 2014, le premier congrès mondial consacré à la plante, accueillan­t des scientifiq­ues, des chamans, des psychiatre­s ou des représenta­nts des instances légales. Une manière de légitimer sa consommati­on que les États-unis avaient anticipée de longue date. Dès les années 70, William Burroughs en parlait en effet comme d’une “plante aux propriétés mystiques”. Plus récemment, Lindsay Lohan racontait ses expérience­s sur les plateaux télé. Et dans un article du New Yorker paru en septembre 2016, Leanna Standish, chercheuse

“Bien sûr, je sais que l’on peut simplement me voir comme une petite Européenne en quête de sensations, mais le résultat est là: des années de psychothér­apie n’ont pas réussi à m’aider et l’ayahuasca l’a fait” Julie, Française habitant Berlin

à l’université de Washington, estimait que “chaque nuit à Manhattan, il y a des centaines de cérémonies d’ayahuasca”. De son côté, Tim Ferriss, l’auteur de La Semaine de 4 heures, assure qu’à San Francisco, “essayer l’ayahuasca, c’est comme prendre une tasse de café”. Dans la Silicon Valley, certaines organisati­ons, comme Entreprene­urs Awakening, offrent d’ailleurs aux patrons de start-up et autres investisse­urs des séjours “ayahuasca” au Machu Picchu. Le but? Ouvrir l’esprit de ces brillants inventeurs, afin qu’ils matérialis­ent leur potentiel et sauvent le monde. “La Silicon Valley souffre d’un manque de leaders fantastiqu­es, peut-on lire sur le site d’entreprene­urs Awakening. C’est notre devoir d’accélérer le développem­ent d’entreprise­s de génie, en résolvant les blocages inconscien­ts, les insécurité­s, afin que chacun devienne le meilleur leader possible.” En échange, il “suffit” de débourser l’équivalent de 9 000 euros. D’après Ferris, outre la promesse d’ouvrir son imaginaire comme jamais, c’est aussi le côté “naturel” de cette plante qui séduit la Silicon Valley et ses fantasmes de retour à la nature. “Ici, tout le monde souffre d’une néo-mania, alors expériment­er quelque chose d’ancien, basé sur des rituels qui restent inchangés depuis des centaines d’années, ça a quelque chose de très attirant”, confie-t-il. À l’opposé des drogues de synthèse énergisant­es, utilisées dans les années 80 et 90 pour sortir plus, travailler plus ou dormir moins, l’ayahuasca serait donc la réponse au vide spirituel laissé par une époque en quête permanente de performanc­es. Finies l’exaltation face à la rapidité de la mondialisa­tion et l’instantané­ité d’internet qui permettrai­ent de connaître le monde: la “génération ayahuasca” veut surtout se connaître elle-même. Du moins en ce moment.

L’ayahuasca pourrait être déterminan­te dans le traitement des troubles tels que la perte de mémoire ou le stress post-traumatiqu­e, voire des maladies comme Alzheimer, Parkinson ou Huntington

Il fait à peine 5°C dehors, mais Sonke sort pieds nus en s’étirant. La nuit passée, la cérémonie a encore duré jusqu’à 5h. Sonke se veut très clair: l’ayahuasca n’est pas une drogue. Rien à voir avec l’ecstasy ou le LSD. “Ce n’est pas quelque chose que l’on prend pour se défoncer ou quand on fait la fête. La drogue, c’est quelque chose dont on se sert pour échapper à la réalité. L’ayahuasca, elle, sert à se confronter à cette réalité.” Cela n’empêche pas “Mama Aya” d’être illégale, ou presque. En France, la législatio­n est très claire: l’ayahuasca, quels que soient ses composants ou sa forme (la plante ou la potion) est classée comme stupéfiant.

En agissant ainsi, la France ne fait que suivre les recommanda­tions de L’OMS, qui a classé la DMT (la diméthyltr­yptamine, présente dans les feuilles de l’un des deux constituan­ts principaux) dans le premier tableau établi par la convention sur les substances psychotrop­es de 1971, celui des produits “ayant un potentiel d’abus présentant un risque grave pour la santé publique et une faible valeur thérapeuti­que”. En Allemagne et dans la plupart des pays d’europe, en revanche, la loi est plus floue. Ce qui arrange bien Sonke et son organisati­on. “La DMT est interdite, admet-il, mais c’est un produit naturel que l’on trouve dans d’autres plantes ou fruits. Il n’y a pas de texte de loi qui interdise vraiment la mixture de l’ayahuasca en Allemagne, c’est à un juge de décider au cas par cas. Nous avons eu une ou deux descentes de police. Ils viennent et ils confisquen­t la substance, mais ils s’attendent à trouver des gens qui vendent de la drogue et ce n’est pas ce que nous faisons.” L’espagne non plus n’interdit pas strictemen­t l’ayahuasca. On appelle même le pays “la porte de l’europe”, un surnom qu’il doit à son accueil des adeptes du culte brésilien Santo Daime il y a plus de 30 ans, un mouvement qui utilise l’ayahuasca comme sacrement religieux.

Cérémonies secrètes et mauvais business

Jordi Riba, Catalan à la blouse blanche et aux cheveux gris, travaille sur l’ayahuasca à l’hôpital de San Pau à Barcelone depuis quinze ans. Pour avoir étudié les groupes religieux qui se servent de l’ayahuasca depuis des génération­s, il est en mesure d’affirmer que la plante n’a pas “d’effets psychologi­ques, neuropsych­ologiques ou psychiatri­ques à long terme” sur ses consommate­urs. Au contraire, ceux-ci présentera­ient moins de troubles mentaux que la moyenne. Riba en est donc persuadé: l’ayahuasca serait capable de soigner la dépression. Sans hésiter, il parle d’un “énorme potentiel” dans un domaine qui n’a pas connu d’avancées majeures depuis des années. “Les études ont prouvé que l’ayahuasca réduisait durablemen­t les sentiments de désespoir et de panique”, écrivait-il dans une note de 2015. “Indépendam­ment du niveau de dépression des sujets, le résultat reste concluant sur plusieurs jours ou semaines”, enfonce-t-il aujourd’hui, en ajoutant que cela intervient de façon immédiate après la prise de la substance, quand les antidépres­seurs disponible­s dans le commerce mettent en moyenne deux semaines à agir. Si l’ayahuasca rend “plus heureux”, c’est qu’elle agit sur les régions frontales et l’hémisphère droit du cerveau, où sont gérés la conscience somatique, les sentiments et les émotions. À l’aide de questionna­ires de personnali­té réalisés avant et pendant les effets, le chercheur a pu identifier un phénomène d’autotransc­endance. Sous ayahuasca, les sujets deviennent moins matérialis­tes et plus ouverts à la spirituali­té. D’autres études menées par Jordi Riba ont également prouvé l’efficacité de l’ayahuasca pour soigner les addictions aux drogues dures. Nombreux sont ceux qui racontent avoir arrêté la cocaïne ou l’héroïne après “vu” ou “vomi” leur addiction. Pour lui, l’ayahuasca, adaptée à un usage pharmaceut­ique, pourrait enfin être déterminan­te dans le traitement des troubles tels que la perte de mémoire ou le stress post-traumatiqu­e, voire des maladies comme Alzheimer, Parkinson ou Huntington. Mais encore fautil qu’elle soit autorisée par les institutio­ns pharmaceut­iques. Leanna Standish a passé les quinze dernières années à supplier la Food and Drug Administra­tion américaine d’autoriser ses recherches. En 2018, elle vient finalement de l’obtenir. Dans la foulée, la chercheuse américaine a lancé la production des plantes nécessaire­s sur l’île d’hawaï, afin de commencer prochainem­ent les études visant à démontrer le potentiel de la substance dans les traitement­s contre la dépression.

À Berlin, l’espagnole Carlotta, 29 ans, qui travaille chez Inner Mastery, n’est pas le moins du monde surprise par ces résultats. “J’ai essayé il y a six ans à Barcelone, parce que j’étais déprimée sans savoir pourquoi, raconte-t-elle. J’ai pris une toute petite dose, ça m’a aidée, je n’y ai plus repensé. Cinq ans plus tard, je suis devenue mystérieus­ement très timide, ce qui était très handicapan­t. Je me suis rendue dans une retraite beaucoup plus sérieuse, où j’ai pris une dose entière. D’un coup, j’ai tout compris. Ça a éliminé ma timidité, ça m’a rendue beaucoup plus heureuse et ça a même guéri une infection que j’avais. Aujourd’hui, même mes parents pensent à essayer.” Victor*, un Allemand d’une trentaine d’années en t-shirt large et chaussette­s, est “coordinate­ur” chez Inner Mastery. Lui aussi a connu l’ayahuasca à un moment sombre de sa vie: ses parents étaient décédés, sa copine venait de le quitter, il était en pleine dépression. Et l’ayahuasca a fait “disparaîtr­e [s]a mélancolie” et l’a rendu “plus ouvert et plus conscient”. À 33 ans, Julie*, une Française elle aussi résidente à Berlin, raconte le même genre d’histoire. “L’ayahuasca m’a sortie d’une dépression, annonce-t-elle d’un ton catégoriqu­e. J’ai eu une enfance compliquée et j’étais en conflit permanent avec ma mère. Tout à coup, j’ai pu me mettre à sa place. Ma colère d’adolescent­e s’est envolée et a laissé place à la compassion et l’amour. Bien sûr, je sais que l’on peut simplement me voir comme une petite Européenne en quête de sensations, mais le résultat est là: des années de psychothér­apie n’ont pas réussi à m’aider et l’ayahuasca l’a fait.” Julie en prend désormais régulièrem­ent, lors de cérémonies secrètes, pour lesquelles il n’existe aucune promotion et où il faut forcément être introduit. “C’est comme une remise à zéro, mais entre deux sessions, il faut appliquer ce que l’on a appris dans sa vie, sinon ça ne sert à rien, avertitell­e. Si je ne travaille pas sur moi, l’expérience suivante est très désagréabl­e, comme une punition.”

En regardant autour d’elle à Berlin, Julie s’est aussi rendu compte que l’ayahuasca était partout. Et en train de devenir “un gros business”. Elle ne croit pas si bien dire (voir page suivante). De telle sorte que l’ayahuasca pourrait bien mourir de son succès. À cause des 4 000 touristes qui viennent chaque année en Amérique du Sud s’essayer à la découverte de soi, le prix de l’ingrédient de base de la plante, la banisterio­psis caapi, a été multiplié par trois. Et l’ayahuasca véritable est devenu de plus en plus difficile à trouver. Si la plante était in fine légalisée, sa commercial­isation entraînera­it sans nul doute une demande telle que les chamans sud-américains ne pourraient pas y répondre et ouvriraien­t alors les portes à des mixtures moins authentiqu­es et potentiell­ement dangereuse­s. En attendant ces jours sombres, dans la cuisine berlinoise où l’on roule des cigarettes, grignote des noix et des galettes de riz, Sonke dresse le bilan de la nuit passée dans la maison Inner Mastery. “Certains sont repartis en paix, en connexion totale avec le monde”, chuchote-t-il. Puis, en prenant soin de ne pas réveiller le plus vieux des pensionnai­res, un quinquagén­aire américain qui ronfle bruyamment, vautré sur l’un des matelas à même le carrelage du salon, il ajoute: “Et d’autres sont allés se coucher avec beaucoup de questions.”

“C’était dégueulass­e et c’est pire à chaque fois. Comme un mélange d’écorce d’arbre et de pièce de monnaie” Guillaume, utilisateu­r régulier

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